Falsification de l’histoire, illustration du blanchiment des actions terroristes des sionistes avant 1939 (début de la parution de l’album)ça devrait intéresser Guylain Chevrier
Tintin au pays de l’or noir est une aventure qui a été plusieurs fois revue.
De manière générale, dans un « climat de […] mobilisation générale » où
une nouvelle guerre menace, Tintin enquête sur le sabotage, en Europe,
des réserves de pétrole. Son investigation le conduit au Moyen-Orient,
plus exactement dans l’émirat imaginaire du Khemed, où des intérêts
pétroliers concurrents, aux mains d’Occidentaux, manipulent les
rivalités locales. Si, dans la première version de l’histoire, Tintin croise la route, en Palestine britannique, de miliciens sionistes, on assiste, dans la dernière version, à une « arabisation globale de l’album ». M. Farr, Tintin : le rêve et la réalité, Bruxelles, Moulinsart,… ». Selon Hergé sur demande de l’éditeur britannique Methuen, toute
« allusion aux organisations juives indépendantes qui combattaient
l’occupant de l’époque, à savoir les britanniques [sic], est gommée. De
même, toutes les références à l’occupation du Royaume-Uni dans cette
région du monde sont effacées. Même la compagnie pétrolière perd
pavillon anglais !. » Sur ces changements, Hergé s’est justifié ainsi : « j’ai
modifié l’album. Et je crois sincèrement qu’il y a gagné en clarté, […]
parce que c’est plus intemporel. Il peut toujours y avoir une rivalité
entre deux émirs, alors que, dans la première version, l’occupation
britannique en Palestine était trop située dans le temps. Ce n’est donc
pas pour éviter la politique, c’est pour qu’on comprenne mieux : encore
une fois le souci de lisibilité. Peeters, op. cit., p. 435. Cf. N.
Sadoul, Entretiens avec… » Malgré ses remaniements, Tintin au pays
de l’or noir n’est pas un album dépolitisé, la géopolitique y occupant
toujours une place de première importance.
https://www.cairn.info/revue-confluences-mediterranee-2010-4-page-227.htm