Une supercherie qui risque de nous coûter cher.
Un jeu malsain et
dangereux « Nombre d’articles de presse et de séquences
audiovisuelles comportant les mots « Mélenchon » et
« antisémite » : – entre le 7 octobre et le 7 novembre 2022 : 4 –
entre le 7 octobre et le 7 novembre 2023 : 480. Répertoriés par l’agrégateur
Europresse. »
Celle qui nous a montré par deux fois déjà
dans le débat présidentiel du second tour son incompétence totale de
marionnette pour défendre ses propres analyses et propositions (que faire toute
seule sans un coach si les sujets prévus ne sont pas les bons) devant son
pseudo-adversaire, s’est lancée gaillardement dans un bluff phénoménal comme
ceux du poker où on risque le tout pour le tout. Accuser LFI et tout ce qui y ressemble un peu, ce qui
tient encore la route comme gauche authentique, d’antisémitisme (rien que cela)
par prétendue stratégie électorale islamiste. Quand on connaît les origines du
RN, son histoire, les postions affichées des groupuscules d’extrême-droite (il
suffit de consulter leurs sites et leurs contenus qui transpirent ici à
l’occasion), qui conjuguent indifféremment un racisme décontracté fait autant
d’antisémitisme notoire que d’islamophobie
débridée. Qui continuent de lui entretenir une petite réserve de voix
indispensables par temps d’abstention, bonnes prendre, ainsi que des troupes
pour des manœuvres de rue en cas de besoin. De
nourrir son idéologie et ses stratégies, de lui fournir des cadres et
des candidats, la tentative semble osée et risquée. D’autant plus quand on se
souvient qu’elle a de tout temps combattu les politiques de déghettoïsation des
concentrations de pauvres et d’immigrés préalables à une véritable politique
d’intégration, refusant toute approche transpartisane susceptible de lui faire
perdre la rente électoraliste sans laquelle elle redeviendrait immédiatement le
groupuscule des origines.
Si cette comédie
passe et ne soulève pas une réflexion et une réaction, alors je ne donne pas
cher de notre pays, le vieux pays qui ne s’était pas laissé subjugué en 1945,
membre du Conseil de Sécurité de l’ONU pour avoir tenu politiquement et su
participer à la fin de la guerre. Qui ne sera plus très vite qu’un supplétif
emblématique, la marionnette de l’UE, la plate-forme opérationnelle rêvée et un
champ d’expériences pour nos amis les américains déjà si présents dans les
contenus de nos médias, dans les têtes de nos dirigeants et auprès des jeunes élites qu’ils accompagnent
généreusement (youngs leaders). Une vitrine en
Europe de la suprématie de la diplomatie si particulière des classes
dirigeantes étasuniennes ainsi qu’une
succursale économique et une base stratégique de ses ambitions et
aventures militaires (voir Méloni). La
fin de ce qu’il reste de l’esprit d’indépendance qui nous anime encore un peu.
C’est d’ailleurs sans surprise le fond culturel et politique de ce que l’on
appelle la macronie qui n’est en réalité que l’hybridation de ce que la reine
du bal appelait UMPS tout en entretenant avec elle des relations incestueuses
par les contenus électoraux et les votes à vocation économique se croisant sans
cesse. Et la boucle sera bouclée. Une opération Zemmour au carré. À nous de
voir si nous serons encore une fois dupes de ce genre de manœuvres et les
béni-oui-oui attendus des sondages et des
éditorialistes si bien appointés et si empressés. À nous de travailler à
changer les règles du jeu que cherchent à nous imposer les milliardaires qui
contrôlent les moyens d’information et les instituts de sondage. L’extrême-droite
a bien l’intention d’être la roue de secours offrant un sursis aux oligarchies
entrées en agonie dans l’Union Européenne.