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Commentaire de Étirév

sur Les âmes animales vs les âmes humaines


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Étirév 25 octobre 2023 08:26

Où « l’homme animal » finit, « l’homme divin » commence…
Dans le conte de « La Belle au Bois dormant », le Prince charmant, sur son Cheval blanc, et après maintes aventures dangereuses, parvient dans la forteresse de la Princesse endormie, la réveille et l’épouse.
Dans la littérature sacrée hindoue, il est aussi question de Chevalerie et de « l’Açvamedha » ou « sacrifice du cheval », ce qui est considéré comme le « Sacrifice » de l’ordre le plus élevé. Le Cheval figure traditionnellement l’impétuosité des désirs. Notons au passage l’importance du symbolisme chevalin, que l’on retrouve dans diverses représentations de la Parousie universelle (La monture blanche est un attribut notamment commun au Christ glorieux et au Kalki-avatârâ de l’Apocalypse hindoue). Quand l’homme fait corps avec le cheval, il n’est plus qu’un monstre mythique, le « Centaure » : il s’est identifié avec les instincts animaux et, par là, aux ténèbres du monde chtonien et au « feu souterrain » ; et Jean Robin de préciser dans l’un de ses ouvrages (« Veilleur où en est la nuit ? »), que le mot « cauchemar » se dit en anglais « nightmare », qui signifie la « jument de nuit ». Le Cheval représente donc l’instinct animal de l’homme qu’il lui faut discipliner, maîtriser, apprivoiser. Alors s’opère en lui une « transformation » : il devient « Pégase », le « Cheval ailé » de la légende grecque, qui s’élève au-dessus du danger du pervertissement, vers les hautes régions spirituelles et sublimes.
Alors, le Cheval est bien réellement la « plus belle conquête de l’homme ».
Dans la tradition islamique, le cheval céleste, qui porte en arabe le nom d’al-Burâq, est souvent représenté avec des ailes dans l’iconographie traditionnelle. Al-Burâq est issu du Paradis, c’est le cheval de l’Ange Gabriel et la monture emblématique des prophètes (notamment Mohammed qui monta le cheval ailé pendant toute la première partie du Voyage Nocturne...). Les ailes d’Al-Burâq, dit C.A. Gillis, « lui servent à s’élever dans les sept Cieux planétaires, qui correspondent au domaine subtil, alors que les ailes des anges leur permettent de dépasser ce degré en leur conférant la maîtrise des états supra-individuels. La fonction d’al-Burâq dont l’éclat rappelle celui de la foudre et la blancheur celle de l’éclair concerne le degré de l’homme véritable ».
En Afrique de l’Ouest, chez les Ewe, le dieu de la « pluie » (la pluie est universellement considérée comme le symbole des influences célestes reçues par la terre) sillonne le ciel sur une étoile filante qui est son cheval. Chez les Bambara du Mali, les initiés de la société Kwore, dans leurs rites pour appeler la « pluie », enfourchent des chevaux de bois, qui représentent les chevaux ailés, sur lesquels les génies qu’ils évoquent mènent leurs batailles célestes contre ceux qui veulent empêcher la chute des « Eaux fécondantes ». D’un point de vue général, le symbole du cheval chez les Bambara, englobe les notions de vitesse, de créativité spirituelle et d’immortalité : il est donc très voisin de Pégase, ce « Nuage porteur d’eau féconde », monture des conquérants spirituels.
Signalons en parallèle certaines légendes développées autour du personnage de Quetzalcóatl, le serpent à plumes des Mayas, ce personnage d’« homme-dieu » qui était comparé au Phénix ; l’une d’elles affirmait qu’il était chaste avant d’être tenté par de mauvais compagnons, de se saouler et de commettre un acte charnel. Plus tard, pour donner l’exemple aux autres, il renonça à son royaume en se donnant la mort par le feu. Bien que son corps fût dévoré par les flammes, son cœur se transforma en Vénus, la planète de l’Amour. L’idée de « jumellité » était associée à Quetzalcóatl : parfois il était représenté par Vénus (l’Esprit), parfois par le chien Xolotl (la matière). Et, à ce propos, remarquons que le chien, « dog », est le contraire de dieu, « god ».
Arrêtons-nous, ici, un instant sur le mot « viril », et insistons sur le fait qu’il sert actuellement à indiquer tout ce qui est masculin. Il exprime entre autres une idée de force, mais de force génératrice. Or, le mot « viril » ne signifie pas seulement « force », il signifie aussi « vertu », la vertu masculine, c’est-à-dire le contraire de la force génératrice, la continence. Mais cette signification du mot s’est altérée et on a confondu « vir » avec « vis », (force). Le mot « vertu » du latin « virtus » dérive du mot « vir » (homme), et forme le mot « virilité » qui indique le courage MORAL de l’homme. La base de la vertu, était pour l’homme, la résistance à son instinct ; il faisait acte de courage moral s’il résistait à l’entraînement sexuel ; pour cela il lui fallait mettre en jeu la volonté. De là, courage, volonté, vertu, étaient considérés comme des actions viriles, morales, parce que c’est chez l’homme seulement que les impulsions de l’instinct ont de fatales conséquences.
Le Chevalier, en tant qu’homme vertueux, ou homme juste, qui connait à la fois la Rigueur des épreuves imposées à l’homme intérieur et la Miséricorde dans le sens humain qu’il développe pour la protection des faibles et des opprimés, est le témoin vivant de cette verticalité ; Messager du Verbe dont l’Épée est le symbole le plus éclatant (l’épée, arme tranchante donnée à la vertu pour combattre le vice, mais plus encore pour séparer la lumière d’avec les ténèbres), le Chevalier doit être un homme droit, ce dernier mot n’étant pas entendue dans un sens moraliste, mais, bien plus, dans le sens d’une vitalité de la connaissance.
C’est ainsi que seul le « Prince » (charmant), c’est-à-dire celui qui, par le développement de sa conscience supérieure, est amené à rechercher le monde des « Principes », des causes et des origines, est digne de célébrer « l’Açvamedha », et de se voir ouvrir les « voies du divin ».
Cette « lutte » de l’homme contre les ennemis qu’il porte en lui-même, c’est-à-dire contre tous les éléments qui, en lui, sont contraires à l’ordre et à l’unité, se retrouve dans la conception islamique de la « grande guerre sainte » (El-jihâdul-akbar) qui, contrairement à la « petite guerre sainte » (El-jihâdul-açghar) d’ordre extérieur et social, est de nature purement intérieure et spirituelle. Notons que le mot « guérison » a la même racine que le mot « guerre », car la guérison peut s’entendre, d’une part, comme la lutte et la victoire sur le désordre corporel qu’est la maladie, et, d’autre part, comme la lutte et la victoire sur les tendances désordonnées et inférieures que l’homme porte en lui-même.
« L’homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux » rappelle Alphonse de Lamartine.
« En chacun de nous il y a un Roi. Parle-lui et il apparaîtra », dit aussi un proverbe scandinave.
Et, d’après le Zend-Avesta, Ahoura-Mazda, principe de la vie et de la science, promet : « Mais à la fin des temps, je vous rétablirai dans votre premier état, et vous retournerez en moi. ».
Les différents cultes qui ont passé sur la terre n’avaient pas d’autre but et obéissaient au même esprit. La connaissance de « Dieu » a été partout offerte comme le terme de la sagesse, sa ressemblance comme le comble de la perfection, et sa jouissance comme le suprême objet de tous les désirs.
« La vision de Dieu dans la femme est la plus parfaite de toutes. », dit le Soufi.
Le Bonheur, rappelle Eckhart von Hochheim (dit Maître Eckhart), est l’état créateur dans lequel on se trouve lorsque l’Âme comprend Dieu.
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