• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Jean-Luc Picard-Bachelerie

sur L'histoire israélo-palestinienne n'a pas commencé le 7 octobre


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Jean-Luc Picard-Bachelerie 11 novembre 2023 17:41

@Eric F
Dans mes sources, il y en a 2 qui devraient vous intéresser sur la reconnaissance d’Israël et la fabrication du vote. 
« En septembre 1947, un premier vote a lieu à l’ONU sur le partage de la Palestine. Résultat : 25 voix pour le partage, 13 voix contre et 19 abstentions. Toutefois la résolution doit obtenir les deux tiers des voix pour être acceptée. Les Etats-Unis, mécontents du résultat, vont faire pression sur les petites »nations« récalcitrantes en leur octroyant des prêts (comme à Haïti), ou encore par des menaces de délocaliser des industries (Libéria) afin de les pousser à accepter la résolution .

Le 25 novembre 1947, nouveau vote à l’ONU. Le résultat ne change guère : 25 voix pour, 13 voix contre, 17 abstentions et 2 absences. Il manque encore une voix pour que la résolution soit acceptée. Les USA vont donc user de tout leur pouvoir, allant jusqu’à menacer la France qui s’est abstenue, de lui couper les vivres de Plan Marshall si elle n’accepte pas cette résolution. Le 29 novembre 1947, nouveau vote de l’Assemblée Générale de l’ONU qui adopte, par sa Résolution 181, le plan de partage de la Palestine en deux États, l’un arabe, et l’autre juif, Jérusalem ayant un statut particulier sous l’égide de l’ONU. »

Le vote de la résolution onusienne 181 n’aurait jamais dû avoir lieu tant que les pays limitrophes ne voulaient pas d’Israël. Mais l’idée même que ce devait être en Palestine pour la raison religieuse que c’était la Terre promise par Dieu à Abraham était une énorme erreur. Il faut notre que « l’inventeur » du sionisme, Theodor Herzl, n’était pas farouchement pour que ce soit en Palestine. Ce qu’il voulait, c’était un foyer national juif et il a étudié sérieusement la proposition anglaise de l’Ouganda. Mais, il a été mis en minorité par la tendance religieuse du sionisme. 

Comme dirait Attali qui dit souvent des conneries mais pas sur cette fable, imaginons que nous ayons donné le Luxembourg aux Juifs et que ceux-ci une fois installés, commencent l’occupation des régions allemandes, belges et françaises en prétextant que c’est Dieu qui leur a données. On les laisse faire ?

En 1947, les Juifs représentaient moins de 35% de la population et possède 7 % de la propriété foncière. La partition leur a octroyé 55% du territoire tandis que le territoire palestinien était occupé à 40% par le désert du Néguev. Les sionistes avaient la ferme intention de multiplier l’immigration de Juifs pour supplanter les Palestiniens. Il faut dire que la Shoa constituait une raison légitime de faire de la place pour en accueillir les victimes. 

La solution d’un unique État fédéral avait été étudié en 1947, mais c’est la solution à deux Etats qui a été retenue. La seule solution qui pourrait être pacifique si les transferts de population avaient été accompagnés et surtout négociées. Mais partir sur la basse de 55% était inacceptable pour les Palestiniens et pas que eux. 
Les frontières de 1967 ne peuvent pas être la solution parce qu’elles ont été obtenues par la force. La résolution 181 était déjà inacceptable par les Palestiniens et les pays limitrophes (qui ne peuvent pas être considérés comme comptant pour du beurre).

 Les accords d’Oslo étaient mal ficelés et n’auraient pu être viables à long terme puisqu’ils n’incluaient pas la solution à 2 États. Arafat cherchait à avoir la reconnaissance de l’OLP (libération de la Palestine, certes, mais l’OLP est une organisation et pas un Etat). Depuis, que Netanyahou les a cassés, c’est le sionisme religieux qui est au pouvoir (pas forcément par la présence des ultraorthodoxes mais par les idées). Il n’y a donc pas de place pour les Palestiniens sinon à l’étable puisqu’ils sont comparés à des animaux.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès