En France, les femmes sont libres d’aimer qui elles veulent, comme elles veulent, quand elles veulent. Elles n’appartiennent ni à leur père, ni à leur frère, ni à leur mari, ni à leur « communauté ». Ce sont des personnes LIBRES.
On ne leur enseigne pas la honte de leur corps ni de leur féminité. On ne leur enseigne pas qu’elles doivent se cacher pour ne pas exciter les hommes ni qu’elles sont coupables si cette excitation ou le désir surviennent, coupables et méritant donc d’être traitées de « putes », harcelées voire agressées. « Ni putes ni soumises » comme se sont nommées elles-mêmes des femmes de banlieue.
Ces filles avec abaya sont exactements celles qui refusent dans les établissements scolaires les cours d’éducation à la sexualité où on leur explique le fonctionnement de leur corps, les cours sur l’égalité hommes/femmes ; ce sont exactement elles qui reprochent à des femmes enseignantes de porter des tee-shirts montrant leurs bras (là, quelques baffes méritées se perdent). Ce sont exactement elles, ou leurs mères, ou leurs pères, qui insultent à St-Denis des femmes archéologues en short et bermuda et dans une position « obscène » et « impie » parce qu’elles sont accroupies pour faire leur travail. Cette hantise et cette obssession du corps et de la sexualité confinent à la maladie mentale. Kamel Daoud, écrivain algérien, dit que le monde arabe est malade du désir, malade du désir pour le monde, malade du désir pour la femme.
Il n’y a aucune différence de nature entre voile, abaya, burkini et burka, juste une différence de degré. Cette mentalité mène directement à des femmes entièrement recouvertes de noir sur les plages, au bord de l’eau, alors que monsieur et les enfants se baignent en maillot de bain, comme je l’ai vu cet été. C’est une vision qui déchire le coeur et fait naître une grande colère.
C’est une guerre culturelle fondamentale qu’il faut mener et gagner. Il est hors de question que mes petits-enfants quand j’en aurai, mes petites-filles, vivent dans un pays où elles seraient menacées, insultées ou agressées par des malades mentaux qui ne supportent pas que des filles vivent comme elles l’entendent.