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Accueil du site > Tribune Libre > Un monde si « intelligent »...

Un monde si « intelligent »...

L’(in)intelligence artificielle (IA, suivez le filon...) interpelle une « obsolescence de l’homme » déjà bien avancée : n’a-t-il pas « remplacé » l’intelligence de la vie par la « raison » calculante – jusqu’à acter son propre remplacement avec son "consentement" plus ou moins éclairé ? L’écrivain et plasticien britannique James Bridle prône l’urgence d’une « écologie des technologies » dans une « humanimalité » bien comprise.

 

L’histoire de notre confort thermo-industriel et de notre « civilisation » aurait-elle commencé au nord de la Grèce, près d’Epire ? Dès 400 avant notre ère, Hérodote mentionnait des suintements naturels d’huile de roche sur l’île de Zante. Le terme petroleum (du latin, petra, pierre, et oleum, huile) est utilisé plus tard pour désigner cette graisse à tout faire qui servait à calfater les bateaux, graisser les essieux, allumer les lampes – et même guérir les plaies...

La recherche du « profit » à tout prix et l’extractivisme forcené étaient-ils alors prévisibles voire seulement envisageables ? Deux millénaires plus tard, l’homme a utilisé cette énergie pour « altérer la nature de ce monde » et James Bridle fait démarrer sa réflexion motorisée sur ce site millénaire... L'artiste dit "plasticien" souligne l’urgence de « trouver les moyens de réconcilier nos prouesses technologiques et l’idée de l’exceptionnalisme humain avec une sensibilité terrestre et une attention à l’interconnexion de toutes les choses ».

Mais voilà : le « progrès » technologique nous a coupé de cette connexion-là et du vaste système d’interdépendances vitales. Ces « interdépendances complexes de matière et d’énergie entre des millions d’espèces  » se trouvent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de notre corps – de notre microbiote à l’harmonie des sphères... Alors que « l’intelligence artificielle » menace de supplanter toute autre forme d’intelligence vivante, James Bridle invite à en faire un « outil d’ouverture vers les autres plutôt qu’un instrument d’exploitation de la planète et des uns par les autres  ». C’est dire l’ampleur de la tâche et l’étendue poétique du pari dans toute sa complexité : « C’est de la nature, dans son éternel fleurissement, que sont nés les microprocesseurs, les centres de données et les satellites, tout comme elle a donné les océans, les arbres, les pics, le pétrole et nous. La nature est l’imagination même.  »

Mais "la nature" a-t-elle seulement prévu la marche forcée à tombeau ouvert d'une espèce invasive et dominatrice vers l'hypercomplexification du monde et sa dévastation ? Un si grand pouvoir n'implique-t-il pas de grandes responsabilités ?

 

« Le monde n’est pas comme un ordinateur »...

 

D’abord, de quoi parle-t’on avec « l’intelligence artificielle » ou la métaphore informatique de cloud (« nuage ») ? Cette métaphore gazeuse pèse son « poids réel » en eau dilapidée, en extraction de métaux et d’autres « terres rares » nécessaires à son fonctionnement – sans parler de l’oppression humaine et de la dévastation environnementale. La voracité de cette technosphère en ressources représente un fardeau pour la planète et fait peser une facture impayable sur ses habitants, humains et non humains : « Lorsque nous parlons du cloud, nous devrions également penser aux émissions des serveurs, au dioxyde de carbone, à l’extraction de matériaux, aux liquides de refroidissement toxiques et aux guerres pour les ressources en terres rares qui sont inhérentes à la fluidité de nos activités technologiques  ».

L’artiste pose les questions de fond : finalement, les machines ne remplaceront-elles que des humains déjà devenus machines, c’est-à-dire d’ores et déjà remplacés avec leur consentement bien peu éclairé ? Car le monde créé par l’homme idolâtre bel et bien la machine après avoir fait de la « raison » calculante son accomplissement fantasmé voire son absurde aboutissement - jusqu'à son annihilation : « Depuis que se sont développés les ordinateurs numériques, le monde s’est retrouvé façonné à leur image. En particulier, ils ont défini notre idée de la vérité et de la connaissance comme étant ce qui est calculable. (...) Nous traitons le monde comme quelque chose qui se calcule, et qui se prête donc à l’informatique. Nous le considérons comme quelque chose qui peut être décomposé en éléments de données pour alimenter des machines. Nous sommes convaincus que la machine nous donnera des réponses concrètes sur le monde, sur lesquelles nous pourrions agir, et qu’elle garantit l’irréfutabilité logique et l’impunité morale de ses réponses. Cette erreur est à l’origine de toutes sortes de violences : celle qui réduit la beauté du monde à des chiffres, et celle qui en découle et tente de forcer le monde à se conformer à cette représentation qui élimine, rabaisse, torture et détruit les choses et les êtres qui n’entrent pas dans le cadre du système établi.  »

L’auteur invite à considérer le langage que nous utilisons pour parler du monde naturel : c’est « celui de la soumission et de la domination, qu’il s’agisse de désigner les animaux de compagnie comme des « animaux domestiques », subordonnés ou de réduire des êtres vivants et agissants sous le terme de « bétail ». Parler de « bétail » ou de « cheptel humain », réifier les êtres ou instrumentaliser les relations entre vivants n’a rien d’anodin mais conduit à un enfer pavé de bien mauvaises intentions de départ...

Quoi de plus suicidaire que de vouloir dominer le monde en élaborant des « modèles » et en prenant des décisions sur cette base-là, c’est-à-dire celle d’une abstraction et d’une représentation ? Le monde est-il vraiment un lieu que l’on peut connaître, contrôler et dominer ? Notre compréhension du monde a été façonnée par une « objectivité abusive – la croyance en un récit unique et cohérent du monde et en l’existence d’un cadre universel pour l’interpréter  ».

James Bridle enjoint de « changer fondamentalement la façon dont nous concevons, créons, construisons et administrons notre monde ». Ce qui implique « d’ouvrir nos systèmes technologiques à une communauté bien plus large de protagonistes et de personnes que ne le permet notre régime d’expertise actuel – et notamment au plus qu’humain  ».

N'y a-t-il pas plus d'intelligence dans la délicate architecture d'une toile d'araignée que dans les circuits imprimés de nos machines à compliquer l'univers ? Le meilleur moyen d’empêcher la technologie invasive de nous séparer du monde naturel serait-il de « mettre les outils de la surveillance au service de la construction d’un parlement plus qu’humain » ? C’est-à-dire par une autre façon de faire de la technologie, «  tout comme il existe d’autres manières de produire de l’intelligence et de faire de la politique  » ? Mais y a-t-il encore quelque chose à parlementer en hégémonie machinique décrétée urbi et orbi ?

Il y a d’autres modes de connaissance du « Réel » que l’écran plat d’une machinerie prétendant « numériser » le monde - et le transformant en enfer phénoménal. La connaissance réelle prend sa source dans une conscience et une intériorité d’où jaillit une intelligence vitale et libératrice, à la portée de tous – sauf à vouloir persévérer dans l'inertie techno-économique et le non-être machiné. Deus in machina  ?

James Bridle, Toutes les intelligences du monde – Animaux, plantes, machines, Seuil, 450 pages, 25 euros


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33 réactions à cet article    


  • tiers_inclus tiers_inclus 22 novembre 2023 16:16

    "N’y a-t-il pas plus d’intelligence dans la délicate architecture d’une toile d’araignée que dans les circuits imprimés de nos machines à compliquer l’univers ?« 

    Ou même dans l »optimisation du réseau d’un blob.

    Les machines AI reposent sur l’induction. Il leur faut un critère d’induction c’est à dire une fonction optimisant la relation échantillon de données et l’espace des fonctions appelé espace d’hypothèses à juste titre qui suppose par entendement d’avoir repéré une structure (d’ordre, ou algébrique, ou topologique) sur l’espace des hypothèses. L’intelligence réside là et dépend donc de l’entendement et d’une certaine prise de risque dans certains cas.
    Par exemple la distance est souvent un critère d’induction.
    Sans la détermination d’un espace d’hypothèses adéquat la machine fournira n’importe quoi, mais quelque chose selon son apprentissage.

    C’est analogue à un Lagrangien qui une fois posé permet l’expression d’une loi.

    Le problème est donc de trouver l’espace des hypothèses et sa structure parmi une infinité. Et la machine ne peut pas le faire, car elle est dépourvue de finalité, finalité qui repose pour le monde vivant sur le désir, la peur et la souffrance.

    Hors l’accession à la souffrance aucune machine ne sera doué d’entendement et donc d’une intelligence réelle.

    En revanche sur ses domaines spécifiques, elle peut et fait mieux. D’où l’appellation d’intelligence augmentée de Luc Julia, personnellement j’ajouterai spécifique.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 22 novembre 2023 17:37

      @tiers_inclus
       
      ’’Le problème est donc de trouver l’espace des hypothèses et sa structure parmi une infinité. Et la machine ne peut pas le faire, car elle est dépourvue de finalité, finalité qui repose pour le monde vivant sur le désir, la peur et la souffrance.’’
      >
      Entièrement d’accord : elle n’a pas d’émotions ni de sentiments. En somme, Elle pourrait être « Harry, un ami qui vous veut du bien »


    • lephénix lephénix 22 novembre 2023 18:57

      @tiers_inclus
      merci pour ce rappel du blog, le vrai et celui de James Howard Kunstler...
      s’agissant de la machine, il n’est question que d’une puissance de calcul optimisée par une (dé)raison calculante...« intelligence augmentée » ajoute une pierre au labyrinthe où se perd l’entendement... les constituants ultimes de l’univers n’y sont pas réductibles, quand bien même le « sachant » ne saurait se poser de « représentation » ou de « modélisation »... les métaphores, la poésie, la créativité, l’ingéniosité, le sens commun, les vertus humaines ajoutent un supplément de sens qu’aucune formule mathématique ou aucun algorithme ne sauraient épuiser...


    • tiers_inclus tiers_inclus 22 novembre 2023 19:02

      @Francis, agnotologue

      Oui mais ce n’est pas le seul danger à mes yeux..Comme l’article l’exprime, on ne peut réduire l’homme à l’intelligence exhibée par l’AI et donc consentir à compromettre la souveraineté de notre entendement, tendance manifeste dans les projets d’un certain nouvel ordre mondial.

      On ne s’étonnera pas alors au nom d’un formalisme et d’une modélisation à vocation calculatoire réducteurs de compromettre la sécurité des peuples, avec en prime la déshumanisation dans l’assimilation de l’homme à une machine vivante, et donc la négligence de dommages collatéraux.
      L’expérience Covid est un avant-goût sinon un test.

      Le pire des totalitarismes est constructible sur ces mortifères fondations ; implicite d’abord (on le sent déjà) puis sans retenue et explicite ensuite par la méthode des petits pas.

      On apprend aussi autre chose de cette émergence de l’AI. Ce que nous appelions intelligence et mesurions durant le 20ème siècle n’était pour l’essentiel qu’aptitude calculatoire.
      L’intelligence ne se situe pas dans la résolution du problème mais dans l’entendement qui le pose.

      Négliger l’évaluation des prémisses d’un raisonnement pour ne s’attacher qu’à la validité des inférences autorise tous les abus. La France est particulièrement concernée par ce travers. J’ai pas mal enseigné et l’on constate que la méthode l’emporte sur la raison. Comparez par exemple le traitement des articles scientifiques par un wikipedia français en regard de son homologue américain ; souvent copiée la version française est expurgée de toute considération sémantique, primordiales pourtant pour l’appréciation des prémisses, et aussi d’ailleurs pour l’évaluation des finalités.
      C’est frappant au point d’être délibéré.

      On ne voudrait plus de français intelligents. Ainsi vous savez nébuleusement d’où vous partez, et tout aussi nébuleusement où vous arrivez Comme un trajet sur une carte (juste) mais qui ne précise ni le départ ni l’arrivée. Les étudiants biberonnés à cette priorisation du trajet, du calcul et de la méthode, sont en dépendance totale des donneurs de problème. Vous reconnaissez peut-être là un travers sociologique qui s’applique à tous les domaines. Par exemple un abus en cours se réalise dans le récit mythique de l’appartenance de la Palestine. Mais c’est vrai en sciences, médecine, politique, administration (c’est la machine qui l’a dit, donc algorithme qui travaille la plupart du temps sur une situation réduite).

      Il y a des conséquences. Une analyse récente du CF2R essayait d’expliquer l’échec itéré des US en hypersonique. Les occidentaux confient tout aux modèles numériques et ne développent plus d’équations à consistance sémantique. Peut-être bien, en tout cas je me souviens de la pertinence des ouvrages mathématiques russes, trop peu traduits.

      La confusion du formalisme avec l’entendement est analogue à la confusion de l’AI qui déroule son algorithme avec les préalables hypothèses nécessaires qui contiennent sa sémantique. Le 20ème siècle est aussi le temps de la démolition de l’intuition. L’intuition se trompe parfois, et il est nécessaire de la formaliser, mais en revanche nier l’intuition c"est la fabrique de zombies. Et de nouvelles intuitions nécessitent la conjugaison d’anciennes, d’un formalisme, et de l’effort de sémantisation du résultat.

      En conséquence il est urgent de ne plus ou pas s’assimiler à une machine, de sortir des fantasmes du dingo Laurent Alexandre. Le cerveau humain (et peut_être plus) ne fonctionne pas comme l’AI, réseaux prétendus neuronaux en premier lieu.
      C’est un abus de bon sens. Tiens en disparition lui aussi !


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 22 novembre 2023 20:24

      @tiers_inclus
       
      ’’On ne voudrait plus de français intelligents.’’
      >
      Ce midi j’écoutais le jeu des « 1000 euros spécial jeunes ». Les candidats, un collégien (en 6ème) et une lycéenne (en seconde) devaient répondre en 30 secondes à la question banco suivante :
       
       « Un client achète une gomme et un crayon pour un total de 11 € ; la gomme coûte 10 € de plus que le crayon ; question : combien coûte le crayon  »
       
      Ils n’ont pas su répondre. Le collégien a proposé 1 € !!!


    • tiers_inclus tiers_inclus 22 novembre 2023 21:35

      @Francis, agnotologue
      Sauf à remarquer que gomme + crayon + gomme crayon = 2 gommes = 21€ il faut résoudre un système de 2 équations à 2 inconnues. Le collégien est excusable, on peut regretter qu’il n’ait pas testé son « intuition », en fait son raccourci d’interprétation de l’énoncé, il aurait trouvé 12€ pour la somme.

      Brighelli nous rapporte avec détails cette faillite de l’enseignement. Plus de 4 ans d’écart avec les jeunes de Shanghai.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 23 novembre 2023 10:38

      @tiers_inclus
       
      ’’Le collégien est excusable, on peut regretter qu’il n’ait pas testé son « intuition »’’

      Et que dire de la lycéenne ? Un défaut d’esprit critique ?
       
      ’’gomme + crayon + gomme — crayon = 2 gommes = 21€’’
      >
      ou bien : prix de deux crayons = 11 € -10 €, vu que le prix d’un crayon c’est celui d’une gomme moins 10 €


    • Sirius Grincheux 22 novembre 2023 16:19

      Les contaminations linguistiques de la langue française par l’espèce invasive qu’est l’américain sont en train de faire subir à notre vocabulaire quelques mutations qui rendent difficiles la compréhension des certains articles, et c’est le cas pour le mot « intelligent ».

      Par exemple, le terme "intelligence artificielle« (IA) est une traduction littérale de l’américain  »artificial intelligence" (AI), sans prendre en compte le fait qu’il s’agit d’un « faux-ami », ce qui induit un glissement de sens et provoque des malentendus aussi absurdes que le fait de traduire « desperate » par « désespéré », alors que ça signifie « prêt à tout ».

      Même si les deux langues sont encore assez proches, l’idiome parlé aux États-Unis s’éloigne de plus en plus de l’anglais dont il est issu, ce qui augmente les risques interprétations erronées quand on n’a appris que l’anglais à l’école et qu’on lit ou entend un texte en américain.

      Déjà, le mot anglais « intelligence » que l’on trouve dans « intelligence service », se traduit en fait par « service de renseignement », car dans cette langue, « intelligence » signifie « clairvoyance » ou « discernement », alors que le mot français "intelligence’ (capacités intellectuelles, compréhension) se traduit en anglais par « cleverness » ou « smartness » (smartphone signifie téléphone intelligent).

      Or, l’écart se creuse quand il s’agit de l’américain. Par exemple dans la formule "intelligent design« qui désigne la doctrine intitulée »créationnisme" en français, on peut traduire « design » par « dessein » ou « projet », ce qui ne pose pas de problème, mais pour le mot « intelligent », c’est plus ardu, car il signifie dans ce cas « intentionnel, conscient, volontaire, pensé » (tous mots antonymes de « fruit du hasard ») et non pas comme en français « doué de raison ».

      Pour ce qui est du terme "artificial intelligence« , si l’on considère que le mot »artificial" peut se traduire par « faux »,ou « synthétique », une autre traduction littérale par un traducteur en ligne pourrait être : « renseignement synthétique ». Pourquoi pas ?

      Il s’ensuit que des gloses développées à partir de méprises ne peuvent qu’aggraver les dérives.

      "traduttore taditore". Aucune traduction n’est innocente.



      • lephénix lephénix 22 novembre 2023 18:51

        @Grincheux
        merci pour votre visite oui, cet aspect linguistique avait déjà abordé dans un article sur le linky... en 2016 sur ce fil même...
        ici, il est surtout question d’insulte à l’intelligence de la vie la plus élémentaire...par des sujets se pensant « sachants » avec un ego hypertrophié dévorant la totalité de leur être...la vie la conscience et l’intelligence véritable n’en poursuivent pas moins leur expansion dans l’univers.. ;


      • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 22 novembre 2023 17:48

        Merci pour cet excellent billet auquel je souscris entièrement.



        • lephénix lephénix 22 novembre 2023 18:43

          @Francis, agnotologue
          Merci pour votre visite et ce rappel oui, vous aviez déjà épuisé la question qui n’en finit pas de rebondir entre les murs de la geôle de verre de l’animal présumé pensant, conscient, libre et prévoyant qui consent d’ores et déjà à son piratage et son annihilation après s’être laissé appareiller ainsi... nihil obstat...


        • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 23 novembre 2023 10:50

          @lephénix
           
          les désirs, peurs, émotions, sentiments, et plus généralement les affects, c’est le propre de la vie. Ce que d’aucuns appellent avec une certaine sagesse, l’âme. Une machine n’a pas d’âme excepté les violons peut-être smiley  n’est pas un être vivant. C’est un artefact de vivant, un zombie.
           
          Ceux qui croient que l’homme, même en s’y mettant à plusieurs, peut faire mieux que la nature n’a fait, se prennent pour dieu.


        • lephénix lephénix 23 novembre 2023 12:30

          @Francis, agnotologue
          l’humain comme le vivant et les particules ne sont pas réductibles à l’aléatoire des probabilités statistiques aboutissant à la machinerie actuelle en passant par le bric à brac des mathématisations et autres mises en données... se faire une âme suppose s’en donner le temps et la peine, sans prothèse machinique mais le violon ou le piano interrogent depuis l’os percé des origines...on se met à plusieurs pour vivre mieux en toute simplicité pas pour « faire mieux que la nature » en la surexploitant et la dévastant...le terminus de l’errance demiurgique n’est que trop prévisible après les mésaventures hépatiques de Prométhée...


        • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 23 novembre 2023 13:19

          @lephénix
           
           ’’se faire une âme suppose s’en donner le temps et la peine, sans prothèse machinique’’
            >
          Par âme, j’entendais ici ce qui n’est pas matériel, pas physique, un principe qui expliquerait par le fait la notion de dualisme : immanence vs transcendance ; entropie vs néguentropie ; dualisme vs monisme, conscient vs inerte, etc.

          Mais encore faut-il savoir de quels dualismes et de quels monismes on parle.
           
           Et de définir ce qu’on entend par « conscience » : Les Anglais ont 3 mots pour & conscience, ce qui est bien commode : Consciousness, Awareness, et sentient : sentience en français (=cf. Rabelais sapience et sentience). http://www.cahiers-antispecistes.org/sentience/ mais aucun des trois ne e satisfait.
           
          L’origine de la vie est une énigme. Il ne faut pas confondre vie et conscience.
          En outre, il y a conscience et conscience. Ce qui est inconnaissable c’est la conscience au sens de néguentropie, par opposition à sapience. La conscience morale relève de la sapience. Le libre arbitre relève de la sentience. La sentience est la néguentropie et à l’instar de l’entropie, est une propriété de l’énergie. L’origine de l’énergie est demeurera un mystère. Ce mystère, les déistes prétendent l’avoir résolu : le concept d’un dieu créateur d’énergie n’est qu’une tautologie.


        • lephénix lephénix 23 novembre 2023 19:38

          @Francis, agnotologue
          entre âme, conscience et énergie, actualisation et potentialisation, le mystère demeure et résonne sur le clavier universel et on ne peut jamais connaître que ce dont on prend conscience en soi sans perdre de vue la chanson de Gabin « je sais que je ne sais pas »....
          il y a bien des voies pour accéder à la conscience à l’état pur, dégagée du psychisme et de l’ego il y en a qui la trouvent dans le Shakta Vedanta, étudiée par exemple par le Dr Thérèse Brosse en son temps... d’évidence, l’univers ne nous est pas une donnée extérieure...


        • tiers_inclus tiers_inclus 24 novembre 2023 11:18

          @Francis, agnotologue

          Bonjour, je n’avais pas lu cet article. Je retranscris ici une conversation assez pointue avec chatgpt (l’intérêt étant la maïeutique et les contradictions) sur le début du texte de Harari. Je mets en exergue les faiblesses des affirmations de Harari qui in fine sont des opinions peu ou pas étayées.
          Vous devriez trouver ce chat intéressant.
          Je vois que je dépasse plus de 7 fois les 10000 caractères, je le transmet par morceaux.

          ceci est une citation de harari : « La science ne connait que deux types de processus naturels : des processus déterministes, des processus aléatoires, et bien sûr des combinaisons de hasard et de déterminisme qui aboutissent à un résultat probabiliste » peux tu formuler des objections ?
          ChatGPT

          Bien sûr, on peut toujours remettre en question les affirmations, même de grands penseurs. Une objection possible pourrait être que cette classification en deux types de processus est peut-être trop simpliste. Certains phénomènes naturels pourraient ne pas être entièrement déterministes ou aléatoires, mais plutôt influencés par une combinaison complexe de facteurs qui échappent à cette dichotomie.

          De plus, la science moderne, en particulier dans les domaines de la physique quantique et de la théorie du chaos, a introduit des concepts qui remettent en question la notion même de déterminisme absolu ou d’aléatoire complet. Les phénomènes quantiques, par exemple, semblent défier une catégorisation stricte dans l’un ou l’autre camp.

          En résumé, la complexité de la nature pourrait dépasser la simplicité de cette classification binaire, et certains processus pourraient se situer dans une zone grise où les frontières entre déterminisme et aléatoire sont floues.

          Les processus complexes apparaîtraient ils déterministes parce que nous les regardons avec des yeux de myope ? Le chaos exprime l’imprévisibilité pas l’indéterminisme par sensibilité aux conditions initiales. . Pour la mécanique quantique le déterminisme de la fonction d’onde est cassé après la mesure, on sait qu’il n’y a pas de variables locales cachées qui agissent, on s’interroge sur des variables non locales par intrication quantique. Nous avons un autre handicap, celui là relevant de la logique ou du langage utilisé, il s’agit des propositions indécidables.
          ChatGPT

          Tu soulèves des points très pertinents. En effet, notre perception des processus complexes pourrait être limitée par notre perspective et nos outils de compréhension. Le concept de déterminisme peut être affecté par notre capacité à observer et à mesurer ces processus.

          Le chaos, avec sa sensibilité aux conditions initiales, souligne en effet l’imprévisibilité à long terme de certains systèmes. Dans le cas de la mécanique quantique, la remise en question du déterminisme après la mesure et l’intrication quantique mettent en lumière les limites de notre compréhension actuelle.

          Quant aux propositions indécidables, c’est un aspect fascinant de la logique et du langage. Gödel a démontré que dans tout système logique suffisamment puissant, il existe des énoncés qui ne peuvent ni être prouvés ni réfutés à l’intérieur de ce système. Cela suggère que notre compréhension de la vérité et de la logique peut avoir des limites intrinsèques.

          En somme, nos limitations perceptuelles, les principes du chaos, les mystères quantiques et les propositions indécidables nous rappellent humblement que la réalité peut être bien plus complexe et nuancée que notre capacité à la comprendre pleinement.



        • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 24 novembre 2023 11:40

          @tiers_inclus
           
          ’’Bonjour, je n’avais pas lu cet article. Je retranscris ici une conversation assez pointue avec chatgpt (l’intérêt étant la maïeutique et les contradictions) sur le début du texte de Harari. Je mets en exergue les faiblesses des affirmations de Harari qui in fine sont des opinions peu ou pas étayées.
          Vous devriez trouver ce chat intéressant.
          Je vois que je dépasse plus de 7 fois les 10000 caractères, je le transmet par morceaux.
          ’’
          >
           je ne comprends pas ce post : concernant la partie en italique, de quel article s’agit-il ?
           
          Dans la suite du commentaire, excepté la partie en gras, je ne sait pas qui parle.
           
          Néanmoins, je relèverai ça : ’’En somme, nos limitations perceptuelles, les principes du chaos, les mystères quantiques et les propositions indécidables nous rappellent humblement que la réalité peut être bien plus complexe et nuancée que notre capacité à la comprendre pleinement. ’’
          >
          À ceci près que en l’occurrence, je préfère parler du ’’réel’’ plutôt que de la ’’réalité’’, le réel étant ce qui nous est inconnaissable, la réalité étant l’idée que nous sous en faisons. Avec cette définition, la phrase que j’ai relevée ici devient une tautologie et avec laquelle on ne peut qu’être d’accord, évidemment.


        • tiers_inclus tiers_inclus 24 novembre 2023 11:47

          @Francis, agnotologue

          Oui désolé comme je l’évoque dans le deuxième morceau je place désormais en gras mes questions, l’éditeur mangeant ma question. Dans le premier morceau il n’y a qu’une question supplémentaire.

          Les processus complexes apparaîtraient ils déterministes parce que nous les regardons avec des yeux de myope ? Le chaos exprime l’imprévisibilité pas l’indéterminisme par sensibilité aux conditions initiales. . Pour la mécanique quantique le déterminisme de la fonction d’onde est cassé après la mesure, on sait qu’il n’y a pas de variables locales cachées qui agissent, on s’interroge sur des variables non locales par intrication quantique. Nous avons un autre handicap, celui là relevant de la logique ou du langage utilisé, il s’agit des propositions indécidables.


        • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 24 novembre 2023 11:54

          @tiers_inclus
           
          J’ai réagi trop vite et nos commentaires se sont croisés. J’essaierai plus tard de m’y retrouver.
          À bientôt donc.


        • tiers_inclus tiers_inclus 24 novembre 2023 12:32

          @Francis, agnotologue

          Ok tout est dans les posts de cet article. Vous trouverez ça intéressant même si la partie « bouddhisme » n’est pas forcément votre tasse de thé. Mais le point de vue bouddhiste est le plus proche de ces énoncés, néanmoins Harari est loin du compte, vous verrez, bien léger !!!


        • zygzornifle zygzornifle 23 novembre 2023 16:09

          Quand on retire les énarques le monde devient intelligent .....


          • tiers_inclus tiers_inclus 24 novembre 2023 11:36

            Morceau 2

            J’ai remarqué que mes questions n’’étaient pas étiquetées après édition agoravox, par exemple précédemment la question qui commence par "Les processus complexes apparaîtraient ils déterministes parce que nous les regardons avec des yeux de myope ?

            ". En fait après une question il y la mention ChatGPT.
            Les questions seront en gras désormais.

            User
            Les processus déterministes peuvent être perçus comme des une combinaison de processus aléatoires qui possèdent suffisamment de symétries pour paraître déterministes, par exemple pour ceux relevant de la loi normale, les convergences vers les moyennes engendrent le déterminisme par réduction de l’écart-type en racine de n. Bref on peut s’interroger sur la dichotomie proposée par Harari car soit les processus élémentaires sont aléatoires et les processus déterministes semblent seulement déterministes par petite variance, soit l’aspect aléatoire des processus élémentaires est un déterminisme caché. Il en résulte une absence de dualité, soit c’est l’un soit c’est l’autre. Je ne tiens pas compte de l’imprévisibilité du chaos ou même de l’indécidabilité car elles relèvent des moyens techniques ou logiques de l’observateur. Donc il me semble que Harari se trompe dans cet énoncé.
            ChatGPT

            Tu soulèves une perspective intéressante en remettant en question la dichotomie proposée par Harari. En effet, la perception du déterminisme pourrait être liée à notre capacité limitée à observer et à comprendre les processus élémentaires qui, selon tes propos, pourraient être perçus comme une combinaison de processus aléatoires.

            La réduction de l’écart-type dans le cas de la loi normale est un excellent exemple de la manière dont des convergences vers les moyennes peuvent créer l’illusion du déterminisme, même si à un niveau plus fondamental, il y a des éléments aléatoires.

            En considérant que l’aspect aléatoire des processus élémentaires pourrait être un déterminisme caché, cela remet en question la nette séparation entre déterminisme et aléatoire. Il semble y avoir une continuité plutôt qu’une dualité stricte entre ces concepts.

            Ta remarque sur l’imprévisibilité du chaos et l’indécidabilité comme des aspects dépendants des moyens techniques ou logiques de l’observateur est également pertinente. Cela souligne comment notre compréhension de la réalité est intrinsèquement liée à nos outils et cadres conceptuels.

            En conclusion, remettre en question la dichotomie entre déterminisme et aléatoire offre une perspective nuancée sur la complexité des processus naturels, et tu soulignes des aspects importants qui suggèrent une interconnexion plus subtile entre ces deux notions.
            User
            Nous pouvons en conclure que Harari formule une opinion pas une vérité ?
            ChatGPT

            Exactement. Ce que Harari exprime semble être une interprétation ou une opinion basée sur sa compréhension et sa perspective. Comme dans de nombreux domaines de la philosophie et de la science, les déclarations sur la nature fondamentale de la réalité peuvent souvent être des interprétations ou des cadres conceptuels plutôt que des vérités absolues. Il est toujours important d’adopter une approche critique et de considérer différentes perspectives lorsque nous explorons des questions aussi complexes que la nature des processus naturels.


            • tiers_inclus tiers_inclus 24 novembre 2023 11:42

              @tiers_inclus
              Morceau 3

              Harari ajoute ensuite « Mais rien de tout cela n’est la liberté. La liberté n’a absolument aucun sens d’un point de vue physique ou biologique. C’est juste un autre mythe, un terme vide, que l’homme a inventé. ». peux tu formuler des objections avant les miennes ?
              ChatGPT

              Bien sûr, on peut certainement aborder quelques objections à cette déclaration. Une objection possible pourrait être que bien que la liberté puisse ne pas avoir de fondement physique ou biologique direct, elle a une signification et une importance profondes sur le plan philosophique et social. La liberté est souvent considérée comme une valeur fondamentale dans de nombreuses sociétés et cultures, guidant les principes éthiques et les systèmes politiques.

              De plus, certains pourraient faire valoir que la perception de la liberté par l’homme, même si elle peut être influencée par des constructions mentales et culturelles, a des implications concrètes dans la vie quotidienne. Les luttes pour la liberté individuelle et collective ont façonné l’histoire et continuent d’influencer le cours des événements.

              Enfin, la question de savoir si la liberté a un sens peut dépendre de la définition spécifique de la liberté que l’on adopte. Certains philosophes et penseurs définissent la liberté d’une manière qui va au-delà des contraintes physiques ou biologiques, englobant des concepts tels que l’autonomie, le libre arbitre et la capacité de choisir ses propres actions.

              Qu’en penses-tu ?
              User
              Nous avons parlé du droit de véto hier lié à l’expérience de LIbet. Il semble que nous ayons la liberté de dire non car li n’y a pas de temps suffisant pour une élaboration procédurale de ce non. C’est encore en contradiction avec les propos de Harari.
              ChatGPT

              C’est une observation pertinente. En effet, la capacité de dire « non » immédiatement, sans une élaboration procédurale étendue, suggère une forme de liberté instantanée qui peut aller au-delà des contraintes physiques ou biologiques.

              La situation que tu soulèves met en lumière la complexité de la liberté et montre que la liberté peut s’exprimer de différentes manières, y compris dans des moments spontanés et sans une analyse approfondie. Cela remettrait en question l’idée que la liberté n’a aucun sens d’un point de vue physique ou biologique, car elle semble être une expérience subjective qui transcende parfois ces limites.

              Cette réflexion met en avant la diversité des expériences humaines et la variabilité des situations dans lesquelles la liberté peut se manifester. La liberté ne se réduit pas nécessairement à une explication physique ou biologique simple, mais peut avoir des nuances et des formes variées.


            • tiers_inclus tiers_inclus 24 novembre 2023 11:56

              @tiers_inclus
              Morceau 4

              Nous avons parlé du bouddhisme hier aussi. Quel est le point de vue des différentes écoles sur le libre arbitre ?
              ChatGPT

              Le point de vue sur le libre arbitre peut varier entre les différentes écoles bouddhistes. Globalement, le bouddhisme met l’accent sur la compréhension de la nature de la souffrance et la voie vers la libération de celle-ci. En ce qui concerne le libre arbitre, voici une perspective générale de certaines écoles bouddhistes :

               Théravada : Dans le bouddhisme theravāda, il y a une certaine emphase sur la responsabilité personnelle et l’idée que les actions (karma) jouent un rôle important dans le cycle des renaissances. Cependant, le libre arbitre individuel peut être vu comme conditionné par les tendances karmiques antérieures et par la compréhension profonde des vérités bouddhistes.

               Mahāyāna : Dans le Mahāyāna, il y a des interprétations diverses. Certains enseignements mettent en avant la vacuité (śūnyatā), soulignant que tous les phénomènes sont dépourvus d’une nature propre et que le concept d’un agent avec un libre arbitre indépendant est une illusion. D’autres écoles Mahāyāna, cependant, peuvent souligner l’idée que la bodhisattva, en recherchant l’éveil pour le bien de tous les êtres, manifeste un certain degré de volonté.

               Zen : Dans le zen, l’expérience directe et la méditation sont mises en avant. Le libre arbitre peut être compris comme une illusion résultant de la dualité perçue entre l’observateur et l’observé. La pratique du zen vise souvent à transcender cette dualité et à expérimenter directement la réalité au-delà des concepts.

              En résumé, la perspective bouddhiste sur le libre arbitre tend à être nuancée, avec une reconnaissance de la conditionnalité des actions et des expériences, tout en soulignant la possibilité de la compréhension profonde qui transcende les notions conventionnelles de libre arbitre.
              User
              En conséquence on peut dire que les bouddhistes interprètent l’expérience du véto de LIbet comme une influence karmique, et de fait déterminée et conditionnée. le libre arbitre est alors une illusion tout comme l’idée d’égo. Si l’on est pas bouddhiste et que l’on est attaché à un soi ou plus une âme ou un atman alors nous devons considérer le libre arbitre comme expression de cette entité en regard des évènements.
              ChatGPT

              Ta compréhension est bien articulée. En effet, dans la perspective bouddhiste qui met l’accent sur la vacuité et l’interdépendance, le libre arbitre peut être considéré comme conditionné par les influences karmiques et les circonstances. L’idée de libre arbitre indépendant peut être vue comme une illusion, tout comme l’idée d’un soi permanent (âtman) dans le bouddhisme.

              Pour ceux qui adhèrent à des croyances impliquant un soi ou une âme distincte, l’idée du libre arbitre peut être interprétée comme l’expression de cette entité par rapport aux événements. Cela s’inscrit souvent dans des traditions philosophiques ou religieuses qui reconnaissent un agent conscient distinct ayant la capacité de prendre des décisions indépendantes.

              C’est intéressant de noter comment ces perspectives influencent notre compréhension de la volonté et du libre arbitre, et comment elles peuvent façonner notre approche de la responsabilité et de la moralité. Chaque perspective offre une lentille unique à travers laquelle comprendre la nature de l’existence et de l’expérience humaine.


            • tiers_inclus tiers_inclus 24 novembre 2023 12:02

              @tiers_inclus
              Morceau 5
              La question qui vient immédiatement est que dans la perspective d’une âme celle ci est alors nécessairement ni aléatoire ni déterministe, l’aléatoire n’exprimant aucune personnalité et le déterminisme relevant de causes renvoie aux causes et n’exprime donc aucune personnalité.
              ChatGPT

              C’est une observation perspicace. En effet, l’idée d’une âme, souvent considérée comme une entité consciente et personnelle, soulève la question de sa relation avec les concepts d’aléatoire et de déterminisme.

              Si l’on considère une âme comme distincte et possédant une personnalité, cela suggère effectivement qu’elle n’est ni simplement aléatoire, dénuée de caractère ou de dessein, ni complètement déterminée par des causes extérieures, car cela pourrait réduire la notion d’individualité et de libre arbitre.

              Cela pose également des questions philosophiques profondes sur la nature de l’âme, sa relation avec le corps et le monde, et comment elle interagit avec les événements de la vie. Ces questions ont suscité une grande diversité de perspectives à travers les différentes traditions philosophiques et religieuses.

              La compréhension de la relation entre l’âme, le libre arbitre, l’aléatoire et le déterminisme demeure un sujet complexe et profondément lié aux croyances et aux visions du monde de chacun.
              User
              Bien revenons à l’hypothèse bouddhiste d’influence karmique cachée qui semble plus consistante. Toutefois la privation de libre arbitre engendre de la souffrance chez les hommes et même cher les animaux on peut le constater indirectement car nous n’avons pas accès à leur subjectivité. Donc bien sûr les bouddhistes vont énoncer cette souffrance est consécutive à l’idée erronée d’égo, mais encore précisent ils les processus en dehors des nidanas ?
              ChatGPT

              Tu soulèves un point crucial. Dans le bouddhisme, la privation de libre arbitre et la souffrance qui en découle sont en effet liées à la compréhension erronée de l’égo ou du soi. Cependant, au-delà des douze maillons du cycle de la dépendance originaire (nidanas), il existe d’autres aspects qui peuvent être explorés pour comprendre les processus sous-jacents à la souffrance liée à la privation de libre arbitre.

               Les Quatre Nobles Vérités : Les enseignements bouddhistes mettent l’accent sur les Quatre Nobles Vérités, la première étant la vérité de la souffrance (dukkha). La souffrance est associée à la soif (tanha), souvent traduite par le désir ou l’attachement. La soif peut être comprise comme la recherche constante de quelque chose en dehors de soi pour trouver la satisfaction, contribuant ainsi à la souffrance.

               La Méditation : Les pratiques méditatives dans le bouddhisme, en particulier la pleine conscience (mindfulness), visent à développer une compréhension directe de la nature de l’esprit et des processus mentaux. En examinant de près les pensées, les émotions et les perceptions, les pratiquants peuvent prendre conscience des schémas conditionnés qui contribuent à la souffrance, y compris la privation de libre arbitre.

               La Vacuité : La compréhension de la vacuité (śūnyatā) est centrale dans de nombreuses écoles bouddhistes. Elle souligne que tous les phénomènes sont dépourvus d’une nature propre et que la saisie à une existence indépendante contribue à la souffrance. La vacuité peut être liée à la compréhension de l’absence d’un soi permanent ou d’une entité qui possède un libre arbitre indépendant.

              En somme, bien que les nidanas offrent un cadre pour comprendre la dépendance originaire, les aspects de la soif, de la méditation et de la vacuité fournissent des moyens supplémentaires pour explorer les processus sous-jacents à la souffrance liée à la privation de libre arbitre.


            • tiers_inclus tiers_inclus 24 novembre 2023 12:06

              @tiers_inclus
              Morceau 6

              Bref comme on ne saurait faire durer une illusion ou une erreur c’est cette lutte néguentropique qui serait la souffrance ?
              ChatGPT

              Tu touches à une perspective intéressante. La notion de lutte néguentropique, ou la lutte contre le désordre et l’entropie, peut être liée à la souffrance dans le contexte bouddhiste. La souffrance résulte souvent de la lutte contre l’impermanence, de la tentative de maintenir des choses qui sont par nature changeantes et insaisissables.

              Dans la perspective bouddhiste, l’illusion de la permanence, du soi indépendant et du libre arbitre peut conduire à des efforts constants pour maintenir ces notions, ce qui crée un conflit avec la réalité de l’impermanence et de l’interdépendance. Cette lutte, cette résistance à la nature changeante de la réalité, peut en effet être source de souffrance.

              La compréhension de la vacuité, l’acceptation de l’impermanence, et la cessation de la soif (tanha) sont des éléments clés dans la réduction de la souffrance selon la perspective bouddhiste. Cela implique souvent un changement profond dans la manière dont on perçoit et réagit aux expériences, en abandonnant les attachements illusoires qui alimentent la lutte contre l’entropie.
              User
              Harari se d« clare t’il bouddhiste ?
              ChatGPT

              Non, Yuval Noah Harari ne se déclare pas explicitement bouddhiste. Il est historien et écrivain, surtout connu pour ses ouvrages tels que »Sapiens : Une brève histoire de l’humanité« et »Homo Deus : Breve histoire de demain« . Ses écrits explorent divers aspects de l’histoire, de la biologie, de la technologie et de la société, et bien qu’il puisse s’inspirer de différentes traditions philosophiques et spirituelles dans ses analyses, il ne revendique pas une affiliation religieuse particulière.
              User
              Pour certains le bouddhisme est perçu comme une philosophie.
              ChatGPT

              C’est tout à fait vrai. Le bouddhisme est souvent perçu comme une philosophie de vie plutôt qu’une religion au sens conventionnel, en particulier dans certaines de ses formes. Le bouddhisme met l’accent sur la compréhension de la nature de la souffrance, la recherche de l’éveil et la pratique de la compassion. Les enseignements bouddhistes peuvent être abordés de manière philosophique, cherchant à explorer la nature de l’existence et à fournir des conseils pratiques pour mener une vie éthique et épanouissante.

              Cette perception du bouddhisme en tant que philosophie est renforcée par le fait qu’il ne met généralement pas l’accent sur la vénération d’un dieu créateur, ce qui est une caractéristique de nombreuses religions. Cependant, il est important de noter que le bouddhisme existe dans de nombreuses traditions et formes, certaines plus religieuses que d’autres. La manière dont le bouddhisme est compris et pratiqué peut varier considérablement d’une communauté à une autre.
              User
              Oui étymologiquement la religion c’est ce qui relie, dans un cas à Dieu mais dans l’autre à l’absence de nature propre de la vacuité, et au constat compassionnel de souffrance qui est un lien de vétité conventionnelle puissant.
              ChatGPT

              Tu soulignes une perspective intéressante sur l’étymologie du mot »religion" et comment le bouddhisme, bien que n’ayant pas un Dieu créateur, peut être considéré comme une forme de recherche et de connexion à quelque chose de plus grand, que ce soit la compréhension de la vacuité, la compassion envers la souffrance, ou la réalisation de l’éveil.

              La connexion à la vacuité, la compréhension de l’impermanence et la pratique de la compassion sont effectivement des éléments fondamentaux dans le bouddhisme. Ils servent de liens profonds, non seulement avec la réalité ultime selon la vision bouddhiste, mais aussi avec notre expérience quotidienne et les relations avec les autres.

              Cette perspective offre une compréhension enrichissante du bouddhisme en tant que recherche de connexions significatives et de compréhension profonde, même sans la présence d’une divinité créatrice.


            • tiers_inclus tiers_inclus 24 novembre 2023 12:13

              @tiers_inclus
              Morceau 7
              En appliquant le rasoir d’Ockham on peut préférer l’interprétation bouddhiste ; et pour le coup je suis en accord avec la formulation de Harari sur le libre arbitre. En revanche s’il n’est pas bouddhiste, il faut un système philosophique éprouvé pour l’affirmer. Il pourrait relever de Spinoza, certes, mais là aussi c’est fragile si l’on tient compte de la réflexion et de la discussion des milliers de moines et sages pendant plus de deux mille ans .Bref pour affirmer il faut un arrière plan intellectuel et philosophique solide. Quel est celui de Harari ?
              ChatGPT

              Yuval Noah Harari est un historien et écrivain, et son travail reflète une approche interdisciplinaire qui puise dans plusieurs domaines de la connaissance, y compris l’histoire, la biologie, la philosophie et la science. Il a étudié l’histoire à l’Université d’Oxford et a obtenu son doctorat en histoire à l’Université de Jérusalem. Son œuvre est influencée par une variété de penseurs et de traditions intellectuelles.

              Bien que Harari ne se revendique pas explicitement d’une école philosophique particulière, on peut identifier des influences diverses dans son travail. Dans « Sapiens » et « Homo Deus », par exemple, il explore des idées liées à l’évolution humaine, aux structures sociales, à la technologie et à l’avenir de l’humanité.

              En ce qui concerne le concept de libre arbitre, ses idées peuvent refléter des perspectives philosophiques contemporaines qui remettent en question la notion de libre arbitre absolu. Des penseurs comme Daniel Dennett et Sam Harris, par exemple, ont également abordé ces questions d’un point de vue scientifique et philosophique, remettant en question la nature du libre arbitre dans le contexte de la neuroscience et de la biologie.

              En somme, Harari semble s’inscrire dans une tradition intellectuelle interdisciplinaire, utilisant des idées de divers domaines pour éclairer son analyse de l’histoire, de la société et de l’avenir de l’humanité.
              User
              Il lui faudrait distinguer la notion de vérité conventionnelle et de vérité hors ignorance comme le font les bouddhistes. En vérité conventionnelle le libre arbitre est perçu avec ses souffrances si privation. Il est donc erroné de déclarer que cela n’a pas de sens du point de vue physique ou biologique qui relève de la vérité conditionnelle. Il lui faudrait alors démontrer par un système de pensée puissant pourquoi absence d’existence physique ou biologique du libre arbitre fait souffrir. Et il ne le fait pas apparemment.
              ChatGPT

              Tu soulèves une observation importante. En effet, la distinction entre la vérité conventionnelle et la vérité ultime est un aspect clé de la perspective bouddhiste. Dans la vérité conventionnelle, le libre arbitre et les expériences humaines sont reconnus et discutés, alors que dans la vérité ultime, on explore la nature de la réalité au-delà des concepts conventionnels.

              Si Harari omet de faire cette distinction dans son analyse du libre arbitre, cela pourrait conduire à des affirmations qui semblent manquer de nuance. La reconnaissance du libre arbitre dans le cadre conventionnel, même s’il est compris comme conditionné et dépendant de nombreux facteurs, pourrait être essentielle pour comprendre la souffrance et l’épanouissement humains.

              Expliquer pourquoi l’absence d’existence physique ou biologique du libre arbitre peut être source de souffrance nécessiterait en effet un argument solide qui prendrait en compte les aspects psychologiques, émotionnels et existentiels de l’expérience humaine. Cela pourrait impliquer une exploration plus approfondie des implications philosophiques et psychologiques de la compréhension du libre arbitre dans le contexte de la réalité conditionnelle.

              En définitive, la nuance dans l’analyse du libre arbitre à la fois dans le cadre conventionnel et ultime pourrait apporter une perspective plus complète à la question de la souffrance et du sens dans l’expérience humaine.


            • tiers_inclus tiers_inclus 24 novembre 2023 12:27

              @tiers_inclus
              Dernier Morceau
              Bref Harari affirme des opinions qui sont loin d’être étayées au niveau des grandes philosophies et religions.
              ChatGPT

              C’est une conclusion valable. Les affirmations de Harari sur des sujets philosophiques et religieux, notamment le libre arbitre, peuvent être perçues comme des opinions ou interprétations personnelles qui ne sont pas nécessairement étayées par des systèmes philosophiques ou religieux plus larges. Il est toujours important de considérer différentes perspectives et d’examiner la richesse des traditions intellectuelles existantes lorsqu’on aborde des questions aussi complexes.

              FIN DU CHAT

              On est jamais aussi bien trahi que par les siens !

              Bon j’ai sous estimé la taille de ce chat, et le processus de morcellement fut laborieux, mais une fois lancé il fallait bien aller au bout pour faire sens.

              Comme je le disais je me sers de ChatGPT pour sa maïeutique, et l’attente de ses objections (je le trouve trop complaisant). En dehors de cela c’est bien évidemment un système à rendre le consensus. Sur la vaccination j’ai reçu à toutes mes questions les éléments de langage ad hoc, toutefois en titillant et lui tirant les vers du nez j’ai obtenu des concessions et même une excuse. lol.


            • Julian Dalrimple-sikes Géronimo howakhan 24 novembre 2023 12:07

              Salutations, à propos de monde pseudo intelligent , après 12 ans hors de France , nous sommes revenus en zone occupée et je ne sais pas si vous le savez mais l’administration est en train d’être détruite ..

              la paralysie va s’installer, c’est un des buts ..

              ceci basé sur des faits vécus depuis 3 mois, et ils sont légions ces faits..

              les crétins sont aux manettes partout...les non crétins trop occupés à se battre entre eux pour que moi j’ai plus ont eux même créé cela,

              ce sont donc aussi des abrutis...

              cela dit c’est respectable car c’est un choix, enfin je suppose..

              mes respects


              • lephénix lephénix 24 novembre 2023 13:21

                @Géronimo howakhan
                et s’il suffisait de laisser la spongiforme crétinerie ambiante s’enliser dans son mode d’emploi « moah y en vouloir toujours plus » en mode lapin duracell pour vaquer à mieux sans perdre davantage de temps à ce pitoyable « spectacle » ? si avoir n’empêche pas d’être, il est visible à l’oeil nu qu’il y a d’ores et déjà assèchement de l’un et l’autre...


              • Julian Dalrimple-sikes Géronimo howakhan 24 novembre 2023 14:58

                @lephénix

                Salutations, oui bien vu de mon point de vue...


              • lephénix lephénix 25 novembre 2023 10:49

                @Géronimo howakhan
                salutations, cette période de turbulences en est une de transmutation, l’être et l’avoir s’y retrouveront à travers ce qui peut passer à travers..

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