Nous pourrions être facilement d’accord en disant que :
1. Le vichysme, au delà de la collaboration avec les nazis, correspond à un vieux fonds français qui exalte une France légendaire qui serait éternelle, peuplée de gaulois râleurs, paysanne, repliée sur la famille et apeurée par l’étranger. Lorsque j’évoque le vichysme, je le sépare du contexte historique de collaboration et je n’en garde que la doctrine, celle de la révolution nationale.
2. L’identité nationale est évidemment liée à l’immigration, mais pas seulement. Elle est liée aussi à un contexte civique, à une conscience historique et je crains que le jeune noir dont vous parlez est tout autant ignorant de l’histoire franco-américaine que ses camarades français « historiques ». Liée aussi à un contexte social.
3. Le projet de l’UMP parle d’immigration et intégration : là dessus, pas de problème, ces deux concepts sont consubstantiels. L’identité nationale n’est concernée en partie que comme une composante de l’intégration. Si quelqu’un émettait l’idée d’un ministère de la santé et de la pêche, les pêcheurs seraient furieux qu’on laisse imaginer qu’on assimile leur travail à un danger pour la santé et pourtant, manger un poisson pas frais rend malade !
4. Cet article prétend tracer deux portraits parallèles représentatifs de l’identité nationale conçue non pas comme une abstraction légendaire mais comme un engagement vers les autres. Cette identité peut être très forte tout en évoluant. Rappelons nous le moment magique de la coupe du monde de 98 : le drapeau tricolore était alors empoigné par des mains de toutes couleurs, et pas toujours françaises administrativement !