@Seth
Le « saint homme » qui vit avec, son mari, est du même calibre.
Il s’agit de Robert Kagan, théoricien de la « guerre perpétuelle » des Etat-Unis contre le reste du monde.
Un gros vilain, bien dangereux. cf. ci-après :
Robert Kagan est bien connu désormais en Europe pour son article « Power and weakness » publié dans Policy Review en juin 2002, article devenu en 2003 un succès de librairie sous le titre Of Paradise and Power. America and Europe in the New World Order (traduit chez Plon en février 2003 sous le titre La puissance et la faiblesse. Les États-Unis et l’Europe dans le nouvel ordre mondial). Il y analyse en une série de formules choc le fossé supposé entre les États-Unis et l’Europe, particulièrement en ce qui concerne l’importance de la guerre et de la volonté de puissance comme fondement de la paix mondiale. Il y appelle également, comme son presque homonyme Robert Kaplan dans Warrior Politics : Why Leadership Requires a Pagan Ethos (en français La Stratégie du guerrier. De l’éthique païenne dans l’art de gouverner, mars 2003) au développement des vertus guerrières américaines pour assurer l’équilibre du monde.Il est aussi l’un des plus chauds partisans de la guerre en Irak et de la construction de cet espace de guerre perpétuelle qu’on appelle « l’Empire américain ». Il fut l’un des premiers dans les colonnes du Washington Post, le 12 septembre 2001 au lendemain des attentats à New York et à Washington, à demander au Congrès de déclarer la guerre… sans même désigner d’ennemi particulier. Simplement déclarer la guerre (« Congress, in fact, should immediately declare war. It does not have to name a country » ; Robert Kagan, « We must fight this war »).Robert Kagan a participé aujourd’hui, vendredi 14 novembre 2003, à une discussion en ligne sur le site du Washington Post, sur le thème du fossé entre les États-Unis et l’Europe : les questions d’ensemble étaient les suivantes « Have American and European interests irreversibly diverged ? How is the transatlantic relationship shifting ? Are American and European views of the world mutually exclusive ? ».La transcription de cette discussion est en ligne sur le site du Washington Post. Pas de surprises particulières… mais on appréciera tout spécialement la fin de ce « chat » où Robert Kagan aborde les questions de la position du gouvernement français face à l’Irak et de la laïcité en Europe. Pour vous mettre l’eau à la bouche, Kagan explique entre autres, qu’il est d’accord avec la position d’un participant au « chat » qui affirme que la France s’est opposée aux États-Unis parce qu’elle pense (!) qu’il est impossible d’établir la démocratie dans les pays du Moyen-Orient (« (From) Sandusky, Ohio : France phrased its opposition in a series of supposed analytical points […]. One of the more interesting ones was the somewhat condescending point of view that it is idealistic and naive to conceive of the Middle East as a place where democracies can take root […]. Robert Kagan : I’m inclined to share your analysis regarding France’s goals »).