Ce qui devrait nous sauter aux yeux.

1. Ce sont des moyens comme jamais mis au service de la visibilité et de la promotion de l’extrême-droite par des milliardaires de la mondialisation qui sont le cœur du pouvoir économique et médiatique de notre société, qui imposent aux politiques leurs priorités et  lignes rouges (fiscalité par exemple) ce qui a complètement déséquilibré la répartition des richesses produites et affaibli considérablement nos services publics, le patrimoine de ceux qui n’en ont pas.

2. Un parti politique visiblement pris en main par des spécialistes de l’opinion publique, des communicants venus du monde des affaires, et la mise en place d’une stratégie fondée sur la mise en forme rhétorique et spectaculaire de thématiques, slogans, mantras sortis d’enquêtes d’opinion circonstancielles et réinjectés dans des sondages censés les confirmer et saturer ainsi l’espace public. Récupérant faits divers et actualités à l’aune de cette grille que l’on cherche à nous imposer. Inutile de dire que sans les outils de nos milliardaires et leur puissance rien de tout cela ne serait possible.

3. Vient alors l’inéluctable question. Que font ensemble ces milliardaires et leurs moyens considérables et ces politiciens ? La réponse est évidente. Tous ces moyens et cette énergie sont mobilisés pour le pouvoir, pour le conserver et le développer. La question suivante étant donc « Pour faire quoi » ?

4. En réalité beaucoup de réponses sont sous nos yeux. Cependant n’attendons pas de la part des médias de nous le montrer ou de nous l’expliquer pour des raisons que l’on a même plus besoin de signaler.

L’extrême droite veut encore augmenter la privatisation des médias (on croit rêver), supprimer la Poste pour la remplacer par Amazon, « augmenter les salaires des entreprises jusqu’à 10% avec la contrepartie que ces 10% soient exonérés de charge » qui sont en réalité du salaire différé et qui permettent de financer les quatre branches de la Sécu (vieillesse, maladie, famille, accidents de travail – maladies professionnelles. En bref, des services publics, non marchands, qui contribuent à l’intérêt général. Sur les 436 milliards d’euros de recettes de la Sécurité sociale, 40% proviennent des cotisations patronales. En permettant au patronat d’augmenter les salaires tout en se soustrayant au financement de ce système, le RN organise le déficit des caisses de retraite. L’Institut Montaigne, qui évalue les propositions des différents partis politiques, estime en effet le coût net de cette mesure pour les finances publiques à 12 milliards d’euros nets en 2029. 12 milliards d’euros en moins pour la Sécurité sociale donc.

Ce mécanisme n’est pas nouveau. Il s’agit d’un processus politique néolibéral bien connu, et dénoncé depuis longtemps par la gauche de rupture. « Un des moyens de tuer un service public est de couper le financement. Vous voulez détruire un système ? Coupez les vivres. Ça ne marchera plus. Les gens s’énerveront, ils voudront autre chose. C’est une technique standard pour privatiser un système », décrivait Noam Chomsky dans le film Requiem pour le rêve américain.

5.Vient l’inéluctable conclusion, pour maintenir ce type de gestion économique et ses conséquences, il faudra bien en venir à un régime autoritaire en mesure de contenir les désordres qu’il crée. Et nous y sommes. À nous de voir.

https://linsoumission.fr/2024/06/22/comment-le-rn-veut-tuer-les-retraites