Ce à quoi nous assistons c’est un délitement du droit, de la
responsabilité politique censée faire le droit, et du fonctionnement de nos
médias. Sans oublier que ce qui aggrave tout, c’est le manque de moyens de
notre justice qui est obligée de jongler avec des priorités et toutes les
perversités et calculs que cela peut amener.
1. Pourquoi
ne pas poser le problème de la prescription de certains délits sans oublier que
les êtres humains évoluent et changent heureusement et donc juger de ces
affaires avec tous les éléments du passé et du présent pour décider sereinement
des réparations et peines à envisager. En évitant ainsi la concurrence des
récupérations en tous genres et l’appétit des médias à se nourrir de la bête.
Fort de ce
droit, poursuivre toutes les menées accusatoires sans fondement ainsi que les menées
médiatiques y participant.
2. À minima,
construire une charte de déontologie et de règles concernant le fonctionnement
des médias parce que la liberté d’expression ici et sur bien d’autres sujets a
bon dos. Ce qui nous amènera à poser le problème de l’indépendance financière des
médias et de leur puissance dans un système de concentration. Ce qui nous
ramène à la responsabilité politique. Il ne faut pas se plaindre des effets de
ce qu’on laisse fonctionner comme si cela était une fatalité et que nous
serions tous plus ou moins responsables ou irresponsables si on préfère. Ce
régime convient à quelques-uns qui en tirent des profits politiques évidents.
Ce qui est très malsain et en réalité dangereux si on est attaché à une
véritable démocratie fondée sur l’information du citoyen, son respect et sa responsabilité.
L’avenir
déjà à l’œuvre, se dessine si nous nous laissons faire. Nous avons affaire à des
producteurs de chaos, confusions, désinformations et divisions qui engendrent
la montée phénoménale des abstentions qui font le bonheur du tandem des
démagogues et populistes. On pourrait évoquer à propos de la guerre d’Ukraine
et du conflit Hamas-Israël le rôle des médias et la disproportion de leur capacité
de propagande qui empêche la possibilité d’un authentique débat démocratique sur
des sujets vitaux. Comment faire fonctionner une démocratie dans ces conditions ?
Le rôle des médias est d’augmenter le niveau d’information,
de compréhension et de réflexion de tous. Pas la fabrique ou le service
après-vente des éléments de langage des uns et des autres mis en circulation
pour nous boucher la vue et l’esprit. Ni de jouer à saute-mouton de sondages en
sondages, qui plus est en en simplifiant quand il ne s’agit pas de déformer leur
contenu et qui mériteraient bien souvent un éclairage sur la légèreté de leur méthodologie et l’orientation et la portée de leurs questions.
Ni de faciliter l’installation des polémiques et clivages, générer de faux
débats sur des contenus biaisés ou avec des intervenants dont les intérêts ne
sont pas signalés. Se faire l’imprésario d’aventuriers de la politique à la petite semaine.