@l’auteur,
La véritable raison de ne pas accepter un compromis vaseux pour la Russie reste que il est impossible de croire une seconde à la possibilité que les USA respectent leurs engagements. Cela n’a jamais été le cas jusqu’à nos jours.
Le caractère quasi religieux issu de la notion de la « destinée immanente » suivant Monroe que les USA auraient pour mission de gouverner et d’éclairer le Monde rend toute forme d’accord avec ce pays impossible.
C’est cette conviction messianique qui est ancrée profondément dans l’élite Américaine quelle que soit le bord politique Républicain ou Démocrate. Tôt ou tard , après une pause plus ou moins longue , la tendance hégémonique reprendra le dessus. Ceci est ancré dans tout le narratif des USA depuis leur création au 18 ème siècle.
On peut effectivement craindre que le conflit Ukrainien ne prenne pas fin de si tôt.
Les idées qui surviennent dans les milieux politiques des USA et Occidentaux ne sont qu’une sorte de proposition de pause comprennent la reconnaissance pragmatique que la Russie ne lâchera pas ses conquêtes obtenues au Donbas et au Sud.
C’est une reconnaissance qu’en l’état actuel l’OTAN n’a pas les moyens d’affronter les Russes avec une quelconque chance de victoire.
L’apparition de cette approche de compromis ne s’explique pas uniquement par la déroute militaire de l’Ukraine en cours. Il faut considérer quel’économie Occidentale flirte dangereusement avec un gouffre ; gouffre qui est facilité par une débâcle diplomatique tout azimut des USA et de l’UE qui se retrouvent isolés sur l’échiquier international avec nombres de menaces sur les questions d’échanges commerciaux et financiers.
Cette situation diplomatique défavorable avec de surcroit une crise économique et financière probable se présente à l’aube d’élections présidentielles aux USA fin 2024 et d’une élection législative Européenne en Juin 2024.
Les exécutifs US et de l’EU abordent ces élections sous de mauvais auspices. Il va falloir se présenter aux urnes aux USA avec une économie en déclin , une inflation importante et une situation budgétaire extrêmement dégradée.
Quant à l’UE , la commission Européenne en exercice est gravement déconsidérée dans l’opinion publique. Le centre gauche et la droite modérée qui tient les rênes est en déconfiture au niveau des parlements nationaux. Une bonne partie des 27 a dorénavant des gouvernements élus sur des programmes nationaux voire souverainistes. Une autre portion est gouvernée par des exécutifs en quasi minorité ainsi la France et la RFA.
Dans un tel contexte les diplomaties Occidentales et Européenne ont totalement mésestimé la situation politique et économique de la Fédération de Russie.
Au contraire des Occidentaux, l’exécutif Russe est solidement en place et diplomatiquement bien intégré dans une partie essentielle du Monde. L’économie Russe s’est adaptée aux sanctions depuis leurs début en 2014. La Russie a anticipé habilement les approches Occidentales et a donc bien réagit aux train de sanctions qui lui ont été appliquées en 2022 et 2023. A tel point que l’essentiel des sanctions ont été détournées ou largement compensée par la vitalité et les ressources considérables de la Russie.
Au plan militaire , les Etats Majors et les politiciens Occidentaux sont en train de tomber d’une tasse. Les moyens militaires des Russes sont largement au niveau de ceux des Occidentaux mais en nombre bien plus abondants que l’on pouvait croire.
Sur ce point les services de renseignement de l’Ouest se sont totalement fourvoyés.
La défaite principale des forces Occidentales dans cette affaire d’Ukraine est clairement celle des différents services de renseignements bien que largement pourvus de moyens et qui n’ont rien vu venir.
On peut aussi constater que hormis une industrie militaire élitiste et très technologique, il n’existe pas de vision stratégique au niveau des Etats Majors de l’OTAN face au défi Russe. Il est vrai qu’une approche de déstabilisation des Etats hostiles et des agressions extrêmement déséquilibrée en faveur des Occidentaux à servi de ligne stratégique depuis 40 ans.
A renverser des gouvernements par voie de subversion et à n’affronter que des forces de type guérilla ne pré&pare pas les forces militaires à rencontrer une autre force militaire équivalente avec succès.
En résumé l’OTAN, les USA ne disposent plus de compétences militaires pour un conflit intensif et large depuis la guerre de Corée (1954). Tout est à reconsidérer soit les Etats Majors, la stratégie , les tactiques et plus encore les types d’armements à utiliser.
Tout ceci explique certainement une envie de trouver un moyen de geler ce conflit en Ukraine afin de gagner du temps pour un second souffle.
Il n’est pas certain que la Russie, bien au fait de cette situation, veuille bien aller dans ce sens. Elle n’a aucune raison d’accorder un second round aux Occidentaux mais serait tenté d’infliger un knock out.
Les leader Occidentaux tablent sur une instabilité politique qui pourrait se faire jour en Russie. Il est à craindre que cette analyse issue d’un aveuglement extraordinaire
de la classe dirigeante et appuyée sur des informations de services de renseignements qui ont déjà failli se révèle une chimère de plus.
Un espoir de victoire à long terme est également sur la table mais l’émergence d’un bloc puissant des Etats du Sud qui possède un contrôle des énergies , une démographie importante et des technologies compétitive pourrait rendre cette perspective illusoire aussi.
On peut craindre que l’Occident soit assis sur le haut d’un toboggan et qu’il commence à glisser.