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Commentaire de Luniterre

sur Meyssan : « Le vieux monde est déjà mort mais la classe politique en France est déconnectée du réel »


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Luniterre Luniterre 27 juin 2024 01:17

La position de Bastiat sur le rapport entre l’Etat et l’armée a pu varier selon ses écrits, mais la citation ici remise dans son contexte ne laisse pas place au doute : Bastiat réduit bien le rôle de l’Etat à « Justice-Police » ce qui est bien une position de type libertarienne extrême.

 

En 1976 Rueff a signé un papier « historique » intitulé : « La fin de l’ère keynésienne ». Comme je vous l’ai déjà expliqué de façon peut-être même trop résumée, et donc trop simplifiée,(https://www.agoravox.fr/commentaire6741746) les théories économiques ont essentiellement une pertinence concrète en rapport avec l’époque qui les a générées et trouvent naturellement leurs limites au-delà, même si elle ont pu apporter au cours du processus quelques principes transhistoriques qui sont en quelque sorte les leçons utiles de l’histoire.

 

Et donc « néo-libéralisme », comme vous le remarquez vous-même, n’est pas « libéralisme » : c’est carrément encore une nouvelle époque, même si Rueff, par contre, a su parfaitement saisir les causes et processus de la fin de l’ère keynésienne.

Le néolibéralisme est une sorte de longue transition entre l’ère keynésienne, qui marque l’apogée du développement capitaliste industriel « classique », pour amorcer la lente descente aux enfers du banco-centralisme dont la porte s’est en réalité refermée (question sortie) avec la crise de 2007-2008.

 

La succession des époques n’est pas une suite de dérives idéologiques des économistes, ni des politiciens, mais une évolution des forces productives, des rapports de production. Idéologies et politiques ne font que « suivre », et généralement avec pas mal de retard en termes d’adaptation…

De Gaulle, dans une large mesure, a su voir plus loin que Rueff et agir en pragmatique, tout en restant fidèle à ses fondamentaux, ce qui est bien caractéristique de la période 1958-1959 :

Décembre 1958-décembre 1959 : la parenthèse libérale du gaullisme

http://www.ipolitique.fr/archive/2017/01/03/de-gaulle-liberal.html

 

Pour ce qui vous semble être « la prime question profonde : libéralisme ou socialisme » je constate simplement qu’à l’ère du banco-centralisme elle est tout à fait dépassée et que l’on ne reviendra ni à l’un ni à l’autre, et surtout pas, tels qu’ils furent sous ce nom au XXème siècle, vu que les rapports de production modernes sont ceux d’une technologie complètement différente et qui induit déjà des rapports sociaux complètement différents de ce qu’ils étaient au siècle précédent.

Améliorer aujourd’hui les choses, c’est donc trouver une alternative au banco-centralisme, qui reste à inventer et à construire.

Luniterre


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