@La Bête du Gévaudan
En
ce qui concerne Léo Strauss, je n’ai pas la prétention de connaître
le travail de cet auteur, mais il semble nettement, selon sa notice
Wikipédia, qu’il distingue lui-même des périodes historiques dans
la pensée humaine (« les trois vagues de la modernité »),
et y compris concernant le concept de "droit
naturel" selon la notice Wikipédia consacrée spécialement à ce sujet, et à
propos du quel il est nommément cité.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Leo_Strauss
https://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_naturel
En
ce qui concerne le « droit du gourdin » et le "droit de
la bombe atomique", même si ma façon de le formuler est ici en
quelque sorte un raccourci de la vôtre, il me semble donc bien que
vous y donnez vous-même la réponse...
Jusqu’à
une époque pas si éloignée la question de la propriété,
notamment esclavage et terres, était essentiellement, sinon
exclusivement, une question de rapport de force.
Le
droit formel ne faisant qu’entériner le rapport de force,
initialement établi par la violence. Éventuellement, il le
reproduit ensuite par la notion d’héritage, qui ne fait bien souvent
que reproduire les rapports de force des générations antérieures.
Accumulation
par la force et accumulation par l’héritage se sont combinées pour
le développement des forces productives modernes : ce n’est pas un
jugement de valeurs morales, mais un simple constat historique.
A
la suite de quoi ceux qui ne possédaient que leur force de travail
ont éprouvé la nécessité sociale de s’organiser pour défendre
leurs conditions de vie, ce qui est également estimé comme une
chose juste, nécessaire et légitime par Bastiat lui-même, du
reste.
Ce
type de rapports sociaux, avec ses qualités et ses défauts, n’a pu
prendre une forme durable qu’avec les rapports de production
industriels. Rapports qui changent à nouveau, au XXIème siècle,
avec l’informatique, la robotisation, et dans notre pays, carrément,
la désindustrialisation.
"Le
droit de la bombe atomique" n’est pas fondamentalement
différent. Les nations qui la possèdent sont clairement dans
un rapport différent avec les autres concernant toutes les notions
de droit international, et y compris commercial, in fine, dans la
mesure où elles sont moins susceptibles de soumission que les autres,
même si cela reste officiellement de l’ordre du « non-dit ».
On
pourrait ainsi examiner un grand nombre de cas spécifiques, et à
tous les échelons de la société, à toutes les problématiques
géopolitiques, et on peut toujours décider de baptiser le tout
« droit naturel », mais le fait est bien précisément qu’il
est tout à fait relatif, selon les époques, selon l’échelon social et/ou l’échelle à
laquelle on l’observe. Et in fine, selon le rapport de force, même
si pas toujours établi par une violence directe.
Luniterre