DENATALITE : il faut « réarmer démographiquement la France », « une immigration », « pas besoin d’enfants »...
Le Président Macron veut « réarmer démographiquement » la France, le plaidoyer de la gauche unie à Saint-Ouen (Socialistes, écologistes, communistes, Insoumis dissidents...) déclare lui : « Oui, on a besoin d’immigration ! » et Sandrine Rousseau prétend que « La baisse de la natalité est rassurante… Je vais vous dire et ça va être choquant, mais la baisse de la natalité fait partie des variables qui sont rassurantes. » A propos de la mise en place d’une politique familiale, elle ajoute : « On n'a pas besoin, pour notre système économique, d'avoir plus d'enfants et je le dis en tant qu'économiste. »
Comment s'en faire une idée quand le premier voudrait inciter les français à avoir des enfants pour des raisons économiques, les second les prélèveraient ailleurs sans discernement d'âge ou d'origine par idéologie politique et que la dernière est pour le statu quo par esprit de contradiction ?
De moins de 3 milliards en 1950 la population mondiale a dépassé les 8 milliards d’individus aujourd’hui, parler de dénatalité semble donc incongru. On pourrait plutôt se demander comment limiter cette croissance exponentielle comme la Chine et l’Inde qui gèrent leur population à l’intérieur de leurs frontières avec des campagnes différentes de limitation des naissances. Une prise de conscience qui échappe à 20% de la population mondiale musulmane. L’Occident a opté depuis des décennies pour un autre modèle, la contraception. Elle ne répondait pas à une nécessité démographique mais à un besoin de confort personnel des populations dans le cadre de sociétés avides de libertés individuelles, une aspiration qui s’est répandue.
Nos modèles économiques lient généralement croissance économique et croissance démographique.
L’exemple du financement de nos retraites appuyé sur les générations à venir permet à chacun de comprendre que l’engrenage ne peut pas s’interrompre sans catastrophe, l’effort financier à consentir serait insupportable pour nos économies et les populations n’y sont pas prêtes.
Au Japon la dénatalité a amorcé un virage critique, le pays pourrait perdre un tiers de sa population en âge de travailler d'ici à 2040. Les mesures envisagées pour y remédier -aides financières pour les familles, accès aux services de garde d'enfants, congés parentaux- se heurtent à des comportements qui ont changé la société en profondeur. Il sera difficile de les compenser avec des mesures tardives pour des femmes qui ont découvert une liberté possible hors des lourdes contraintes familiales traditionnelles. Faute d'avoir accompagné sa transformation, le Japon est entré aussi dans ce schéma nouveau ; la dénatalité des uns croise la surpopulation des autres.
Alors quelles conséquences possibles pour les dénatalités qui pointent ?
Chacune est à considérer pour une culture ou une société donnée, indépendamment du nombre d'individus sur la planète qui intéresse d'autres considérations que celles abordées ici.
Pour Adolphe Landry (*) « La dépopulation est une décadence » lorsque les déséquilibres qu’elle engendre ne sont plus maîtrisés. Artisan de la promotion des mesures sociales avec la Fédération des gauches, administrateur de « l’Alliance Nationale contre la Dépopulation » et défenseur de la famille au Parlement (allocations familiales, fiscalité des familles, assistance aux familles nombreuses…), il serait accusé de pétainisme comme Macron aujourd’hui pour ce motif, de Gaulle (pétainiste ?) assurera la présidence du « Haut Comité consultatif de la Population et de la Famille ».
Les temps changent, « la gauche unie » rétive à l'idée de famille, s'oppose à ces mesures difficiles, longues à mettre en œuvre et leur préfère l’immigration. Une solution qui s’est déjà imposée avec les conséquences qu’Adolphe Landry évoque sans son livre « Révolution démographique ». Il remonte le temps et souligne l’influence de la démographie sur l’avenir des sociétés. Il serait étonné de voir aujourd’hui réapparaître des maux de l’Empire romain d’Occident dont on a vu les conséquences.
Avec les modèles "famille" ou "immigration" les conséquences diffèrent. Revoyons-les dans un contexte avec des similitudes qui nous parlent.
D'abord avec le témoignage de Tite-Live (1er s. av JC) qui raconte à propos de l’attirance de la mégapole (comme l’Europe aujourd’hui) ; « Rome attirait perpétuellement… des personnes riches voulant jouir mieux de leur fortune, des gens intéressés à vivre près du pouvoir central, des pauvres gens désireux de profiter des distributions gratuites de vivres, des largesses qu’on faisait là au peuple, des trafiquants et hommes d’affaires de toutes sortes… » Pline le Jeune (Ier s. av JC) parle lui d’une cause grave de la décadence de l’Empire, il dit à propos d’un « excellent citoyen qui a voulu mettre largement à profit la fécondité de sa femme, dans ce siècle où pour le plus grand nombre, même le fils unique apparaît comme une lourde charge au regard des privilèges de la stérilité… » En Allemagne aujourd'hui des résidences, des clubs, des hôtels sont interdits aux enfants.
Mosaïque romaine au sol IIIe s. ap JC. Sicile
« … bientôt il ne s’est plus trouvé de Romains pour prendre ce pouvoir, mais des provinciaux venus de contrées lointaines, issus de races tout à fait étrangères, voire des Barbares qui avaient à peine acquis l’usage du latin. »
Adolphe Landry poursuit ; « … une période de marasme économique avait commencé au IIe s. avec un appauvrissement général.. la dépopulation… un déficit permanent que comportait la balance commerciale de l’Empire avec le reste du monde… s’en suivirent des désordres monétaires, la contraction des affaires commerciales, la régression vers l’économie naturelle… Les familles vraiment nombreuses sont devenues, à Rome, des exceptions à peine croyables. La restriction des naissances est pratiquée dans le mariage, allant souvent jusqu’à supprimer toute naissance. Le célibat est systématiquement adopté par quantité de gens. En 131 Metellus le Macédonique exhorte ses concitoyens à se marier, malgré toutes les incommodités, tous les désagréments qui s’attachent à la vie conjugale : il faut s’imposer cet effort parce que l’intérêt de la patrie l’exige impérieusement… » On a observé que la récente augmentation des mariages (2023) profitait à la natalité en France.
Comme le Japon aujourd’hui qui repense la condition féminine, à Rome dans un contexte de droit de mort pour les femmes adultères des avantages seront accordés aux mères de plus de trois enfants avec de nouveaux droits civiques, des garanties d’emploi, elles pourront alors hériter de leur père …. Des avancements plus rapides à ceux qui avaient au moins trois enfants, les autres étaient pénalisés… Aujourd’hui les audacieux Orban, Meloni, Macron… qui y pensent tout haut sont honnis pour leurs programmes "réactionnaires " d’aides aux familles.
Entre son apogée vers le IIe s. et son déclin, le nombre de romains baissera d’un tiers, des territoires se videront et les impôts écraseront les populations.
Embourbés dans leur psychose du refus de toute contrainte, à la recherche d’un sinistre épanouissement égoïste, nos nihilistes modernes sont l’expression de pans de nos sociétés malades de l’effort. Ces descendants de nantis romains décadents ont trouvé leur égérie avec l’économiste psychanalyste Corine Maier et écrivaine avec son livre-manifeste « me first » pour un narcissisme au féminin. Elle illustre cet effondrement romain et nous dit que « La famille détruit la femme, faites garder vos enfants, des grands-mères sont aliénées par leurs petits-enfants, les femmes doivent devenir égoïste comme les hommes... Le titre est en anglais parce que l’élite s’exprime en anglais, après ça ruissellera. » Une féministe misandre ou misanthrope.
Mosaïque romaine IIIe s. ap JC Sicile
A. Landry certainement vichyste, populiste, voire blanc-catho, serait crucifié aujourd’hui pour ce qu’il ajoute ; « Les mœurs se sont gâtées, à Rome, dès le troisième siècle avant notre ère. On a donné dans le pire dérèglement sexuel, dans les autres formes de l’intempérance. La dépopulation a été un des facteurs d’où est résulté cette atonie générale qui s’est établie dans le monde romain. Et en tant qu’elle a facilité et rendu même inévitable, nécessaire, la pénétration pacifique de Barbares chrétiens. Grâce aux chrétiens et même aux Barbares (déjà civilisés), les mœurs deviennent moins mauvaises. Le christianisme, avec sa haute spiritualité et la barbarie chrétienne avec sa vitalité intacte, apportent des germes d’où pourra sortir une civilisation nouvelle »… plus tard.
Quelle conséquence produira cette transformation démographique ?
Le recul civilisationnel sera flagrant en un siècle. Les populations barbares s’approprieront les richesses de l'empire romain, sans s'approprier les outils culturels pour les perpétuer. Entre son apogée vers le IIe s. et son déclin, on a estimé à un tiers la baisse de la population. Des territoires se vident et les impôts écrasent les populations. L’Europe d’alors sombrera dans un hiver civilisationnel dont elle mettra plusieurs siècles à se relever.
Les invasions résultaient d'un territoire trop grand pour en garder les frontières avec des armées de mercenaires étrangers dont l'entretien ruinait Rome. Sa dénatalité, l'immigration galopante, une classe dirigeante corrompue, le goût perdu de l'effort, un assistanat et des privilèges pour les romains... contribuèrent à la fin de l'empire romain d'Occident. Toute ressemblance avec nos sociétés modernes ne saurait être fortuite.
Nous pourrons donc nous intéresser aux solutions que proposera notre Président aux français et l’Europe à ses ressortissants, en considération de l’enjeu pour notre civilisation romaine, chrétienne et grecque, plutôt que celui des petits partis partisans avec leurs idéologues décadents.
« Ce n'est point à un incident de gouverner la politique, mais bien à la politique de gouverner les incidents. » (Napoléon)
(*) Adolphe Landry Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités entre-deux-guerres.
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