• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de furax77

sur Lucie Aubrac, l'abbé Pierre et l'identité nationale


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

furax77 (---.---.1.1) 21 mars 2007 10:10

Cher monsieur Reffait,

Tout d’abord, je voudrais saluer le fait que vous apportiez une réponse à mon message malgré son caractère virulent. J’y vois une marque de respect pour des visions différentes, ce qui n’est pas la caractéristique des forums sur Internet.

Vous l’aurez compris en prenant connaissance de mon pseudo, je suis extrêmement en colère, et ce depuis quelques années maintenant. Depuis que j’ai réalisé que la posture, particulièrement idéologique, était plus importante que la réalité. Ainsi il est de bon ton de brocarder Nicolas Sarkozy en le jugeant comme un clone de Le Pen (si besoin un déformant le sens de ses propos), et il est indécent de déclarer voter pour lui ( cf les r éponses d’indignation faites à l’article « Etre Socialiste et voter Sarkozy » http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=20900 ). C’est en pensant à ces attitudes systématique que je parle d’« affirmations gratuites, avec des références diaboliques, qui n’ont d’autre but que de faire réagir mais pas de faire réfléchir ».

Dans ce contexte, on peut croire que le fond de votre article incite à penser que vous assimilez Nicolas Sarkozy à Pétain, rejoignant ceux qui assimilent les expulsions d’étrangers avec leurs enfants aux rafles des juifs pendant l’occupation. Assimilation facile là encore, car les raflés sous l’occupation avaient la nationalité Française alors que les expulsés d’aujourd’hui ne l’ont pas. Je vous ai alors pris pour quelqu’un qui rejoins cette foule des « contestataires » qui prennent la posture de la générosité uniquement pour éviter de prendre des décisions douloureuse et font passer cela pour du courage.

Je constate que ce n’est pas le cas. Il peut donc y avoir débat.

Ceci étant éclairci, je dois préciser que je sais ce que je dois à la République Française et que je ne vois aucun inconvénient à ce que d’autres en profitent, quelle que soient ses origines de nationalité, ethniques ou religieuses. Mon propos n’est pas celui-là.

Concernant votre propos, même si les problèmes d’identité nationale n’ont pas pour origine la seule immigration, on ne peut cependant par nier qu’un problème se pose (en cela j’ai noté que vous me rejoignez), et que parmi les causes possibles, on ne peut pas écarter qu’une part d’explication peut venir d’une difficulté des Français que je qualifierais « d’historique » (l’expression « de souche », qui renvoit à une notion génétique, ne me paraît pas adaptée) à se reconnaître dans la nouvelle génération issue, semble-t-il, de l’immigration Africaine (mais on n’a pas le droit de faire des statistiques de cette nature, d’où le « semble-t-il »).

Un exemple. Après les attentats du 11 septembre, un journaliste TV s’était rendu en banlieue (cad dans une cité, dérive sémantique) pour recueillir les impressions des jeunes. L’impression générale était qu’ils étaient plutôt indifférents, voire contents, et l’un d’entre eux a même dit « qu’est ce qu’on a en commun avec les Américains ? ». Ce jeune, Français probablement (et sans que je le lui conteste) ne connaît visiblement pas l’histoire de France récente, et ne voit pas de points commun entre la France et l’Amérique, et notamment tout ce que la France doit à l’Amérique et inversement. Ma réaction a alors été de me demander ce que j’avais comme point commun avec ce jeune. Rien ne disait quelles étaient ses origines (on pouvait juste voir que ce jeune était noir), mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas reçu en héritage les années d’occupation des années 40 et qu’il n’a pas été marqué par les aventures de La Fayette en Amérique. J’y vois là un problème de perte d’identité, que l’on peut qualifier de nationale (car ces jeunes feront la France de demain), qui relègue la récente 2ème guerre mondiale (par exemple) à une histoire qui n’est pas partagée avec les nouvelles générations (ou alors ils n’ont voulu retenir que les ségrégations mais pas la libération). Face à celà (et en l’absence de statistiques), pourquoi est-ce que je ne relierais pas « immigration » et « identité nationale » ? Pourquoi ne pourrait-on pas aller au delà de la référence historique et y voir une proposition d’une action qui mettrait l’accent sur ce qui nous unit et par sur ce qui nous divise ?

Pour finir, il faut savoir que dans le projet de législature de l’UMP, il est question d’un tel ministère. Mais dans le projet, le ministère s’appele « Immigration et intégration ». Je pense que l’idée de départ n’a pas changé. Mais que le terme « intégration » a dû évoluer vers « identité nationale » à cause d’une poussée de fièvre centriste de l’électorat. Les explications données lors du discours de Besançon de Nicolas Sarkozy vont dans ce sens.Il ne vous a pas échappé que Simone Veil, bien que s’étant émue, n’a pas démissionné de sa fonction auprès de Nicolas Sarkozy (même s’il semble que l’on ne va pas la voir souvent).

J’espère que ceci expose mieux le fond de ma pensée ainsi que ce que je ressens

Cordialement

Signé : Furax


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès