Au rythme actuel de la baisse de la natalité, la génération qui monte sera moins nombreuse que la génération qui s’en va ». Grande
première depuis la Seconde Guerre mondiale : en 1975, le taux de
fécondité français passe sous le seuil de renouvellement des
générations : fini le baby boom ! La politique nataliste trouve
alors son champion : Michel Debré. Le député gaulliste, ancien Premier
ministre, s’est opposé à la loi Veil pour le droit à l’avortement et
déploie toute son énergie sur natalité. Pour lui, c’est « l’avenir de la France » qui est en jeu. C’est ce qu’il déclare avec un ton volontairement dramatique en septembre 1975 : « La
France va-t-elle de nouveau connaître une période où le nombre des
cercueils sera chaque année supérieur à celui des berceaux ? (...) C’est
notre avenir qui est en jeu (...) C’est pourquoi il est important
qu’augmente le nombre des foyers d’au moins 3 enfants ! »
* * *
La politique culpabilisante à l’égard des femmes défendue par Michel
Debré sera vivement critiquée, notamment par Élisabeth Badinter en
octobre 1989, dans un JT de FR3 Toulouse : « Il y a une politique
traditionnelle nataliste qui a toujours échoué. Je pense, par exemple,
au discours de Michel Debré, appelant les femmes à faire leur devoir, à
être mère, rappelant leur nature, rappelant qu’elles sont responsables
et que si elles ne le font pas, elles sont coupables ! »
Merci les Badinter...