@Olivier Perriet
Oui, autre chose.
La guerre qui se déroule actuellement
en Ukraine est l’illustration de l’imposture que sont les notions de
« communauté internationale » et de "droit
international" que la Russie n’arrêtrait pas de violer selon
les dires de nos dirigeants.
Le rattachement de la Crimée à la
Russie en 2014 est présenté dans la plupart de nos médias comme
l’événement qui a réactivé la guerre froide entre l’Occident et
la Russie. Or les relations s’étaient dégradées bien avant :
-
condamnations par les Occidentaux
des guerres de Tchétchénie au milieu et à la fin des années
1990,
-
bombardements de l’OTAN contre la
Serbie en 1999,
-
intervention des États-Unis et de
la « coalition des volontaires » en Irak en 2003,
-
soutien américain et européen à
la Révolution des Roses géorgienne en 2003 et à la Révolution
orange ukrainienne en 2004,
-
guerre russo-géorgienne en 2008,
-
conflits libyen et syrien dans les
années 2010…
Ces épisodes avaient déjà intensifié
les tensions entre Moscou et ses « partenaires occidentaux » bien
avant 2014, et pour la Russie (et d’autres), ils mettent en évidence
le fait que les Occidentaux se sont affranchis du droit
international, ou en ont fait l’interprétation qui les arrange :
face je gagne, pile tu perds.
En plus, « l’ordre international »
assuré par l’ONU des années 1945 aux années 1990 n’existe plus. La
« crise de Crimée » n’a fait que renforcer et accélérer un
processus de dégradation qui était déjà entamé.
Rappel : la Russie considère que la
réunification de l’Allemagne a été en fait une annexion de la RDA
par la RFA et, pour argumenter sa dénonciation d’un "deux poids
deux mesures", elle s’appuie sur cette déclaration de Wolfgang
Schäuble, le ministre de l’Intérieur de la République fédérale
chargé de la négociation du traité d’unification :
« Il s’agit d’une entrée de la
République démocratique dans la République fédérale, et non pas
du contraire. […] Ce qui se déroule ici n’est pas l’unification de
deux États égaux. »