@Grincheux
La notion de « piège de Thucydide »
telle qu’elle est employée dans cet article vient de l’idéologue
Graham
Allison qui l’a développée dans les années 2010 en faisant
référence à un passage de la guerre du Péloponnèse dans lequel
l’auteur Thucydide considère que la guerre du Péloponnèse a été
causée par des réactions fortes des Lacédémoniens, à l’époque
inquiets en constatant le rapide développement d’Athènes. La
perception de la montée en puissance de la cité-État rivale aurait
été pour eux un casus belli majeur, bien qu’inavoué.
Allison fait un parallèle hasardeux
avec une situation contemporaine dans laquelle une puissance
dominante entre en guerre avec une puissance émergente, la première
étant poussée par la peur que suscite chez elle cette dernière du
fait de sa montée en puissance.
Déjà, ce n’est pas seulement la
montée en puissance d’Athènes qui a provoqué la guerre, mais le
siège de Potidée par les Athéniens qui étaient les rivaux de
Sparte, ce qui rend la comparaison sans fondement, outre son
caractère anachronique.
Mais en plus, la Russie n’a rien d’une
puissance émergente, ni d’une rivale pour les États-Unis. Poutine
ou les autres dirigeants russes n’en sont pas à ambitionner une
hégémonie militaro-financière sur la planète. Par contre, ils
sont un des acteurs majeurs dans la remise en cause du privilège
exorbitant du dollar dans les transactions commerciales
internationales.