Alors que le philosophe de la Côte d’Azur explique tout ça par le « caractère exogène » des autochtones de quartiers, Daniel Martin résume le problème à des considérations urbanistiques et au mal- logement. Forcément plus vertueux mais pas forcément plus vrai...
La violence et la délinquance sont-elles réellement filles de grands ensembles et de barres d’immeubles ?
Cette causalité simpliste trouve peut-être sa source, aussi simplement d’ailleurs, dans ces images de barres d’immeubles, toutes semblables les unes aux autres, qui illustrent systématiquement les reportages sur les faits de délinquance... cependant que des images du Panier, à Marseille, auraient été tout autant adéquates à évoquer le sujet...
Les vieux quartiers de nos bonnes vieilles villes de France, aujourd’hui « nettoyés » et pour ainsi dire « gentrifiés », n’ont pas toujours eu bonne réputation quand on leur prête aujourd’hui la vertu d’être des havres de sociabilité et de chaleur humaine...
Outre le Panier à Marseille, il y eut l’Ilôt Chanon à Paris mais aussi Saint-Blaise dans le XXème où fut tourné, qui l’eût cru, « Au_bon_beurre », Saint Michel à Bordeaux et aujourd’hui encore, La Guillotière à Lyon... La Guillotière qui fût populairement et vertueusement lyonnaise avant de devenir, ces dernières années, l’épine au pied des maires de Lyon... La Guillotière qui n’a rien d’une erreur d’urbanisme et tout d’un quartier lyonnais traditionnel...
Avant de réviser notre urbanisme, révisons notre compréhension des phénomènes de violence et de délinquance...