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Commentaire de Enki

sur L'économique & le vivant


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Enki Enki 19 août 2023 13:35

@JPCiron

Le mot récent écologie complète un impensé du mot économique : il n’y a qu’une planète, on est nombreux dessus, il va falloir penser à la préservation des écosystèmes, générateurs des êtes vivants. C’était aussi la question des capitaines d’industries à Dennis Meadows en 1972 si la croissance était indéfinie, sa réponse : non. C’est un impératif paradigmatique récent.

La rotondité de la terre est connue au moins depuis l’antiquité. Les humains ont aussi pas mal circulé bien avant : le déversement de populations en Europe depuis l’Afrique, le détroit de Béring franchi à pied sec par les Asiatiques pour aller s’installer dans les Amérique, toutes les terres du Pacific occupées jusqu’à Madagascar par les Austronésiens depuis Taïwan. Mais la pensée était faite du connu (notre territoire de vie) et de l’étrange : les fameuses terres inconnues. L’idée d’une planète unique, c’était formel, un simple imaginaire, un rapport spirituel : à défaut de contrôler, on respecte la nature, alors elle nous pourvoie.

Oikonomikós est le titre de l’ouvrage de Xénophon, traduit par Etienne de la Boétie. C’est un traité de gestion d’un domaine agricole, sans doute 15000 ha : le sien. L’ouvrage comprend la gestion parcimonieuse du patrimoine, l’ordre de fonctionnement nécessaire à obtenir avec son épouse, les serviteurs, les outils, les chevaux, savoir bien se faire obéir par l’exemple, des instructions pertinentes et adaptées, les techniques agronomiques. C’est une activité supérieure à l’artisanat.

La référence, explicite comme implicite dans l’œuvre de Xénophon est Les travaux et les jours d’Hésiode, l’un des premiers présocratiques du monde Grec. On connaît les cinq races, ou âges de l’humanité, aussi l’âge d’or. L’âge d’argent est déjà dégradé, à cause de l’hubris que les humains doivent réparer par le travail. En fait, c’est l’harmonie entre la nature, les dieux et les vertus personnelles qui permettent de réduire le travail : l’idée de Xénophon étant qu’une bonne économie est inscrite dans un bon ordre cosmique.

On sait la séparation matière/esprit, le dualisme antagoniste apporté par les penseurs scolastiques du Moyen Age : réduction de l’économie au matériel, à l’inerte, à l’utilitarisme.

Deux écoles de pensées sont devenues apparentes depuis la Renaissance : les physiocrates et les mercantilistes.

Physiocrates : la vraie richesse est l’agriculture, par extension la production dégagée, fabriquée. Le foncier, le patrimoine, la propriété sont les valeurs essentielles. Le propriétaire est maître chez lui, patrimoine= patrie. Le despotisme éclairé est d’essence physiocrate.

Mercantiliste : la valeur se trouve dans le bien d’échange, c’est le commerce qui procure les bienfaits nécessaires à l’existence.

On voit bien ici la préfiguration géopolitique des thalassocraties contre les télurocraties.

Autre opposition intéressante : Adam Smith versus Thomas Maltus.

Adam Smith : l’augmentation de la population signifie augmentation des échanges et des richesses pour tous et chacun.

Thomas Maltus : augmentation de la population signifie décrochage avec l’augmentation des ressources possibles à extraire et paupérisation.

Un bon chemin, me semble-t-il pour remettre l’économie (la vraie) et les pensées avec dans le bon ordre : revenir à l’agriculture, aux nourritures terrestres.

Agriculture extensive = augmenter un rendement à l’ha (ex : passer de 50 à 80 tonnes de blé à l’ha). Valorisation : intrants chimiques et transgénèse.

Agroécologie (ou autre terme équivalent) = augmenter une productivité à l’ha (augmenter le nombre de fruits, légumes, oléagineux, céréales à ha). Valorisation : la puissance fertile de l’écosystème déjà vivant et l’évolution des variétés aux réalités géoclimatiques par croisements naturels.


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