À mon avis
vous généralisez à outrance le fait que oui, une organisation qui existe
justement parce qu’elle est un système organisé fonctionne pour se maintenir au
point d’oublier les objectifs qui ont prévalu à sa création et installation et
a tendance à se préserver en tant qu’organisation y compris par la contrainte. L’enjeu
c’est la démocratie qui est une très vieille idée qui se nourrit de l’expérience
accumulée, des essais et erreurs commises et de la créativité sans fin de notre
intelligence collective quand elle est mise à son service.Vous pouvez modifier
les rapports de production et ne pas avoir la démocratie. Cela finit mal à ce
qu’il apparaît.
Sans la mise
en place d’une authentique démocratie par une réforme profonde de nos
institutions, la récupération par le politique du pouvoir d’arbitrage
économique, la fin du monopole de la finance sur les médias, l’indépendance du
service public de l’information garantie par la loi et le Parlement, la défense
de nos intérêts nationaux au sein de toutes les institutions supranationales à
commencer par l’UE, nous ne serons
jamais respectés ni entendus, juste des citoyens pour la forme et les discours.
Ce sont des conditions incontournables à saisir que n’ont pas connues ceux qui
nous ont précédés et qui sont à notre portée si nous en avons le courage ou la
volonté.
La
démocratie est le chemin et l’objectif, le moyen et la fin. Pour vivre elle a
besoin de citoyens bien formés et informés, en capacité de participer aux
principales décisions engageant l’avenir commun qui nous relie tous. En
capacité de la protéger aussi, au besoin de ses dérives. C’est l’outil de la
responsabilité, en capacité de conjuguer la créativité et l’énergie des
individus et de la société en équilibrant avec équité l’intérêt individuel et collectif. Il n’y a
de démocratie que fondée sur des responsabilités partagées, les mérites et
compétences dans la mesure où chacun puisse y accéder, et la solidarité. Je ne vois pas pourquoi nous devrions y
renoncer sous un prétexte ou un autre ni nous arrêter de poursuivre le long
chemin commencé il y a longtemps par nos prédécesseurs parce que cela
dérangerait certains, peu nombreux vis-vis de nous, dont ils ne peuvent se
passer alors que l’inverse est évident. Qui concentrent les pouvoirs et la
force en entretenant notre ignorance et divisions. Je ne vois pas pourquoi nous
et les générations qui arrivent, nous n’en serions pas capables. Sauf à
continuer d’écouter et de se soumettre à ceux que cela dérange ou à attendre que le voisin fasse notre part en
sus de ce qui nous concerne aussi, ce qui revient au même.
Si nous
voulons une démocratie à peu près fonctionnelle, sociale, humaniste, pacifiée,
c’est tout le peuple qui doit avoir accès à une éducation suffisante et bien
organisée qui doit être une priorité afin de pouvoir comprendre et participer à
la vie citoyenne selon nos besoins et/ou envies. Cela paraît une montagne à
franchir mais si nous mesurons le chemin parcouru et l’accélération de nos
prises de conscience et de nos capacités
cognitives collectives et savoirs depuis nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, il
me semble que c’est à notre portée tout autant que de méga catastrophes ou de
sérieuses régressions qui sont toujours
possibles. Nous faisons, nous participons à notre histoire commune
chacun à notre mesure et plus nous serons nombreux à en prendre conscience,
plus me semble-t-il, la balance peut pencher du bon côté.
C’est ambitieux mais avons-nous le choix ? Si nous ne voulons pas nous retrouver un jour, sans trop comprendre, comme un ukrainien ou un russe, qui se bat pour son pays parce qu’il n’en a pas d’autre, qui n’a pas vraiment le choix, qui ne sait pas bien pour qui, pour quoi, contre qui, contre quoi, qui connaît la solidarité de la peur et de la nécessité immédiate comme tous ceux qui nous ont précédés ou qui le vivent actuellement de par le monde.