Une réflexion sur les dynamiques électorales et le rôle de l’abstention qui concerne
en fait toutes les élections.
Qui ne comprend pas la tentation et la résolution de marquer son opposition
par l’abstention, un bulletin blanc voire nul avec ce à quoi nous
assistons ? Rappelons qu’il s’agit à la fois d’un acte individuel qui a
ses raisons propres et d’un acte collectif aussi qui nous implique bien
au-delà. Qu’il confère à un élu la légitimité de concevoir la loi, la représenter
et la faire appliquer. Que l’abstention dans l’état actuel des choses pas
plus que le vote blanc ne permet de limiter ou conditionner la légitimité d’une
élection et les pouvoirs qu’elle confère. Qu’en réalité moins nous usons de ce
droit plus nous transférons de fait de pouvoir sur nous à ceux qui eux trouvent
de bonnes raisons de voter. Pas difficile de voir que notre abstention massive
est le levier essentiel et décisif que nous avons offert à l’insu de notre
plein gré à la macronie et ce que cela représente et à la charnière
droite/extrême-droite nous attirant dans le piège qu’ils nous ont tendu et
continuent de nous tendre. N’oublions pas non plus que dans une élection à deux
tours, celle-ci se joue au 1er tour en évitant le piège de la dispersion et en
pratiquant le vote utile et que sinon effectivement subsiste ensuite le choix
de l’abstention qui signe notre impuissance et désaccord. D’une manière
générale, respectons et soutenons ceux qui respectent leurs engagements, dont
les paroles correspondent à leurs votes effectifs ici ou au parlement européen,
plutôt que ceux qui ont l’habitude, comme une seconde nature, de s’y
dérober au gré des circonstances. Soyons donc résolument présents à toutes les
élections si nous voulons un jour pouvoir participer à une démocratie fondée
sur un citoyen correctement informé avec les moyens politiques de se faire
respecter et des mandants responsables politiquement. Parce qu’en réalité nous
sommes arrivés au point de bascule entre celle-ci et un autoritarisme renforcé
en préparation.