@Panoramix
Sur le bouddhisme, l’idée forte, telle que je la comprends, est qu’il faut se méfier comme de la peste des « concepts » et autres jeux de langage. En cela, il est radicalement anti-platonicien et donc anti-dualiste. Mais en même temps, « anti-dualiste » étant un concept, dire que le bouddhisme est « anti-dualiste » est une forme de dualisme.
D’où « la Forme est Vide, le Vide est Forme » du Sûtra du Cœur. Les concepts (les « Formes », comme disait justement Platon) sont vides, vains, vaniteux. Mais le vide lui-même, la Vacuité, est un concept... La notion de « concept » est un concept, la vacuité est une notion vaine, dire que le concept est vide est un concept vide de sens... etc etc. Toute une série de paradoxes logiques en fractale dont la seule issue pour l’Apprenti (le « Philosophe » ou l’ « ami de la sagesse »), s’il veut échapper à la folie, est d’arrêter de manipuler les concepts pour essayer d’avoir une vision directe de la réalité.
D’où ce premier pas de l’Octuple sentier : la Vision juste, voir les choses en toute transparence et non déformées par le voile de nos projections mentales. Premier pas qui emmène ensuite vers la Pensée juste, la Parole juste et l’Action juste, et ainsi de suite.
Tout ce qui précède n’étant, bien entendu,
que ma propre et très modeste compréhension des premiers niveaux élémentaires du Bouddhisme.
Sur Sarte et Camus... Après tout, oui, je peux comprendre qu’on préfère le style de Sarte, c’est une affaire de goût. Et après tout, ce qui compte c’est la philosophie sous-jacente. De façon générale, on peut apprécier une œuvre pour sa forme tout en la rejetant sur le fonds, et vice-versa. J’apprécie beaucoup la lecture de Bergson, avec lequel je ne partage à peu près rien intellectuellement ; alors que je trouve le style de Michéa singulièrement lourd, bien que partageant complètement ses idées...