Puisque Mr Scipion nous parle pragmatisme de la torture, quelques questions se posent.
« Et il faut vraiment être crétin pour croire que la 10e DP a gagné la bataille d’Alger, grâce à de faux aveux de menteurs. »
La 10e DP a-t-elle gagné la guerre d’Algérie ?
La vision monoculaire de la torture est parfaite pour celui qui se croit dans son bon droit, seulement chaque pan de la société, de la planète s’estime, à un moment donné, dans une circonstance déterminée, dans son bon droit.
Les nazis considéraient les résistants comme terroristes, était ce le cas ?
Aujourd’hui nous disons non, seulement entre temps les nazis furent vaincus, dans le cas où ils seraient (malheureusement) encore au pouvoir, nous serions, sans aucun doute, en accord avec leur vision.
Dans le même état d’esprit, le conflit israelo-palestinien prouve bien que suivant la vision que l’on en a, détermine le bord d’où provient le terrorisme.
Ce déterminisme est toujours dépendant du camp où nous sommes, les talibans, par exemple, étaient plus dans leur bon droit face aux envahisseurs russes ou américains, pourtant nous les considèrons comme des terroristes alors qu’ils défendaient leur pays comme les résistants chez nous en 39-45.
Le 11 septembre peut être considéré, par nous occidentaux, comme une attaque terroriste, et par d’autres comme une stratégie de défense, suivant l’interprétation que l’on en fait.
Il ne peut y avoir dans cet étalage aucune rationnalité dans l’utilisation de la torture si ce n’est qu’une entreprise pour imposer à l’« ennemi » ses vues et ses désirs politiques et certainement pas pour découvrir LA Vérité.
Au même titre qu’on ne peut imposer la démocratie ou la république, on ne peut justifier d’actes contraires à son éthique affirmée, au risque de se désavouer et par ricochet de donner les arguments aux oppositions.
De plus, nulle part et jamais, la torture n’a fait preuve d’efficacité, si ce n’est pour assoir un pouvoir déjà établi sur la terreur, et l’histoire montre que les tyrannies ne durent jamais dans le temps.
D’autre part la torture nuit dans tous les cas à celui qui la pratique, prouvant sa faiblesse de moyen et son incapacité à déterminer les dangers dans l’oeuf afin d’agir en conséquence.
La torture c’est la gifle du père excédé, mais en aucun cas, la méthode adéquate d’éducation, les seuls effets qui en résultent peuvent être la révolte au mieux, la révolution au pire mais jamais la soumission définitive.