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Commentaire de tiers_inclus

sur Un monde si « intelligent »...


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tiers_inclus tiers_inclus 22 novembre 2023 19:02

@Francis, agnotologue

Oui mais ce n’est pas le seul danger à mes yeux..Comme l’article l’exprime, on ne peut réduire l’homme à l’intelligence exhibée par l’AI et donc consentir à compromettre la souveraineté de notre entendement, tendance manifeste dans les projets d’un certain nouvel ordre mondial.

On ne s’étonnera pas alors au nom d’un formalisme et d’une modélisation à vocation calculatoire réducteurs de compromettre la sécurité des peuples, avec en prime la déshumanisation dans l’assimilation de l’homme à une machine vivante, et donc la négligence de dommages collatéraux.
L’expérience Covid est un avant-goût sinon un test.

Le pire des totalitarismes est constructible sur ces mortifères fondations ; implicite d’abord (on le sent déjà) puis sans retenue et explicite ensuite par la méthode des petits pas.

On apprend aussi autre chose de cette émergence de l’AI. Ce que nous appelions intelligence et mesurions durant le 20ème siècle n’était pour l’essentiel qu’aptitude calculatoire.
L’intelligence ne se situe pas dans la résolution du problème mais dans l’entendement qui le pose.

Négliger l’évaluation des prémisses d’un raisonnement pour ne s’attacher qu’à la validité des inférences autorise tous les abus. La France est particulièrement concernée par ce travers. J’ai pas mal enseigné et l’on constate que la méthode l’emporte sur la raison. Comparez par exemple le traitement des articles scientifiques par un wikipedia français en regard de son homologue américain ; souvent copiée la version française est expurgée de toute considération sémantique, primordiales pourtant pour l’appréciation des prémisses, et aussi d’ailleurs pour l’évaluation des finalités.
C’est frappant au point d’être délibéré.

On ne voudrait plus de français intelligents. Ainsi vous savez nébuleusement d’où vous partez, et tout aussi nébuleusement où vous arrivez Comme un trajet sur une carte (juste) mais qui ne précise ni le départ ni l’arrivée. Les étudiants biberonnés à cette priorisation du trajet, du calcul et de la méthode, sont en dépendance totale des donneurs de problème. Vous reconnaissez peut-être là un travers sociologique qui s’applique à tous les domaines. Par exemple un abus en cours se réalise dans le récit mythique de l’appartenance de la Palestine. Mais c’est vrai en sciences, médecine, politique, administration (c’est la machine qui l’a dit, donc algorithme qui travaille la plupart du temps sur une situation réduite).

Il y a des conséquences. Une analyse récente du CF2R essayait d’expliquer l’échec itéré des US en hypersonique. Les occidentaux confient tout aux modèles numériques et ne développent plus d’équations à consistance sémantique. Peut-être bien, en tout cas je me souviens de la pertinence des ouvrages mathématiques russes, trop peu traduits.

La confusion du formalisme avec l’entendement est analogue à la confusion de l’AI qui déroule son algorithme avec les préalables hypothèses nécessaires qui contiennent sa sémantique. Le 20ème siècle est aussi le temps de la démolition de l’intuition. L’intuition se trompe parfois, et il est nécessaire de la formaliser, mais en revanche nier l’intuition c"est la fabrique de zombies. Et de nouvelles intuitions nécessitent la conjugaison d’anciennes, d’un formalisme, et de l’effort de sémantisation du résultat.

En conséquence il est urgent de ne plus ou pas s’assimiler à une machine, de sortir des fantasmes du dingo Laurent Alexandre. Le cerveau humain (et peut_être plus) ne fonctionne pas comme l’AI, réseaux prétendus neuronaux en premier lieu.
C’est un abus de bon sens. Tiens en disparition lui aussi !


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