Beau texte à
la fois limpide, profond et percutant. Cela nous change agréablement et nous
pousse à la réflexion et à prendre du recul. À ce luxe et ce risque,
penser un peu par et pour nous-mêmes. Un peu comme une invite à sortir du jacuzzi
médiatique et numérique qui nous masse et nous cerne tous dès le plus jeune âge
maintenant. Qui ne marche pas tout seul ni au hasard et duquel il est de plus
en plus difficile de s’affranchir quelque peu. On pourrait même dire que ne
plus pouvoir le faire soit la clause implicite jamais énoncée dans un
quelconque contrat qui guident à des degrés de conscience variés ceux qui participent
activement au bon fonctionnement et développement du jacuzzi. On dirait bien
que nous avons suivi le chemin de la pensée consciente contrairement aux
insectes sociaux que, qui sait, nous finirons par rejoindre en pleine
inconscience. Dans ce monde, les apiculteurs seront-ils bienveillants ?
Sommes-nous
foutus ? Oui, si nous nous comportons comme l’alouette qui se laisse hypnotiser
par les miroirs, l’autruche qui se croit en sécurité, le poisson qui mord à
tous les hameçons alors qu’il sait très bien se nourrir.
Pas du tout,
si nous voyons et comprenons que le pouvoir et la domination de ceux qui font
les règles nous ont été et nous sont imposés grâce à notre laisser-faire
inconscient et inconséquent, notre aveuglement, notre ignorance entretenue, notre mémoire pas suffisamment cultivée, la
puissance de notre intelligence et énergie collective mise au service d’une
aspiration déjà ancienne et exigeante, la démocratie, exhibée et dévoyée par
ceux qui n’ont de cesse de nous
embarquer dans la confusion et les divisions qui nous épuisent et qu’ils
exploitent .Nous sommes des êtres sociaux interdépendants. Occupons-nous de
cette interdépendance en articulant au mieux liberté et responsabilité
individuelle et collective. Ce doit être possible puisque certains n’en veulent
furieusement pas. Soyons au moins conscients et attentifs pour voir au plus près du quotidien comment
ils s’y prennent pour garder la main.
Ce n’est pas
la recette magique ni la facile promesse d’un paradis sans mal ni peine, sans
effort ni risque. C’est l’aboutissement d’un long parcours humain, historique,
culturel, anthropologique, parsemé d’erreurs, d’impasses, d’effondrements
chèrement payés, qui nous pousse et nous rend plus compétents, plus lucides et
expérimentés, moins démunis face aux possibilités et incertitudes de l’avenir
dont nous sommes partie prenante. Il s’agit d’être à la fois pilotes et
rameurs. Ceux qui sont habitués à piloter ont du mal à l’admettre comme leurs prédécesseurs.
Ils devront s’y faire.