Pour la non participation à
la minute de silence, cela peut se discuter mais sur le fond, je pense
que les responsables de LFI ont eu raison et que ce qu’ils ont fait est difficile
mais nécessaire. Et courageux
aussi. Et ils savaient bien qu’ils seraient l’objet de toutes sortes de
disqualifications également elles très révélatrices d’un fonctionnement
politique hypocrite et malsain. D’abord il est complètement faux de dire qu’ils n’ont pas eu
de compassion pour les victimes et de condamnation pour les moyens
utilisés par le Hamas. Cela, pour ceux qui le font sciemment, relève de la
perversité. Il suffit d’être honnête et d’écouter attentivement les propos
tenus faciles à documenter. Mais ce n’est pas nouveau vis-à-vis du mouvement
LFI et de ceux qui sont régulièrement choisis comme têtes de turc. En réalité
que leur reproche-t-on, le plus souvent à tort, que n’ont pas fait bien des
hommes et femmes politiques qui ont été à l’occasion ciblés (ou pas) mais pas
avec un tel acharnement en fait. C’est une forme de lynchage continu. Comme une
exclusion du champ démocratique qui en dit long sur l’état de notre société. Ce
qui devrait faire réfléchir les abstentionnistes et ceux qui croient
sincèrement en la démocratie et les responsabilités qu’elle nous donne.
Combien de fois cette
dernière séquence politique sera instrumentalisée contre ce mouvement ? Ce
sera instructif de regarder de près le pedigree de ceux qui le feront.
Nécessaire justement pour
empêcher que le recul historique indispensable pour comprendre et apprécier les
responsabilités et les engrenages qui conduisent à de tels évènements soit
escamoté ou minoré. Bien des dirigeants israéliens ont au moins autant de sang
sur les mains directement ou indirectement que les membres du Hamas qui
viennent de se comporter comme des bourreaux. On pourrait en dire autant de
bien des responsables politiques ayant joué un rôle à l’international. Ces
gens-là ont plus de responsabilité que le soldat qui porte un fusil ou
l’aviateur qui bombarde. Ce n’est pas rien de parler de crime de guerre comme
le fait LFI. C’est plus spécieux de vouloir noyer la réflexion en brandissant
l’excommunication par le terrorisme et le droit international qui
est brandi dans certaines circonstances et oublié dans d’autres. C’est un peu
ce qui vient de se passer au Sénat. C’est une injure à la mémoire des victimes
israéliennes et palestiennes et à tous ceux qui veulent la paix, qui veulent
qu’enfin nous travaillons à mettre en place les conditions de la paix au
moyen-orient et ailleurs.