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Commentaire de Étirév

sur « Les étoiles filantes », en hommage à Karl Tremblay


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Étirév 17 novembre 2023 10:15

Les Étoiles filantes en hommage aux Étoiles filantes
Les forces qui circonscrivent un astre n’ont pas toutes la même puissance, puisque leur foyer d’émission n’est pas à la même distance. Elles constituent une résultante, mais qui est instable. S’il se trouve un côté où la force est en décroissance, l’équilibre peut arriver à se rompre. Alors, l’astre doit se précipiter de ce côté et ne s’arrêter dans sa course que lorsqu’il arrive à occuper un point où il se trouve remis en équilibre entre de nouvelles forces. Cette course d’un soleil qui s’enflamme est un fait qui a bien occupé l’esprit des savants. C’est l’étoile qui file. Nous la voyons plus ou moins longtemps suivant la direction qu’elle prend et le point où elle s’arrête. En traversant notre horizon céleste, elle trace, devant nous, une ligne lumineuse.
Mais si au lieu de courir horizontalement ou obliquement, elle s’enfonce dans l’espace, nous ne la voyons pas traverser le ciel, elle n’est, pour nous, qu’un point lumineux qui s’obscurcit en s’éloignant. Les étoiles qui filent dans cette direction ont été considérées comme des astres éphémères. C’est ainsi qu’on vit apparaître une étoile nouvelle dans la Couronne boréale le 13 mai 1866. Cette étoile dont l’éclat diminuait de jour en jour, puisqu’elle s’éloignait, fut visible pendant 15 jours. D’autres furent visibles plus longtemps, par exemple celle qui apparut dans la constellation de Cassiopée le jour même de la Saint-Barthélemy. Celle-là fut visible pendant trois mois.
Ce passage d’un astre obscur à l’état incandescent est un phénomène très fréquent. Le ciel est peuplé d’une infinité de corps obscurs. Nous ne pouvons pas les observer, puisque nous ne les voyons pas, mais nous devons les supposer beaucoup plus nombreux que les astres lumineux, puisque leur formation représente un temps bien plus long dans la vie astrale que la période d’incandescence. Il n’est donc pas étonnant qu’à chaque instant un astre, ou plutôt une multitude d’astres obscurs, arrivent à l’état incandescent. Si ces astres changent de place, ce sont autant d’étoiles filantes. On en compte une dizaine par heure en temps normal, mais il est certaines époques ou le phénomène augmente et devient une véritable pluie d’astres lumineux.
La périodicité de ce phénomène répond à une cause bien simple. Nous revenons, à certaines dates, en face des mêmes régions célestes et, lorsqu’une date est signalée, comme celle du 10 août, par exemple, pour la quantité d’étoiles filantes qui apparaissent alors, c’est qu’à ce moment de l’année, nous nous retrouvons toujours en face de la région où il existe la plus grande quantité d’astres obscurs prêts à s’enflammer. Ce phénomène est absolument étranger à la terre et à sa petite atmosphère. Chercher à expliquer l’apparition des étoiles filantes par une cause terrestre est aussi puéril que chercher à expliquer la formation des couches géologiques par une cause terrestre. Cette méthode est un reste de l’orgueil de l’homme qui, après s’être cru le roi de l’Univers, a voulu rattacher à l’influence de sa patrie céleste tous les phénomènes cosmiques qu’il ne comprenait pas. C’est ainsi que Képler, lui-même, croyait que les étoiles filantes étaient engendrées par des exhalaisons terrestres.
Nous avons supposé que c’était l’incandescence d’un astre obscur qui déterminait son changement de place dans l’espace. Il peut certainement en être ainsi. Mais il peut arriver aussi qu’un dérangement de l’équilibre qui maintien un astre à la place qu’il occupe, s’opère avant qu’il ne soit enflammé. Ainsi, par exemple, si le soleil cessait de nous envoyer ses radiations, cette force n’étant plus opposée à celles qui agissent sur la terre dans d’autres directions, il arriverait que la terre se déplacerait. Elle glisserait du côté où une de ses forces dirigeantes viendrait à manquer. Elle serait poussée dans cette direction par toutes les autres forces, puisque l’équilibre serait rompu. Quand un astre change de place, c’est toujours avec une rapidité extrême. Or, si un pareil déplacement arrivait, le choc de la surface terrestre contre la couche d’oxygène qui forme son atmosphère de ce côté, suffirait pour l’enflammer.
Il peut donc arriver qu’un astre en déplacement devienne un corps lumineux parce qu’il se déplace, et non pas qu’il se déplace parce qu’il devient lumineux. Du reste, dans un cas comme dans l’autre, pour les habitants des terres qui voient, de loin, le phénomène, c’est une étoile filante qui fend l’espace. Cependant, le changement d’état d’un astre ne doit pas être, nécessairement, suivi d’un changement de place. C’est un cas fréquent, mais non général.
Il peut arriver que le corps céleste qui s’enflamme continue à occuper, dans l’Univers, la place où il s’est formé. C’est ainsi que nous voyons des systèmes dans lesquels deux soleils tournent autour l’un de l’autre. Quelquefois même, il y en a davantage, trois, quatre, cinq. Notre monde solaire deviendrait un système de ce genre, si plusieurs de ses planètes venaient à s’enflammer, sans cesser, pour cela, d’accomplir, autour du soleil, leur révolution annuelle.
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