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Le piège de Thucydide dans les illusions des décideurs occidentaux dans la guerre en Ukraine

Le monde aujourd’hui avec la guerre en Ukraine retient son souffle, il est véritablement à un « tournant de l’histoire ». Il est peu probable que cette guerre va se terminer rapidement ; les pays concernés essentiellement occidentaux et russe prennent le chemin de la raison et trouvent des compromis pour arrêter cette guerre ne prennent aucune initiative dans ce sens. Bien plus, grave, malgré le flou qui entoure la contre-offensive ukrainienne et n’indique nullement que l’armée ukrainienne pourrait changer le rapport de force, c’est pratiquement un vœu pieux compte tenu d’une guerre presque sans mouvement, une guerre statique, tout est remis sur les fortes fortification s russes dont les champs de mines sur des centaines de km, les tranchées, l’artillerie défensive, et aussi joue le moral des troupes dans ce piétinement de guerre qui s’opère dans le surplace et les États-Unis, le pays le plus puissant de l’Occident, déclare qu’il n’y a pas d’impasse dans la guerre en Ukraine. Et s’il le déclare, et utilise ce mot, c’est que réellement il y a impasse dans cette guerre.

Et puis cette guerre de drone, que donne-t-elle ? Rien, mis à part, quelques vitres cassées, un étage d’une maison écroulé, quelques morts et blessés dans de rares jours où s’est déclaré ; bref une guerre qui s’est tournée dans l’enlisement ; l’Occident campe sur cette guerre par procuration ; tout laisse penser que la guerre en Ukraine va s’enliser et, dans la durée, provoquer des incertitudes telles que tout peut arriver. Alors que des solutions existent si réellement les deux camps veulent mettre fin à la guerre et se dirigent résolument vers la paix.

Des questions légitimes se posent sur cette guerre. D’abord, qu’entend-on par incertitudes sur cette guerre qui risque de durer ? Qu’arrivera-t-il dans en 2023 et en 2024 ? Tout laisse penser que le conflit va durer. Peut-on penser que la guerre en Ukraine restera en l’état, i.e. d’un côté l’Ukraine soutenue par l’Europe et les États-Unis, de l’autre la Fédération de Russie qui s’épuise dans la guerre sans visibilité de sortie ; les combats durent depuis bientôt un an et demi ; le conflit armé sera bouclé le 24 août 2023.

Certes, des armements toujours massifs qu’apportent les États-Unis et l’Europe à l’Ukraine, et une volonté du pouvoir de Kiev de libérer ses territoires occupés par les forces russes, la guerre continuera jusqu’à la victoire, et c’est sur cette pensée qui n’est toujours pas infléchi que l’Ukraine et ses alliés occidentaux n’y voient que le succès comme s’ils sont habités par quelque esprit dont ils ne peuvent se départir et comprendre que le rapport des forces entre l’Ukraine et la Russie est inégal. L’Ukraine, une puissance militaire moyenne qui ne fait pas partie des puissances nucléaires, si elle l’était, certainement qu’il n’y aurait pas eu de guerre et n’aurait pas eu besoin d’aides de l’Occident.

Or, ce n’est pas le cas pour la Fédération de Russie qui est une grande puissance nucléaire ; par le nombre d’ogives nucléaires, elle est la première puissance mondiale, devançant les États-Unis ; d’autre part, par la puissance de son armée, elle est dans le top des trois plus grandes armées du monde, avec la Chine et les États-Unis. Et on comprend que plus le conflit dure plus la situation devient difficile ; le facteur temps ne va profiter à l’Ukraine même si elle est en permanence soutenue par les armements et financièrement ; quant à la Fédération de Russie, avec une forte population ukrainienne d’origine russe dans les quatre régions annexées en plus de la Crimée, elle ne pourra pas reculer. Aussi peut-on dire que, tant la Fédération de Russie que pour l’Occident pour qui cette guerre en Ukraine est une guerre de procuration contre la Russie, les deux camps vont continuer à s’opposer ; il n’y a pas de solution tant les enjeux qu’englobent cette guerre sont planétaires.

C’est tout l’avenir de l’Occident qui est en jeu dans cette guerre, il en va de même pour la Russie ; la seule différence, c’est que la Russie est véritablement en guerre, ses forces sont projetées dans le combat avec toutes les difficultés que représente l’autre partie, i.e. l’armée ukrainienne, constamment approvisionnée en armements, alors que l’Occident ne fait la guerre que par procuration. Prenant soin d’éviter une confrontation directe qui le mènerait à une Troisième guerre mondiale, ce qui engendrerait une destruction mutuelle des deux camps. Ce que les deux camps opposés ne voudront en aucun cas.

Cependant, le facteur temps dans une guerre d’usure qui va s’installer ne sera favorable ni à la Russie ni à l’Ukraine ; certainement, il sera pire pour l’Ukraine pour la seule raison est que l’Occident demandera des résultats et donc ne pourra indéfiniment prolonger cette guerre si l’armée ukrainienne, malgré les livraisons d’avions F16 en quantité, des systèmes de missiles à plus grande portée, de chars lourds et autres matériels de guerre ; en clair, comme pour le pouvoir de Kiev comme pour l’armée ukrainienne, ils sont tenus d’apporter des résultats ; le facteur est donc contre eux alors que la Fédération de Russie, son objectif est surtout de rester sur la défensive, en protégeant les régions annexées ; une offensive russe dans une autre direction sert surtout à déstabiliser le camp adverse.

Et ni les sanctions économiques et financières et bancaires ni le plafonnement des prix du baril de pétrole pour les exportations russes n’ont produit d’effet suffisant pour infléchir la position russe ; la Russie est restée ferme, elle s’est adaptée même à la nouvelle donne de son économie, et ce à sa position mondiale avec les autres pays du monde et non des moindres comme les pays du BRICS (Chine, Inde, Brésil, Russie, Afrique du Sud), avec les autres continents, notamment en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. Ceci simplement pour dire que la Russie fait partie des trois pôles avec la Chine et les États-Unis qui, dans un certain sens, au triple plan, économique, financier et militaire, régentent le monde.

Donc, dire que la Russie battra en retraite et quittera l’Ukraine qui est déjà une option retenue par les pays occidentaux comme pour le régime de Kiev ne peut être qu’illusion ; certes on comprend la position de l’Occident d’élargir son aire d’influence à la Géorgie, la Moldavie, la serbie ; ce qui explique le soutien progressif presque sans réserve de tous les types d’armements dont l’Ukraine a besoin, de même pour son financement par les États-Unis et l’Europe.

Et pour revenir à l’illusion de l’Occident dans la guerre en Ukraine, au départ ce n’était pas une illusion, en effet c’est la Russie qui a laissé cette illusion se développer et s’entretenir en Occident ; elle n’a rien fait pour l’arrêter ou ne pouvait l’arrêter ; elle en était incapable tant les forces de l’histoire étaient contre elles.

Il faut se rappeler, après la débâcle qu’a vécue l’Union soviétique, dans la deuxième moitié des années 1980, puis a fini par disparaître le 26 décembre 1991, les États-Unis restés seule superpuissance militaire du monde, à la fin de la guerre froide, affichaient une supériorité militaire et technologique écrasante sur les autres pays ; les guerres hautement médiatiques du Golfe (Irak 1990-1991) et du Kosovo (1998-1999) ont consacré la gloire militaire de cet acteur désormais incontournable de la diplomatie internationale.

Le monde était réellement dominé par les États-Unis, le monde unipolaire naissait ; les pays sortis de l’ex-aire soviétique cherchaient à conforter leur indépendance, ce qui est tout à fait normal pour des pays qui n’ont connu que les guerres et l’assujettissement à une puissance tutélaire, ils n’ont pas eu de véritable indépendance. L’Occident leur offrait une planche du salut, c’était celui d’intégrer l’Union européenne et l’OTAN. Et donc un cadre démocratique à ces États souverains qui deviennent en fait des « les Alliés » à l’Occident qui leur permette de débattre de questions politiques, économiques et de sécurité, dans lequel les décisions sont prises collectivement et par consensus.

L’URSS n’existant plus, après son éclatement, la Russie est héritière de l’URSS mais reste faible et très fragilisée, c’était l’époque de Boris Eltsine, puis Vladimir Poutine prend la relève et devient président de la Fédération de Russie, début 2000. L’Occident profite de cet affaiblissement, en fait une marche nouvelle de l’histoire, pour intégrer les pays de l’Europe centrale et orientale (PECO). Les trois premiers pays à entrer dans l’OTAN sont la Pologne, la Hongrie et la Tchéquie (issue de l’ex-Tchécoslovaquie), en 1999. Puis en 2004, dix pays des PECO entrent dans l’Union européenne ; ce sont la Pologne, la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie, la Slovénie, la Lettonie, la Lituanie, l’Estonie, Malte et Chypre. Parmi eux, six pays des PECO rejoignent aussi, la même année, l’OTAN. En 2007, la Roumanie et la Bulgarie entrent dans l’Union européenne ; en 2013, c’est le tour de la Croatie. L’Albanie et la Croatie intègrent l’OTAN en 2009 ; le Monténégro en 2017 et la Macédoine en 2020.

Bref un processus historique en fait tout naturel que cette intégration des pays d’Europe centrale et orientale à l’Union européenne et l’Otan. Reste quelques pays européens dont l’Ukraine qui n’ont pas encore rejoint l’Union européenne et l’OTAN. Pourquoi l’Ukraine pose un grand problème ? Tout d’abord c’est un grand pays d’Europe en terme de population, de superficie et de ses capacités militaires, et disposent de quatre centrales nucléaires ; la centrale nucléaire de Zaporijjia est occupée par les forces russes depuis mars 2022. Mais le problème de l’Ukraine, c’est que les régions à l’Est et au sud de l’Ukraine sont peuplées majoritairement par des Ukrainiens russophones, d’origine russe ; ce sont la péninsule de Crimée, entourée par la mer Noire et la mer d’Azov, les régions de Donetsk et Louhansk, Kherson, Zaporijjia. Une grande partie de ces régions sont bordés par la mer Noire et la mer d’Azov, et se trouvent tous à la frontière de la Russie.

Le problème de l’Ukraine n’a pas été pensé à sa juste mesure ; l’Occident, encouragé par l’intégration de la presque totalité des pays d’Europe centrale et orientale n’a pas pensé au problème des populations russophones, estimant qu’elles suivraient le mouvement et que les résistances seraient dépassées d’autant plus que tous ces pays de l’ex-glacis soviétique se seraient dans une situation bien meilleure non seulement sur le plan économique, par des investissements massifs occidentaux que sur le plan politique, et surtout jouissant d’un débat démocratique.

L’objectif visé dans l’élargissement à l’est de l’Europe, c’est que l’Occident a vu aussi beaucoup d’avantages à retirer dans cette intégration de l’est de l’Europe, surtout celui d’opposer un front aussi vaste que possible face à la Chine et à la Russie qui ont toujours été le camp adverse, et ont scellé une alliance pour s’opposer à l’Occident.

Donc, l’enjeu est planétaire et dépasse de loin les objectifs tant occidentaux qu’ukrainiens pour ce qui est de récupérer par la guerre les territoires ukrainiens annexés, après référendums, par la Russie. Cette guerre est en fait une guerre pour l’Occident pour contrecarrer à son déclin ; que les grandes puissances dont la Chine et la Russie qui ont véritablement émergé en ce début de XXIe siècle pourrait bouleverser et l’ordre dominé aujourd’hui par l’Occident est une réalité ; l’Occident risque les années à venir à être supplanté par les puissances montantes.

Aussi, peut-on dire que, certes l’Occident a intégré la presque totalité de l’Europe centrale et orientale, mais il n’a pas su s’arrêter à temps. Ne serait-ce que prendre en considération les populations russophones qui ont refusé de rejoindre l’Union européenne et l’OTAN. Or, c’est là l’erreur, l’Occident a préféré rester dans sa ligne de conduite stratégique, et pousser le gouvernement de l’Ukraine à s’opposer à ses propres régions pour les ramener par la force au plan établi depuis longtemps, au plan occidental qui était censé, par ses élargissements, à encore décupler sa puissance face aux puissances adverses.

L’Occident, en fait n’a vu que ses intérêts stratégiques dans l’intégration de l’Europe de l’Est. De même, les pays de l’Europe de l’Est étaient aussi partants ; mais quand une stratégie ne va pas avec les objectifs tracés, insuffisamment pensés historiquement, qui relèvent en fait d’une illusion de pensée de la part des décideurs occidentaux, forcément elle les pousse à la guerre, pensant que la guerre va régler leur problème ; qu’en fait, bien au contraire, la guerre ouvrira grand leur béance stratégique.

Par exemple, avancer dans cette guerre que l’Occident ne fait qu’aider l’Ukraine, qu’il dit est une future démocratie, un Etat membre de l’ONU, qu’il est engagé à faire respecter sa souveraineté et son intégrité territoriale, à se défendre et à résister contre les attaques russes, et qu’il revient au pouvoir ukrainien de choisir son propre avenir et à prospérer, alors qu’il ne vise en fait que ses objectifs, c’est pour lui une manière de se croire qu’il est dans la légalité, dans la légitimité internationale ; et il y croit réellement.

Et c’est là le piège de l’illusion pour l’Occident puisqu’à travers l’intégration de l’Ukraine, pensera-t-il, la Moldavie, la Géorgie, la Serbie vont suivre, et la boucle est bouclée pour la Russie et la Chine qui apprendront alors que le Grand Occident est toujours là pour veiller à la puissance de l’Occident sur le monde ; son hégémonie sur le monde n’est alors pas ébranlée ; et il sera dans son droit.

En fait, c’est le piège de Thucydide dans les illusions des décideurs occidentaux dans la guerre en Ukraine, qui n’est qu’un constat de l’histoire maintes fois réaffirmée. Quelle est la puissance qui accepterait d’être supplantée par une autre puissance sans rien faire ? Le piège de Thucydide dans l’histoire n’est là que pour accorder des illusions aux décideurs des grandes puissances occidentales pour se croire inébranlables, alors que ces puissances sont mortelles et ne peuvent indéfiniment régenter le monde, sinon le monde serait sans sens.

 Cependant, ces décideurs sont des êtres humains, oubliant que, dans la marche du monde, toute puissance est avant tout redevable de ce que Dieu aura décidé pour elle ; et la puissance mal exercée ne sera jamais ce qu’elle pense lui apporter ; elle restera une illusion. Mais est-ce la faute aux décideurs du monde de viser toujours la puissance ? La marche de l’humanité n’a-t-elle pas besoin de leurs illusions pour faire avancer le monde.

 

Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective

 


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31 réactions à cet article    


  • Sirius Grincheux 24 août 2023 11:17

    que pensez-vous de la « dédollarisation » ?


    • Sirius Grincheux 24 août 2023 11:35

      @Grincheux

      La notion de « piège de Thucydide » telle qu’elle est employée dans cet article vient de l’idéologue Graham Allison qui l’a développée dans les années 2010 en faisant référence à un passage de la guerre du Péloponnèse dans lequel l’auteur Thucydide considère que la guerre du Péloponnèse a été causée par des réactions fortes des Lacédémoniens, à l’époque inquiets en constatant le rapide développement d’Athènes. La perception de la montée en puissance de la cité-État rivale aurait été pour eux un casus belli majeur, bien qu’inavoué.

      Allison fait un parallèle hasardeux avec une situation contemporaine dans laquelle une puissance dominante entre en guerre avec une puissance émergente, la première étant poussée par la peur que suscite chez elle cette dernière du fait de sa montée en puissance.

      Déjà, ce n’est pas seulement la montée en puissance d’Athènes qui a provoqué la guerre, mais le siège de Potidée par les Athéniens qui étaient les rivaux de Sparte, ce qui rend la comparaison sans fondement, outre son caractère anachronique.

      Mais en plus, la Russie n’a rien d’une puissance émergente, ni d’une rivale pour les États-Unis. Poutine ou les autres dirigeants russes n’en sont pas à ambitionner une hégémonie militaro-financière sur la planète. Par contre, ils sont un des acteurs majeurs dans la remise en cause du privilège exorbitant du dollar dans les transactions commerciales internationales.



    • Hamed 25 août 2023 01:43

      @Grincheux

      La « dédollarisation » elle a déjà commencé depuis que le yuan ou le renminbi chinois fait partie du panier de monnaies qui fixe l’unité monétaire du FMI, le DTS ou Droits de Tirages spéciaux.

      En fait, il faut préciser que c’est cette dollarisation du monde qui a causé ou est en train de causer le déclin de l’Occident. Depuis 1944, les US ont profité du dollar fixe, convertible en or, après bien des dérapages, en 1971, ils sont forcés d’y mettre fin ; puis est venu le pétrodollar, et là aussi ça a fonctionné pour les US.

      Aujourd’hui, avec les QE quantitative easing, aux USA et en Europe, c’est le début de la noyade par le dollar et l’euro, ça va marcher encore un temps, mais viendra le temps ou on dirait à la Fed et la BCE, la récréation est terminée.

      Des QE encore, et c’est réellement la noyade, alors la Fed comme la BCE seront désormais sages, et fonctionneront avec les autres grandes Banques centrales, essentiellement Chine, Inde, Russie, désormais en concertation, pour ne pas porter préjudice à leurs monnaies sur les marchés monétaires.

      Bien sûr, ce n’est pas aujourd’hui, mais qu’est-ce que c’est 30, 40 ou 50 ans, le temps file vite. En fait ce sera une bonne chose pour l’humanité entière.


    • Hamed 25 août 2023 01:46

      @Grincheux

      "la Russie n’a rien d’une puissance émergente, ni d’une rivale pour les États-Unis. Poutine ou les autres dirigeants russes n’en sont pas à ambitionner une hégémonie militaro-financière sur la planète. Par contre, ils sont un des acteurs majeurs dans la remise en cause du privilège exorbitant du dollar dans les transactions commerciales internationales."

      Un aspect principal parmi d’autres aspects stratégiques principaux.


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 24 août 2023 11:24

      Il est fort probable que la guerre va s’étendre à un niveau mondial : BRICS contre l’ONCLE SAM. 


      • Sirius Grincheux 24 août 2023 11:37

        @Mélusine ou la Robe de Saphir.

        ça n’a pas l’air d’être l’intention de Modi, en tout cas
        le problème des BRICS, c’est leur hétérogénéité.


      • Zolko Zolko 24 août 2023 20:37

        @Grincheux

        le problème des BRICS, c’est leur hétérogénéité

         
        ça pourrait être leur force, là où l’uniformisation pourrait être la faiblesse de l’occident. La variété des sociétés des BRICS leur permettrait d’expérimenter diverses solutions aux problèmes actuels de l’Humanité, alors que la société centralisée et planifiée occidentale s’écrasera dans le mur de la réalité

      • Hamed 25 août 2023 01:29

        @Zolko

        Les BRICS c’est une nouveauté plurinationale face à l’Occident plurinational ; en fait un juste équilibre.

        Leur hétérogénéité, les BRICS ne l’ont pas choisie, elle a été commandée par les forces de l’histoire, et une des forces prépondérantes est l’Occident, ce qui signifie en clair, c’est l’Occident qui l’a dicté cette unité hétérogène d’en face. Même le BRICS ne le sait pas, tout ce qu’ils savent est qu’ils doivent unir leur forces face à un Occident belliqueux et dominateur. Ce qui est tout à fait naturel.

        L’Occident ne va pas s’écraser dans le mur, il ne le pourra pas, puisque c’est lui qui a créé cette unité hétérogène en face. La Russie, la Chine, etc. ne se seraient jamais unis si l’Occident n’a pas été belliqueux et frondeur. Voulant dominer partout.

        En fait, le monde est ainsi fait, s’il n’y avait des pays frondeurs et des pays rivaux, le monde humain ne serait pas le monde humain. L’humanité ne se commande pas pour être, elle est seulement ce qu’elle est et comment elle est.

        Merci Zolko



      • Hamed 25 août 2023 01:59

        @Mélusine ou la Robe de Saphir.

        Mélusine, il ne faut pas rêver, vous voulez la fin de l’humanité, réveillez-vous. L’arme nucléaire que Dieu a donnée aux êtres humains, c’est de dire aux grandes puissances de rester sage sinon c’est votre destruction immédiate.

        Et il n’y aurait pas de guerre.

        Qu’est-ce que s’est une guerre où, en quelques heures, une multitude de champignons qui feront disparaître New York, Moscou, Paris, Berlin, Londres, Saint-Pétersbourg, Pékin, Tokyo, Los-Angeles, Lyon, Marseille, Kiev, et des dizaines de villes russes, chinoises, européennes, américaines disparaîtront avec 300 millions d’êtres humains et plus qui disparaîtront comme s’ils n’ont jamais existé.

        Une Troisième Guerre mondiale ne peut être une Troisième Guerre mondiale, c’est l’apocalypse, une multitude de soleils qui feront fondre des villes entières dans les minutes qui viennent.



      • Gerard_menvusa DantonQ 25 août 2023 22:24

        @Grincheux L’Inde est maline : sa stratégie, c’est de ne se fâcher avec personne : bien que ses soldats se fritent avec l’armée chinoise à 8000mètres d’altitude dans l’Himalaya, elle entretient avec cette même Chine des relations économiques fortes. Et « en même temps » comme dirait Macron, elle joue la carte des USA...

        Bref, voilà un pays qui bouffe à tous les rateliers. Mais c’est un sacré exercice d’équilibriste de marcher sur une ligne de crête sans tomber dans le ravin à un moment ou un autre.

        Si la Chine attaque Taïwan, ce sera l’heure de vérité pour l’Inde : elle devra choisir un camp et les USA, jusqu’ici plutôt conciliants, leur tordront certainement la main. 


      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 24 août 2023 11:26

        L’Europe va être contrainte de choisir son camps.. Macron a tenté de s’associer aux BRICS mais fut refoulé... On aime pas trop les LGBTQIA au BRICS.


        • Sirius Grincheux 24 août 2023 11:38

          @Mélusine ou la Robe de Saphir.

          la question n’est pas celle des dragqueens mais celle du dollar


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 24 août 2023 11:41

          @Grincheux
           il y a une « haine » de L’OXIDENT" perverti...


        • Com une outre 24 août 2023 11:41

          @Grincheux
          Et plus généralement celle de l’allégeance aux seuls intérêts américains.


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 24 août 2023 11:48

          @Com une outre En plus. Mais avec l’arrivée de Trump en 2024, les lignes risquent de bouger... 


        • Com une outre 24 août 2023 11:39

          Il n’y a pas vraiment de guerre d’usure, simplement une situation internationale qui fait traîner les choses et en particulier les élections américaines. Biden est le seul candidat à vouloir prolonger la guerre en Ukraine, il semble donc que le problème devrait se régler en 2024. Avec une gifle à l’Occident, à l’Otan, à l’UE. Les américains obligeront les ukrainiens à accepter les conditions russes, essayeront de récupérer un maximum de fric sur le dos du peuple ukrainien, donc de l’UE qui les finance, et devrait s’en sortir sans trop de dégâts pour leur image, de toute façon dans le rouge. Reste le problème bien plus grave pour eux des Brics, auquel ils n’ont aucune solution, ayant grâce à Biden, perdu la main sur la diplomatie internationale. Côté UE, il ne restera qu’une bande d’imbéciles chefs de gouvernements, ridicules aux yeux de la planète entière, voire haïent, et complètement grillés aux yeux de leurs peuples, passant pour ce qu’ils sont. Nous ne sommes pas sortis du marasme avant des années je crains, ne pouvant que nous appauvrir faute de compétences aux sommets des Etats. Vingt-sept canards boiteux ne font pas un canard de course.


          • Zolko Zolko 24 août 2023 20:52

            @Com une outre

            en particulier les élections américaines

             
            ne pas oublier les élections Européennes : si l’AfD et le RN et les Orbán gagnent la majorité, ça sera fini aussi pour les Ukrainiens.
             
            MAIS : si nous le savons, alors « ils » le savent aussi. C’est la raison pour laquelle je pense que pour les Américains il sera primordial de trouver une excuse pour déclarer « Mission Accomplished » avant que ça arrive. Il leur reste 1 an. Vu le danger existentiel pour l’OTAN/FED/ECB/FMI/WEF/... je pense qu’il seront prêts à sortir les armes nucléaires.
             
            Il faut comprendre une chose : à cause de l’attaque sur les gazoducs North Stream, il est impossible pour les Américains de négocier avec les Russes. Il suffira aux Russes d’exiger une enquête indépendante menée par l’ONU pour montrer aux Européens et les Allemands en particulier l’état criminel qu’est l’Amérique, ce qui terminera l’OTAN.

          • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 24 août 2023 13:19

             «  Il est utile de garder à l’esprit plusieurs principes de large portée et de grande signification. Le premier est la maxime de Thucydide :’’ Les forts font comme ils l’entendent, et les faibles souffrent comme il se doit. ’’
            Cette maxime a un corollaire important : les systèmes de pouvoir comptent sur des spécialistes en gestion de doctrine, à qui il revient de montrer que ce que font les forts est noble et juste, et que si les faibles souffrent, c’est leur faute. Il s’agit d’une tendance qui fait honte à l’histoire intellectuelle et remonte à ses plus anciennes origines
            . » (Chomsky)
             
             Spécialistes en gestion de doctrine : en quelque sortes ceux que’on appelle aujourd’hui en matière sociétale les doxosophes, et en matière technico-commerciale des fabricants d’ignorance.


            • Hamed 25 août 2023 01:14

              @Francis, agnotologue

              Doxa ou non, faiseurs d’opinion on non, peuples qui souffrent ou non, les forts nobles et justes en fait faux, toute cette nomenclature doctrinale par les humains qui se targuent d’être plus forts que les forts est voulu par la pensée que les êtres humains pensent sans qu’ils ne s’aperçoivent qu’en fait ils sont menées pour ceux qu’ils sont.

              Et c’est quoi ce qu’ils sont ? Des êtres qui ne sont pas encore accomplis, qu’ils sont encore au Moyen-Âge, et je dis le « moderne », l’ancien appartient à l’histoire et au temps passé.

              Que Chomsky dise : "Il s’agit d’une tendance qui fait honte à l’histoire intellectuelle et remonte à ses plus anciennes origines. », il n’a simplement rien compris à l’humain que nous sommes et que nous nous croyons seulement libre alors qu’on ne l’est pas. Bien sûr dit dans une certaine dimension.

              Merci pour le post


            • saint louis 24 août 2023 16:21

              Quoi qu’il en soit, nous allons assister à des changements radicaux dans le rapport d’influence des états.

              La Chine va devenir la puissance majeure.

              Napoléon déjà en 1816 affirmait que le réveil de la Chine fera trembler le monde.

              L’union Européenne quand à elle va s’éclipser pour être inaudible.


              • Hamed 25 août 2023 01:03

                @saint louis

                Non ! L’Occident restera toujours l’Occident avec une longueur d’avance. Pourquoi ? Certes il sera dépassé sur le plan économique et encore, il faut dire relativement, et ce sera aussi une bonne chose pour qu’il se réveillera.

                L’Occident a beaucoup d’atout tant sur le plan économique, technologique, scientifique et surtout il a un atout majeur, il est démocratique contrairement aux pays émergents, en particulier, la Russie et la Chine, qui ont des systèmes très autoritaires, des dictatures pour ainsi dire.

                L’Occident a un grand avantage, sa démocratie essentiellement interne, il faut le préciser. Sur le plan externe, l’Occident est aussi une dictature, et c’est cette dictature externe, à voir seulement les guerres de par le monde, c’est toujours l’Occident qui est en guerre contre le monde.

                La Chine depuis 1945, une seule mini guerre très courte avec le Vietnam, dans les années 1970. L’URSS aussi, avec l’Afghanistan ; toutes les autres guerres, ce sont les Etats-Unis, épaulés par l’Europe.

                Donc c’est une bonne chose qu’elle deviendra inaudible ; l’Occident restera l’Occident, peut-être plus humain. A voir dans trois ou quatre décennies comment il changera.

                Merci pour le post


              • mursili mursili 25 août 2023 05:19

                Hum... la démocratie, ou une civilisation des loisirs particulièrement développée ?

                Par exemple, que serait l’Allemagne aujourd’hui sans le football à l’interieur et la possibilité de se dépayser par le tourisme à l’exterieur ?

                N’oubliez pas que l’Occident a déjà été capable de produire des régimes politiques « totalitaires » qui étaient des dérives d’un système démocratique qui ne fonctionnait plus. Le plus bel exemple en est évidemment le Troisième Reich hitlerien,d’une remarquable modernité.

                Ces régimes dictatoriaux faisaient tous la promotion de la santé par le sport et le tourisme.

                https://fr.wikipedia.org/wiki/Kraft_durch_Freude

                On se rapproche en Occident d’un gouvernement par l’Intelligence Artificielle. Les signes avant-coureurs en sont le caractère inconsistant des dirigeants actuels de cet Occident. Par exemple, Macron pourrait facilement être remplacé par un androïde comme on peut en rencontrer dans les romans de science-fiction du genre « Cyberpunk ».


                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 25 août 2023 08:26

                  @mursili Exact, il est bien de rappeler que l’Occident fut loin d’être exemplaire sur le plan démocratique.


                • Hamed 25 août 2023 11:58

                  @mursili

                  L’Occident n’a pas choisi son destin, et le reste du monde non plus. Vous dîtes : « Hum... la démocratie, ou une civilisation des loisirs particulièrement développée ? »

                  Là aussi, c’est le progrès de l’histoire de l’humanité ; s’il n’y a pas eu progrès et évolution des peuples qui ont subi le poids de l’histoire, ils ne sont pas arrivés à la démocratie, qui a été une visée libératoire dans l’aspiration des peuples, et qui a commencé en Occident ; plusieurs révolutions s’en suivis (révolution anglaise, française, et celles de 1830, 1848) jusqu’à celle d’octobre 1917, en russie qui a choisi la vie du communisme.

                   Si "l’Occident a déjà été capable de produire des régimes politiques « totalitaires » qui étaient des dérives d’un système démocratique qui ne fonctionnait plus. Le plus bel exemple en est évidemment le Troisième Reich hitlerien, d’une remarquable modernité.« Et que »Ces régimes dictatoriaux faisaient tous la promotion de la santé par le sport et le tourisme", c’est parce que le progrès humain a fortement avancé.

                  Et ce progrès ne commande pas l’homme à voir seulement aujourd’hui, l’inde, une nation qui était colonisée pendant plusieurs siècles, devient une puissance spatiale en faisant atterrir un robot sur la Lune, il y a deux jours, alors qu’elle n’est indépendante que depuis 76 ans.

                  Il faut comprendre qu’il y a une loi transcendantale qui régit les peuples humains.
                  Comme vous dîtes « Par exemple,que serait l’Allemagne aujourd’hui sans le football à l’intérieur et la possibilité de se dépayser par le tourisme à l’extérieur ? » L’Allemagne n’a pas choisi son devenir, « elle est devenue ».

                  Que l’Occident a déjà été capable de produire des régimes politiques « totalitaires » qui étaient des dérives d’un système démocratique qui ne fonctionnait plus. Le plus bel exemple en est évidemment le Troisième Reich hitlérien,d’une remarquable modernité.« Non, le Troisième Reich, d’une remarquable modernité, et surtout de puissance, relevait de la nécessité transcendantale historique, signifiant »qu’il devait exister ce passage de l’histoire. L’Allemagne était placé au endroit et au bon moment de l’histoire.

                  "Par exemple, Macron pourrait facilement être remplacé par un androïde comme on peut en rencontrer dans les romans de science-fiction du genre « Cyberpunk ».", Pourquoi pas si l’histoire le commandait.

                  Et peut-être même s’opère-t-il à l’insu des hommes ; Macron devait être président et il est devenu. Une IA transcendantale qui obéit à la Raison faisant fonctionner le monde.


                • mursili mursili 25 août 2023 13:56

                  @Hamed

                  Est-ce que vous appliquez à l’histoire universelle un déterminisme absolu qui existerait de toute éternité, un « mektoub » fataliste que ferait que les hommes ne seraient pas du tout maîtres de leur destin ?

                  Autrement dit, nous savons que nous allons dans le mur, que nous courrons à la catastrophe, mais nous n’y pouvons rien car « c’est écrit ».

                  L’homme occidental est un peu comme l’apprenti sorcier à qui ses découvertes techniques donnent un sentiment de toute puissance mais qui se révèle incapable de maîtriser les forces que ses découvertes et ses inventions ont libérées.

                  C’est un curieux destin : il fallait en effet que l’humanité fasse ces découvertes et en même temps elle sera tôt ou tard contrainte à y renoncer, à moins d’une intervention divine que nous ne sommes pas encore capables d’imaginer.


                • Hamed 25 août 2023 15:03

                  @mursili

                  Excellente réponse, merci pour votre pensée critique.
                  Vous me dîtes : "Est-ce que vous appliquez à l’histoire universelle un déterminisme absolu qui existerait de toute éternité, un « mektoub » fataliste que ferait que les hommes ne seraient pas du tout maîtres de leur destin ?« 

                  Évidemment, cela s’apparente à ce que les Musulmans disent le »Mektoub« . J’ouvre une parenthèse, en fait on croit que ce sont les Musulmans qui ont énoncé ce mot le »Mektoub« , en fait, ce sont leurs pensées qui l’ont faites pour eux, comme, par exemple, les Occidentaux, se disent européens, américains. La pensée humaine n’appartient à l’humain pour seulement qu’il pense et subvient à sa vie. Il existe une transcendance qui est au-dessus d’eux.

                  Principe d’ailleurs cher à Emmanuel Kant qui en fait son idée centrale. Par transcendance, Kant définit la »raison pure" comme la faculté de connaître a priori (sans recours à l’expérience) la nature des objets, par la sensibilité et l’entendement. Eh effet, un bébé humain naît, il balbutie, émet des sons, puis progressivement émet des mots qu’il entend, ou crie et montre par ses cris qu’il veut son biberon, aussitôt donné, il se tait.

                  En fait, Kant ne démontre rien par Transcendance, son principe en vérité est un constat de l’existant ; de même, il qualifie de transcendantal de tout ce qui est possible, i.e. a priori. Et là aussi, le transcendantal rejoint le libre-arbitre où il y a l’idée de l’a priori, « je suis libre de choisir ceci que choisir cela ».

                  Ou encore vous êtes libre d’accepter ma réponse ou refuser ma réponse, cela entre dans l’ a priori de la raison comment elle guide votre pensée. Je ferme la parenthèse.

                  Ce que vous dîtes "Un « mektoub » fataliste que ferait que les hommes ne seraient pas du tout maîtres de leur destin« n’a pas sa place dans la dialectique, dans la compréhension de l’histoire de l’humanité. Il est juste une vision, une pensée-maîtresse chez les Musulmans qui remettent tout sur Dieu, mais elle n’est en aucun cas fatal ; elle l’est simplement pour le profane.

                  Vous dîtes »Autrement dit, nous savons que nous allons dans le mur, que nous courrons à la catastrophe, mais nous n’y pouvons rien car « c’est écrit ».

                  L’homme occidental est un peu comme l’apprenti sorcier à qui ses découvertes techniques donnent un sentiment de toute puissance mais qui se révèle incapable de maîtriser les forces que ses découvertes et ses inventions ont libérées.« 

                  Là, vous êtes fatal, votre pensée ne vous éclaire pas suffisamment, je ne fais pas le reproche à vous mursili, en tant que commentateur, mais votre pensée qui n’élargit pas suffisamment votre horizon pour que vous compreniez la vraie marche du puzzle de l’histoire de l’Occident et du reste du monde. 

                  L’Occident ne va pas dans le mur ; près de 500 millions d’Occidentaux comptent beaucoup dans la marche du monde ; ce qui se passe depuis 1914, un siècle et quelques années, il y a une marche nouvelle de l’histoire, une histoire tout étonnante qu’elle est est en train de se »corriger par elle-même" ; les êtres humains de quelque région qu’ils soient ne sont que des acteurs de cette histoire nouvelle du monde.

                  L’homme occidental est un peu comme l’apprenti sorcier à qui ses découvertes techniques donnent un sentiment de toute puissance ; mais ses découvertes techniques et avancées dans tous les domaines lui ont été octroyées par la transcendance via la « pensée ». L’Occidental n’a fait que penser et a su profiter de ce que la pensée scientifique lui a accordé. Et cela a demandé des siècles puis cela s’est précipité les deux derniers siècles.

                  Le problème pour l’Occident n’est pas qu’il se révèle incapable de maîtriser les forces que ses découvertes et ses inventions ont libérées

                   ; c’est que ces découvertes ont été octroyées aux puissances adverses. Ce qui est naturel pour tous les peuples ; chaque peuple apprend de l’autre peuple ; par exemple, les colonisés ont appris du colonisateur, mais pas assez.

                  En revanche, l’Asie a bien appris du colonisateur, à voir la Corée du Sud (elle était 10ème dans le classement économique mondial, Singapour... la Chine (1ère puissance économique mondiale par le PPA).

                  Oui, c’est vrai "un curieux destin : il fallait en effet que l’humanité fasse ces découvertes, en revanche non, l’humanité ne peut pas être contrainte à ce que vous dîtes "et en même temps elle sera tôt ou tard contrainte à y renoncer« .

                  L’humanité entière relève de la transcendance, et vous l’affirmez : »à moins d’une intervention divine que nous ne sommes pas encore capables d’imaginer."

                  Merci pour le post très pertinent dans la complexité du sens de l’humanité dans la marche de son histoire.


                • mursili mursili 25 août 2023 16:43

                  @Hamed

                  Heureux que ma réponse vous ait satisfait. Vous avez certainement raison, il faut se garder de toute simplification hâtive et l’avenir est plus ouvert qu’on le pense, que ce soit pour espérer en lui ou pour le craindre.
                  Pour revenir au sujet de votre article, j’avoue que je ne comprends pas bien le concept de « piège de Thucydide ». Je trouve curieux que les sphères dirigeantes américaines (parlons de l« État profond » car il est évident que Biden n’est qu’une marionnette) se lancent en même temps dans une confrontation avec la Russie et avec la Chine. On aurait pu penser qu’il était plus judicieux de jouer l’une contre l’autre. On a là une manifestation d’un excès de confiance en soi, cette affection connue sous le nom d’hubris. Hitler avait été sujet à la même illusion quand il pensait pouvoir faire face à la fois à l’URSS et aux USA. 
                  Ce qui est probable c’est que le camp occidental va perdre dans cette confrontation. Cependant, il ne va pas tout perdre et son humiliation va être limitée, surtout s’il est assez sage pour ne pas se lancer dans une escalade qui mènerait immanquablement au conflit nucléaire.
                  Il est possible que les peuples d’Occident, et en premier lieu le peuple américain, invitent leurs dirigeants à changer de philosophie politique, et à s’inscrire dans un ordre mondial qui ne serait pas impérialiste mais basé sur les coopérations à bénéfices mutuels (« gagnant-gagnant »).
                  C’est en tout cas ce qu’il faut souhaiter. Si j’étais le jury du prix Nobel de la Paix, je l’attribuerais cette année aux dirigeants saoudiens et iraniens qui ont pris la sage décision d’enterrer la hache de guerre et de coopérer au sein de cette organisation porteuse d’espoir que sont les BRICS maintenant en cours d’élargissement. 


                • Hamed 25 août 2023 22:58

                  @mursili

                  Le piège de Thucydide, c’est simple, il rappelle la guerre de Péloponnèse opposant Sparte à Athènes. En fait deux cités, selon les historiens, rivales. Une qui montait en puissance, Athènes, cherchant à rallier à elle les alliés de l’autre cité, Sparte ; forcément, une telle situation qui affaiblirait Sparte ne pourrait que se régler par la guerre. Sparte déclenchant le conflit, mit fin aux aspirations d’Athènes.

                  C’est un peu ce qui se passe aujourd’hui entre les États-Unis, leurs alliés et la Russie et la Chine qui cherchent à les supplanter dans le rapport des forces, au niveau mondial.

                  Vous dîtes : " On a là une manifestation d’un excès de confiance en soi, cette affection connue sous le nom d’hubris.« Vous avez raison, et d’où vient cet hubris ? De l’habitude pour l’Occident d’avoir dominé le monde longtemps, et encore aujourd’hui, malgré qu’il est en déclin.

                  A mon sens, et au sens logique des faits réels de l’histoire, l’Occident fera comme Sparte, ce sera comme l’exprime l’adage populaire »ça passe ou ça casse«  ; l’Occident n’a pas le choix, il ne veut pas donner la victoire sur un plateau au camp adverse ; il doit passer par la guerre ; et la guerre, il la fait par procuration, c’est l’Ukraine qui subit la guerre et non l’Occident.

                  Et là aussi vous avez raison, même s’il perd, c’est l’Ukraine qui a perdu ; l’Occident n’a fait que l’aider à se défendre.

                  Pour la fin de la guerre, comme vous le dîtes : »il ne va pas tout perdre et son humiliation va être limitée" ; il aura au moins fait tout pour contrecarrer la Russie et la Chine, qui eux-mêmes chercheront à mettre fin à la guerre parce que ça n’arrange pas leurs affaires.

                  Une guerre est toujours négative, pour les deux camps surtout si elle s’éternise.

                  Quant à l’escalade, et un conflit nucléaire, il ne faut même pas y penser, ce ne sera pas une guerre, ce sera la fin, l’apocalypse en quelques minutes, quelques heures. Ce ne sera pas une guerre, mais une fin d’un monde.

                  Merci pour le post et j’apprécie votre analyse et votre sagacité.


                • Krokodilo Krokodilo 25 août 2023 11:49

                  Dommage qu’un article de géopolitique finisse sur Dieu, qui est lui-même la plus grande et la plus ancienne illusion.


                  • Hamed 25 août 2023 12:20

                    @Krokodilo

                    D’accord avec vous Krokodile. Faisons comme vous dîtes et changeant seulement la forme de la conclusion et écrivons :

                    "Cependant, ces décideurs sont des êtres humains, oubliant que, dans la marche du monde, toute puissance est avant tout redevable à l’Ordre transcendantal du monde ; et la puissance qu’elle soit mal exercée ne sera jamais ce que la dialectique transcendantale aura opérée sur elle. Que la puissance aux mains des grands décideurs du monde, qui sont depuis longtemps les gouvernements occidentaux, relève des nécessités de l’histoire.

                    Qu’elle se soit aujourd’hui transformée en « illusion de puissance » pour ces décideurs, est-ce la faute aux décideurs du monde de viser toujours la puissance ? La marche de l’humanité n’a-t-elle pas besoin de toujours de puissance réelle pour faire avancer le monde ?

                    Mais aussi son inverse, si une puissance fictive, des illusions dans l’inconscient des décideurs, en l’occurrence dans l’esprit de l’Occident, se fourvoient dans une trajectoire qui n’a pas le deal de l’histoire, n’est-t-elle pas là pour corriger la marche du monde ?"

                     Cette conclusion vous arrange-t-elle Krokodilo ?

                    Merci pour le post


                  • armand 25 août 2023 17:24

                    entrer dans les BRICS permet de sortir de SWIFT

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