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Commentaire de Luniterre

sur Le Roi « Capital » est mort, vive la Reine « Dette » !


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Luniterre Luniterre 7 juillet 2024 02:07

[Suite du post précédent] Le cours des actions a donc connu un rebond effectivement « spectaculaire », surtout à priori en regard de la situation, au printemps 2020, en plein confinement et arrêt de l’activité économique. Ce n’est donc pas grâce à M. Gaspard, mais on vient de voir pourquoi, dans le post précédent : les Banques Centrales ont massivement racheté des titres, et principalement de la dette des Etats, sur les marchés secondaires, ce qui a réellement inondé les marchés financiers de « liquidités » nouvelles pour leurs activités spéculatives…

 

C’est également le mécanisme employé par les mêmes Banques Centrales à la suite de la crise de 2007-2008, et que l’on a appelé « Quantitative Easing », et qui se reproduit donc encore en juin 2024, comme vu au post précédent.

 

Or ce qui caractérise ces temps de crise aiguë, c’est aussi, précisément, l’endettement des entreprises. Et le ratio d’endettement des entreprises, lui, contrairement à celui des Etats, a une limite, au-delà de laquelle la faillite est quasi certaine. Et ce ratio tient essentiellement compte des capitaux propres, qui comprennent le capital social de l’entreprise, c’est-à-dire la valeur de ses actions. Autrement dit, une entreprise sur laquelle a lieu une spéculation à la hausse a également une capacité d’endettement plus grande pour faire face à la crise, indépendamment de la valeur de son activité productive et commerciale réelle.

Evidemment, ça peut paraître choquant, mais le fait est que l’économie « moderne » ne survit plus, essentiellement, et surtout depuis 2008, que par ce biais. C’est le principe même du banco-centralisme, qui permet le renouvellement et l’expansion du capital fixe des entreprises, indépendamment de leur rentabilité « capitaliste » réelle.

Le nouveau pic de la crise en 2020, avec des entreprises à l’arrêt et une reprise de la spéculation, n’a fait que souligner cette réalité.

 

Mais si l’on regarde l’évolution économique depuis 1950 (*) on voit que c’est une tendance de fond, devenue quasi définitive à partir déjà des années 70 et les grands débuts de la financiarisation à outrance de l’économie. Simplement la crise de 2007-2008 marque le point de non-retour à partir duquel elle ne peut plus du tout se passer de sa béquille banco-centraliste pour tenir debout, en raison de la prééminence toujours croissante du capital fixe et de l’accélération de sa vitesse de renouvellement, corollaire du progrès technologique.

 

Donc il faut construire une alternative crédible au banco-centralisme, qui équilibre production et besoins sociaux réels, plutôt que de chouiner inutilement après les spéculateurs façon Gaspard-LFI & Cie.

Mais pour l’instant le « multiplicateur keynésien » c’est juste éventuellement le multiplicateur de la dette et de l’asservissement au banco-centralisme, et donc on préfère s’en passer… !

Luniterre

(*https://ekladata.com/[email protected]

https://ekladata.com/3B5NtscK1bNPBsYUgGItuP1pAdY.png

http://cieldefrance.eklablog.com/le-roi-capital-est-mort-vive-la-reine-dette-a215991921 )


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