La « Chute »
Quand la vie sexuelle commence à se manifester chez l’enfant, elle le fait entrer dans une phase nouvelle qui est l’adolescence.
Les conditions physiologiques des deux sexes vont se modifier ; chacun d’eux étant régi par une polarité inverse, ils vont commencer à suivre des voies divergentes, et leur donner des caractères psychiques qu’ils n’avaient pas eu jusque-là.
Si nous suivons l’évolution sexuelle de l’homme depuis l’enfance, nous voyons que c’est dans la période qui précède l’adolescence que l’esprit prend son plus grand développement ; la multitude d’idées que l’enfant acquiert, en quelques années, demande un travail cérébral qui dépasse de beaucoup l’effort que l’homme adulte pourrait faire.
Quel est celui qui ne se souvient d’avoir traversé, dans son enfance, cette période de grande lucidité, pendant laquelle il observait la Nature, il cherchait la cause des phénomènes qui se produisaient autour de lui et essayait de résoudre les grands problèmes de la philosophie naturelle ?
Quelle est la mère qui n’a constaté, chez son enfant, cette grande curiosité de la Nature qui se révèle par d’incessant pourquoi ?
Suivons-le et voyons-le arriver à l’âge ingrat de la première jeunesse. Ce n’est plus la Nature qui va le préoccuper, c’est la femme. Ses facultés intellectuelles sont amoindries, mais ses sens sont développés ; il a perdu le jugement droit de l’enfant, mais il va le remplacer par l’imagination ; en même temps il acquiert une audace qui lui tient lieu de logique.
Les suites fatales de la sexualité masculine font apparaître en lui les germes des 7 faiblesses humaines dont la Théogonie fit les 7 péchés capitaux :
- L’orgueil qui va lui insinuer des idées de supériorité vaine.
- L’égoïsme qui lui conseillera de prendre aux autres ce qu’ils ont, leur avoir, leurs places dans la vie, leurs privilèges et les honneurs qui leur sont dus.
- L’envie qui va lui souffler ses premières haines.
- La colère qui le jettera dans des disputes, des violences et des crimes.
- La luxure qui fera apparaître en lui la bête humaine.
- L’intempérance qui altérera sa santé et troublera sa raison.
- La paresse qui l’amollira et fera de lui un être inutile, à charge aux autres.
Ajoutons à cela l’invasion du doute, père du mensonge, du mensonge, père de l’hypocrisie génératrice de la ruse.
Son esprit a des éclipses, des moments de torpeur. Chacune de ses « œuvres basses » lui fait perdre une parcelle de l’étincelle de vie ; c’est une brèche par laquelle entre peu à peu la déraison, si vite envahissante.
C’est alors qu’il commence à renverser l’ordre des idées, que son jugement perd sa droiture, qu’il se fausse. Des intérêts personnels, des entraînements sexuels commencent à le guider. C’est l’âge de la perversion qui apparaît.
Puis sa force musculaire qui augmente lui donne de l’audace et sa sensibilité qui s’atténue le rend dur et méchant, il ne sent plus autant la souffrance des autres.
À l’époque reculée où l’homme n’avait encore pour mœurs que ses instincts, on avait remarqué combien sa nature le portait à l’opposition, à la contradiction, à la domination.
C’est pour enrayer ses mauvais instincts que les Mères instituèrent une discipline élémentaire qui est toujours restée depuis dans la société, et qu’on désigne encore par les mots « éducation », « convenance », « savoir-vivre », « manières comme il faut ».
C’est cette retenue des mauvais instincts qui fut d’abord la Religion. La connaissance que l’on avait des lois qui régissent la nature humaine avait fait comprendre que l’homme doit être discipliné, « apprivoisé », pourrait-on dire, afin de pouvoir vivre dans la société des femmes, des enfants et même des autres hommes.
On institua donc une règle de vie commune, dont l’homme comprenait la nécessité, car il s’y soumettait volontairement. C’est dans cette vie calme et bien organisée qu’on élevait son esprit vers la pensée abstraite et qu’on lui donnait les moyens de vaincre les sens dont on sut bientôt que l’usage abusif mène à la folie.
Chez la fille, une évolution contraire à celle de l’homme s’accomplit. Elle a grandi dans l’amour qui lui a fait acquérir les 7 vertus que les Écritures sacrées, notamment l’Avesta (le Livre sacré des anciens iraniens), opposaient aux 7 péchés. Mais sa force musculaire qui diminue va la rendre impropre à l’action. Son esprit s’élargit et ouvre devant Elle un brillant horizon de pensées nouvelles ; la bonté, la douceur, la gaieté, la joie de vivre s’accentuent en Elle.
Pendant que l’homme, poussé à l’action par sa force qui grandit, veut des exercices musculaires, des luttes ou des travaux qui mettent en activité ses facultés motrices, chez Elle c’est l’Esprit qui travaille, c’est la pensée qui s’impose et la domine.
On sait que « Le Paradis Perdu », cette composition sublime de John Milton dont le pendant est la grande œuvre de Dante Alighieri, « La Divine Comédie », a pour sujet la Chute de l’homme et pour théâtre l’Eden, le Ciel et les Enfers.
Le péché originel (le premier acte sexuel) a diminué la valeur morale de l’homme, il a donc été une cause de déchéance pour l’humanité tout entière.
C’est ainsi que les conséquences premières de la Chute, accumulées par la répétition de cette action dans chaque individu, à travers les générations, ont pris des proportions effroyables et mené les races à la dégénérescence finale.
Le mystère de la Chute a une importance capitale, c’est le nœud de notre condition qui prend ses replis et ses retours dans cet abîme. Une preuve de plus de notre dégénérescence morale est celle-ci : L’ordre est partout, l’homme seul fait exception. L’Univers entier est ordre, l’homme seul est désordre.
Et un vieux dicton allemand dit : « La nature est parfaite partout où l’homme n’y apporte pas son tourment. »
Un choc perpétuel existe entre sa raison et son cœur, entre son entendement et son désir. Quand il atteint au plus haut degré des civilisations, il est au dernier degré moral ; il s’appauvrit en idées, en même temps qu’il s’enrichit en sentiments. Son péché s’étend comme un voile entre lui et l’Univers (et c’est ce qui cause la désunion de l’homme et de la femme). L’unité du monde a été vaincue et l’humanité doit en porter la peine.
L’homme est tombé dans la conception misérable du fini, alors qu’il était né pour l’infini.
C’est le problème fondamental, le problème humain et divin. C’est le dogme intérieur de l’humanité.
Une crise terrible fermente en ce moment, parce que le dogme de la Chute masque les plus grands problèmes philosophiques.
Plus est claire et nette la vision du passé et plus le présent s’éclaire.
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