« Règlements de compte », trafics de drogue, zones de non droit, trop c’est trop !
A Nîmes, l’assassinat d’un homme au volant de sa voiture et par effet collatéral celle de son neveu de 10 ans, probablement, selon la procureure de la république, sur fond de règlement de compte liée au trafic de drogue. Par la mort d’un enfant de 10 ans dans un quartier réputé pour des trafics de drogue, cet assassinat qui en précède un autre 3 jours après ne peut que soulever émoi et colère.
Retour 47 ans en arrière
La première crise pétrolière de 1973 fait qu’en juillet 1974, devant la montée du chômage, le Conseil des ministres suspend l'immigration de travail ainsi que l'immigration familiale, qui existait déjà largement. Il a fermé les frontières et généralisé les cartes de séjour pour les immigrés. Mais, le 29 avril 1976, le décret n°76-383 instaure le droit au regroupement familial pour les immigrés. Même s’il introduit des conditions de durée de présence en France (1 an minimum), de logement, de ressources et de garantie d’ordre public, il déclare que « sous réserve des engagements internationaux de la France, le conjoint et les enfants de moins de dix huit ans d’un ressortissant étranger régulièrement autorisé à résider sur le territoire français, qui viennent le rejoindre, Ils ne peuvent se voir refuser l’autorisation d’accès au territoire français et l’octroi d’un titre de séjour ».
Ce décret établit les conditions suivantes : le conjoint et les enfants d'un immigré peuvent obtenir un titre de séjour si le chef de famille est régulièrement installé depuis un an, s'il dispose de ressources « stables, suffisantes », et d'un « logement » adapté. Le décret est présenté comme un moyen de maîtriser l'immigration en s'assurant que les familles s’installeront dans des conditions « permettant de s'insérer ».
Dès 1977, le gouvernement, via un second décret, essaye encore de limiter le regroupement familial aux seules familles ne demandant pas l'accès au marché de l'emploi. La tendance est bien à la restriction. Mais cette politique « en dent de scie » par rapport au regroupement familial, n’est-ce pas à la fois une ambiguïté et une erreur ?
Cette politique « en dent de scie » n’est-elle pas en partie à l’origine de la situation actuelle dans certains quartiers urbains ?
Dans les années 1950 et au tout début des années 1960, La France était encore un « empire colonial », dont l’Algérie était jusqu’au 19 Avril 1962 composée de trois département Français. C’était « les trente glorieuses », en métropole, les besoins en main d’oeuvre étaient très importants pour satisfaire les besoin de l’industrie, car, la robotique qui va remplacer, entre autre la myriade d’ouvrier dans les chaînes de montage automobiles n’a pas encore vu le jour. Il faut également une nombreuse main d’oeuvre pour les mines de charbon et il était aisé d’aller la puiser dans ces territoires. Généralement il s’agissait d’hommes jeunes, issus des campagnes souvent illettrés et sans aucune qualification. Pour ces jeunes Français, car ils étaient Français et non étrangers, dont la seule ambition, c’était de gagner de l’argent et ensuite retourner vivre au pays. La situation était d’ailleurs identique pour les travailleurs des pays d’Afrique subsaharienne qui faisaient partie de « l’empire colonial ».
Les besoins importants en logements vont se traduire par des densifications irréfléchies d’habitats à la périphérie des centres urbains.
Après la seconde guerre mondiale, le pays était dévasté et parsemé d’habitat insalubre avec de gros déficit de sanitaires, alors que l’on est contraint de faire appel à la main d’oeuvre étrangère. A partir de 1962, avec l’arrivée massive d’un million de rapatriés d’Algérie, suite à l’indépendance de ce pays, mais aussi le besoin de loger ces travailleurs arrivés avant et d’autres venus de pays étrangers (Polonais, Italiens, Espagnols, Portugais...), on construit à la »va vite » des logements sous forme de tours avec des logements dit habitat à loyer modérés (HLM). Ces tours HLM vont considérablement se multiplier dans le cadre d’une politique de densification sur des espaces à la périphérie des centre ville. Ce que le maire communiste de vénissieux, Marcel Houel présentait en 1962, pour ceux de sa ville au nouveau quartier des « Minguettes », comme « l’habitat de l’an 2000 »... Bien curieuse vision de l’avenir urbanistique des responsables politiques de l’époque, qui en excluant Malthus de la pensée et l’évolution démographique avec une croissance continue, ce qui d’ailleurs n’a pas changé avec les responsables politique d’aujourd’hui, ces nouveaux quartiers concentrent aujourd’hui une population modeste, dont une partie d’entre elle est en grande difficulté. Avec l’immigration climatique, économique ou celle issue de zones de conflits du moyen Orient qui est arrivée ces dernières années, le taux de chômage y frise parfois les 60 %.
Qu’il s’agisse des travailleurs Français venus des « colonies » ou des étrangers, il faut se rappeler qu’à cette époque, au moment de leur arrivée, très souvent, la plupart vivaient dans des bidonvilles ou des habitats précaires et insalubres... Être logé dans des appartements neuf, goûtant au plaisir d’un confort qu’ils ignoraient, on peut imaginer leur réaction qui va se traduire par l’accueil de leur famille, pour ceux qui en avaient « au pays »...
Pour les familles qui avaient répondu à l’appel et qui avaient des enfants en très bas âge ou celles dont les enfants sont nés après leur arrivé quelques années plus tard, certains de ces enfants, grâce à la république qui leur a permis de poursuivre des études, ont occupé ou occupent aujourd’hui des emplois de hauts ou très haut niveaux dans l’administration ou de grandes entreprises, voire des postes ministériels ou ont accédé à divers mandats d’élu(e)s, dont celui de parlementaires Français et Européens, maires de grandes villes ou de villes moyennes, sans compter des mandats départementaux, ou régionaux… Pour les autres qui constituent la majorité, ils occupent honnêtement des emplois souvent sans grande qualification et « galèrent » souvent, mais s’efforcent d’être dignes et honnêtes . C’est une minorité qui, dans ces zones d’habitat urbain densifié, vont s’adonner à divers trafics, dont celui des armes, mais surtout celui de la drogue, n’hésitant pas à s’entre tuer et souvent faire régner la terreur au sein de la population de ces quartiers. Nul doute aussi que « la griffe » des terroristes islamistes de Daech ou Alquïda et consort est présente pour les « driver », même indirectement de façon subtile, à tel point que ces quartiers sont devenus de véritables zones de non droit au sein de la république où il est difficile de faire appel à un médecin aux pompiers sans leur faire courir des risques, lorsqu’ils acceptent de se déplacer...
Par ailleurs, selon le « centre d’observation de la société » du 4 Juillet 2023, À niveau scolaire équivalent, trouver un emploi y est plus difficile. 22,2 % des non-diplômés des quartiers en difficulté sont au chômage, contre 15,3 % hors de ces quartiers. Les détenteurs d’un diplôme sont, eux aussi, beaucoup plus souvent concernés : le taux de chômage des personnes de niveau bac + 2 est de 11,3 %, contre 5,8 % dans les quartiers avoisinants. Bref, l’âge et le niveau diplôme se conjuguent et aboutissent parfois à des niveaux de chômage très élevés, ce que les jeunes qualifient de « galère ».https://www.observationsociete.fr/territoires/divers-territoires/quartiers-prioritaires-les-jeunes-et-les-peu-diplomes-marques-par-le-chomage/# : :text=22%2C2%20%25%20des%20non%2D,8%20%25%20dans%20les%20quartiers%20avoisinants.
Faut-il rappeler et rappeler encore que 50 ans de politique de la ville, c’est 50 ans d’échecs. De plus, un véritable tonneau des Danaïdes
Le criminologue Xavier Raufer chiffrait à 90 milliards d’euros sur 25 ans le coût total de cette politique. Elle aurait coûté 50 milliards d’euros de 1989 à 2002, puis 40 Milliards d’euros supplémentaires avec le plan Borloo de 2003. Lequel plan promettait la rénovation des 165 quartiers français les plus dégradés et leur sécurisation. https://www.touscontribuables.org/les-combats-de-contribuables-associes/gaspillages-publics/politique-de-la-ville-une-faillite-a-90-milliards-d-euros
Bilan : Ces 40 milliards d’euros n’ont pas servi à réduire l’insécurité puisque les différends se règlent désormais en pleine rue et à coups de fusil d’assaut. Pas à favoriser la mixité sociale, puisque les citoyens les moins modestes désertent ces banlieues dès qu’ils le peuvent pour échapper à la loi des bandes. Ces 40 milliards ont été dilapidés sans que les objectifs du plan Borloo « réduire la fracture sociale » aient été atteints. Pire, selon la Cour des compte, le fossé séparant les zones urbaines sensibles et le reste du pays ne cesse de se creuser plutôt qu’à se combler. La pauvreté monétaire touche en premier lieu les chômeurs (38,9 %). Ainsi, la proportion de personnes vivants sous le seuil de pauvreté dans les « zones sensibles » (les banlieues) est passée à 32,4% entre 2006 à 2009, soit 3 fois plus qu’ailleurs et n’a cessé d’augmenter pour atteindre plus de 38 % en 2019. Que dire aussi des Associations fantoches, déjà, au début des années 2000, la cour des comptes dénonçait la distribution de subventions massives à 15.000 associations nourries par la politique de la ville, en allant jusqu’à évoquer une « machine sans compteur ».
Déjà en 2007, le Sénat notait à son tour dans un rapport consacré à l’efficacité de la politique de la ville que « l’évaluation de l’impact sur les quartiers des subventions versées par l’État est, dans l’ensemble, incomplète » et que des « objectifs et indicateurs de résultats ne sont que très rarement définis , ce qui est en partie lié au faible développement des conventions entre l’État et les associations bénéficiaires ».
Les fonds publics, observait également le Sénat, jouent un rôle de « subventions de survie » pour certaines associations aux priorités floues et pouvant employer des agents ou des locaux publics sans avoir signé de convention. Mais Il en faudrait davantage pour que l’État tire les leçons de cette faillite à 90 milliards d’euros. À ce rythme-là, la barre des 100 milliards d’euros devraient être franchie d’ici à la fin du quinquennat. Et toujours de plus en plus de » règlement de compte » où des enfants paient le prix fort, comme ces jours-ci à Nîmes...
Quelles perspectives de solution pour éradiquer ce cancer qui tue de mort lente ces quartiers de banlieue ?
Comme je l’ai déjà évoqué dans un précédent billet, je rappelle qu’Il faut dans l’immédiat éradiquer ce mal qui ronge les banlieues en interpellant et mettant hors d’état de nuire tous les voyous trafiquants divers d’armes de drogue et autres commerces illicites. Ces voyous qui empoisonnent la vie des habitants et dont certains font régner la terreur dans ces quartiers au sein des populations locales. Pour y parvenir, il faut déclarer l’état d’urgence de façon brève, Dès lors il s’agit bien d’une guerre que la république engage contre des ennemis armés qui l’agresse et pour la gagner il faut d’utiliser des moyens exceptionnels qu’exige une guerre, à savoir ici avec l’armée. Ce qui suppose de se placer dans ces quartiers pendant une très brève période comme l’exige une guerres, sous la dépendance des lois qui régissent les lois de la guerre appliquées par les militaires...
Il y a par ailleurs des casernes plus ou moins désaffectées ou partiellement réhabilitées, ce serait une occasion de les réhabiliter ou terminer leur réhabilitation pour servir de lieux d’isolement provisoire, voire d’incarcération ou d’insertion pour les mineurs et les cas moins graves.
Dans tous les cas, les dispositifs répressifs doivent être contrôlés et placés sous l’autorité judiciaire pour les sanctions imposées à ces délinquants, y compris les sanctions sociales éventuelles contre les parents des voyous mineurs.
Un « plan Marshall » de transformation de l’habitat hyper densifié de ces quartiers de banlieues
Ne nous voilons pas pour autant la face, même en parvenant à éradiquer totalement les trafics divers, d’armes et de drogue, éviter ainsi tout règlement de compte, et permettre à la population de retrouver sa sérénité, au bout de quelques temps ces trafics reprendront inévitablement et tout sera à refaire… il faut donc penser à remettre en cause ces densifications d’habitat et leur structures. Ce qui permettra, entre autre, aux maires de pouvoir déplacer vers l’extérieur de leur commune « les familles à problèmes ».
Comment peut-on faire vivre aujourd’hui des familles dans de telles conditions, concentrées dans ce qui n’est rien d’autre que des « cages à lapins » dans des dizaines et des dizaines de tours plus hautes les unes que les autres, dont les occupants sont en majorité dans la misère sociale. il faut repenser aussi totalement les rapports « démographie-territoire », c’est à dire nombre d’individus par rapport à un espace correctement vivable.
Plutôt que de continuer à dilapider des milliards d’euros dans une politique de la ville qui a révélé en grande partie son inefficacité, il serait urgent d’engager un véritable « plan Marshall » de transformation de l’habitat hyper densifié actuel de ces secteurs péri-centraux des villes. Cela suppose de détruire ces tours gigantesques les unes après les autres et y reconstruire des immeubles de taille beaucoup plus modeste en redessinant ces quartiers tout en veillant scrupuleusement au respect des rapports démographie-espaces correctement vivable. Cela ne pourrait que concourir à introduire un minimum de mixité sociale. d'autant que toute la voyoucratie serait éradiquer. Les opérations de démolition et construction pourraient permettre de donner, pendant un certain temps, du travail à la population de ces secteurs qui vit un chômage endémique…
Pour conclure
La démonstration est faite que les deux récents assassinats à Nîmes, dont un enfant de 10 ans en victime collatérale s’inscrit dans une spirale de violence et de mort qui ne disparaîtra pas de sitôt par les seules politiques de la ville et les quelques milliards mis à sa disposition. On éradiquera seulement le mal par des moyens légaux exceptionnels et en repensant totalement les rapports « démographie-espaces correctement vivable » en redessinant totalement ces quartiers via un véritable « plan Marshall » de transformation de l’habitat...
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