@Mélusine ou la Robe de Saphir.
Ainsi, quelque chose en lui détermine ce qui est à ce moment le plus important pour lui et décide de l’acte ou du non-acte dans la diversité des facteurs psychiques qui l’assaillent. On en conclut qu’il n’y a pas de passivité absolue mais pas d’action radicalement autonome pour autant.
Il m’est arrivé, assez tôt d’initier des activités et explorations qui ne se rapprochaient en rien du contexte d’existence dans lequel j’étais. Et j’étais heureux de ma liberté et de ma créativité. Plus tard, quand je prenais le rétroviseur je sentais la tape rigolarde dans le dos me montrant que je ne faisais que suivre le parcours fléché par avance de mon existence.
Depuis, j’ai associé le vieux « deviens ce que tu es » (qui remonte à Pindare) et le fil d’Ariane.
Toutes les sortes d’activités et d’explorations que l’on initie dans vie, même, voire surtout, sans rapport les uns les autres, il faut les relier, comme les clous d’un tableau de fil et apparaît le motif de ce qu’on est. C’est utile par exemple pour ne pas s’acharner à lutter contre les vents contraires. Et plus on mène des activités qui ressemblent à ce qu’on est, plus elles sont faciles et puissantes.
Savoir dégager au plus la liberté de son existence pour devenir ce que l’on est : ce sont des concepts paradoxaux que l’on assemble. La cohérence est ailleurs. En écrivant, il me vient que ces explications me sont apparues sans doute en lisant « Une prière pour Owen » de John Irving. Très sympa à lire.