Vaste
programme. Le peuple, la multitude comme on l’appelait avec mépris,
sont enfermés dans des situations matérielles dont ils ne peuvent
sortir. La France avec ses 6 millions de chômeurs, ses 12,5% de
pauvres a recours à des expédients et des fuites en avant.
L’avenir fait peur ? Faites en sorte qu’on ait besoin de vous,
conseillait Machiavel au Prince. Et chacun de demander à l’Etat de
faire quelque chose. Mais quoi exactement ?
La
démocratie, en France, si on pose une échelle de 1 à 100 avec un
curseur, n’arriverait difficilement qu’à 40. Alors on s’interroge,
on tourne en rond et les frustrations et les colères explosent. Les
discours fusent, les plateaux de télé, les éditoriaux, les réseaux,
débordent de débats, d’analyses, de manifestes débouchant sur des
escarmouches, des manifs et des slogans.
Le
capital est mobile, le travail ne l’est pas, ou si peu qu’on ne lui
demande pas son avis. Court-circuiter les Etats ? Empêcher un
système tentaculaire de prospérer alors qu’il entoure la planète
entière et affecte la vie de chacun ? Il y avait bien autrefois
l’évocation d’un internationalisme du travail qui ne s’est pas
réalisé. Mouvement étouffé par les intérêts particuliers, le
capitalisme (cet opportunisme de classe comme l’appelle P.
Rosanvallon) et l’aveuglement des politiques.
Vous
avez dit Système ? Quel Système ? Il est comme le diable, il veut
faire croire qu’il n’existe pas ou qu’il ne veut que notre bien. Ou
qu’il est si complexe que personne n’en viendra à bout. Mitterrand,
après 1981 avait essayé de faire des nationalisations massives ; il
avait dû vite renoncer...
Alors,
que faire ?