Cette affaire a pris une telle ampleur que finalement on doit la regarder pour ce qu’elle est : la manifestation d’une mauvaise conscience généralisée chez nos élites et une bonne partie de la population. Mauvaise conscience parce qu’en effet, et pas qu’en France d’ailleurs, les femmes ne sont pas toujours traitées avec la plus élémentaire courtoisie. Mauvaise conscience parce qu’en effet, la promotion canapé existe bel et bien et les femmes ne s’en vantent pas trop, mauvaise conscience parce que tout le monde sait bien que ces pratiques sont dommageables mais personne ne moufte encore aujourd’hui, surtout si le malappris est un gros bonnet. Mauvaise conscience parce que ces affaires ne sont chez les protestataires qu’un prétexte pour se donner une belle image, pour faire le buzz, que d’hypocrisie là-dedans !

Depardieu en est le symptôme, choisi sûrement parce qu’avec lui on ne risque plus de réprésailles. Vieux, moche, malade, has-been, et exilé fiscal qui plus est en Russie, la totale. Je ne le défends pas pour autant. Tout le monde aura remarqué que ces pratiques libidineuses visent avant tout des femmes plus vulnérables que d’autres : très jeunes et encore un peu vertes, secrétaires, assistantes, actrices aspirantes (et pas toutes prêtes à se prostituer), femmes de chambre (ah, les trousseurs de domestiques comme dirait l’autre !). Depardieu et les autres ne s’attaquent pas trop aux femmes puissantes, vous avez remarqué ? Et comme c’est bizarre ! Bref, pas joli joli tout ça, et laissez le Hamas de côté, il y a pas mal de boulot encore à balayer chez nous côté moeurs.

PS : encore une chose, l’auteur a quand même raison quand il pointe le viol devenu un fourre-tout. Si on voulait ridiculiser ce crime et les victimes, on ne s’y prendrait pas autrement.