@alinea
J’ai vaguement songé à faire un article, mais la métropole est tellement engluée par ce qui est de gauche, ce qui est droite, à quoi ce site échappe mal, que je ne savais pas comment empoigner ça.
La question n’est pas la démocratie, mais l’existence, ou non, d’un peuple.
Il y a trois assemblées provinciales : celle du Sud (c’est à dire la zone de Nouméa, 65% de la pop totale calédonienne), celle du Nord (où je suis, kanak à 72 %), celle des Iles Loyautés (Ouvéa — Lifou — Maré, kanak à 95%).
Le « destin commun », depuis la poignée de mains Tjibaou/Lafleur était une voie ouverte, mais ce n’était pas suffisant. La formulation, d’ailleurs, induit le jacobinisme républicain, la dilution en un seul peuple.
Les indépendantistes kanaks ne sont pas clairs s’ils veulent l’indépendance, le grand saut en refroidit quand même un certain nombre, sinon « l’indépendance association », ou « l’autodétermination »... Reste que les kanaks ont peur de perdre leur vie en tribu, dans « la brousse » (la campagne), avec le droit coutumier et toute leur codification sociale d’existence qui leur convient.
Si les émeutes sont nées cette fois-ci à Nouméa, elles sont le fait de kanaks qui n’ont plus guère de lien avec leurs tribus d’origine et pas insérés dans la vie « moderne » de Nouméa. Ils vivent en « squats », en simili tribus disséminés dans le Grand Nouméa et aux alentours, aux bords de grands axes, de creeks pollués, dans des coins forestiers. Ils ne sont plus en mode coutumiers, mais simples bidonvilles.
Au Nord et aux Loyautés, c’est complètement calme, hormis les pénuries dans les magasins du fait de la rupture des approvisionnements. ils font des manifs et regroupements mais sans barrages sur les routes, ni violence. Ils s’accrochent au gel électoral car ils n’ont pas envie de devenir des kanaks de squats. Un village de brousse est fait de magasins + administration + industries, très peu d’habitations. Ce sont les kanaks des tribus qui vont y bosser, même les cadres, y compris dans les mines calédoniennes.
Les loyalistes : les caldoches et les partis associés qui ont les voix des autres minorités calédoniennes sont devenus, surtout avec Macron, impatients de solder cette histoire et de faire de la Nvelle Cal un simple pays Français. Une Sonia Bakès, ancienne membre de la Nvelle Cal, devenue ministre de la lutte contre les sectes complotistes, c’est le parcours type d’un loyaliste qui part en couilles sous Macron, avec des concepts d’extra-terrestres qui déferlent sur le Caillou dont personne n’a besoin et ne comprennent même pas le problème.
Le logiciel qui manque est le fédéralisme, avec de réels pouvoirs provinciaux, avec capacités législatives et non de simples délégations de pouvoir d’un gouvernement de Nouméa chapeauté par l’Elysée.
Ou bien une répartition législative entre droit coutumier et droit calédonien/Français.
Bref, il y a des voies possibles, mais c’est l’imagination qui manque et qui est refusée entre l’indépendance de la Nvelle Cal ou sa réduction à une simple province Française. Donc les extrêmes se renforcent, qui va gagner, qui va perdre...
Il y a d’autres aspects, mais j’essaie de m’en tenir à la problématique essentielle.
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