@Sylfaën.H.
Salutations, à propos de problèmes mal posé, je me permets ceci :
La Boétie, extrait du Discours de la servitude volontaire
il me semble que dans le cas présent le probleme n’est pas perçu, le probleme c’est l’humain et sa psyché qui a dégénérée
Pauvres gens misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre
mal et aveugles à votre bien ! Vous vous laissez enlever sous vos yeux
le plus beau et le plus clair de votre revenu, vous laissez piller vos
champs, voler et dépouiller vos maisons des vieux meubles de vos
ancêtres ! Vous vivez de telle sorte que rien n’est plus à vous. Il
semble que vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu’on vous
laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies.
Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas
des ennemis, mais certes bien de l’ennemi, de celui-là même que vous
avez fait ce qu’il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à
la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous
offrir vous-mêmes à la mort. Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux
mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du
nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que
vous lui fournissez pour vous détruire. D’où tire-t-il tous ces yeux
qui vous épient, si ce n’est de vous ? Comment a-t-il tant de mains
pour vous frapper, s’il ne vous les emprunte ? Les pieds dont il foule
vos cités ne sont-ils pas aussi les vôtres ? A-t-il pouvoir sur vous,
qui ne soit de vous-mêmes ? Comment oserait-il vous assaillir, s’il
n’était d’intelligence avec vous ? Quel mal pourrait-il vous faire, si
vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du
meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes ? Vous semez vos
champs pour qu’il les dévaste, vous meublez et remplissez vos maisons
pour fournir ses pilleries, vous élevez vos filles afin qu’il puisse
assouvir sa luxure, vous nourrissez vos enfants pour qu’il en fasse des
soldats dans le meilleur des cas, pour qu’il les mène à la guerre, à
la boucherie, qu’il les rende ministres de ses convoitises et
exécuteurs de ses vengeances. Vous vous usez à la peine afin qu’il
puisse se mignarder dans ses délices et se vautrer dans ses sales
plaisirs. Vous vous affaiblissez afin qu’il soit plus fort, et qu’il
vous tienne plus rudement la bride plus courte. Et de tant d’indignités
que les bêtes elles-mêmes ne supporteraient pas si elles les
sentaient, vous pourriez vous délivrer si vous essayiez, même pas de
vous délivrer, seulement de le vouloir.
Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous
demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le
soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la
base, fondre sous son poids et se rompre.