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Accueil du site > Tribune Libre > Le Roi « Capital » est mort, vive la Reine « Dette » !

Le Roi « Capital » est mort, vive la Reine « Dette » !

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« Le Roi est mort, vive le Roi ! ». La tradition monarchique et aristocratique n’a eu de cesse d’éviter la « vacance du pouvoir », ce qu’elle a finalement résumé par cette formule. Mais déjà, cela lui a pris plusieurs siècles avant que cela ne paraisse une « évidence » aux populations soumises à ce régime.

La bourgeoisie française fête le 14 Juillet comme l’avènement de son propre règne en tant que classe « républicaine », mais elle a encore dû composer avec deux empereurs et trois rois, soit soixante six ans de « compromis » entrecoupés de quatre ans de l’éphémère IIème République…

Mais la bourgeoisie française n’est pas tombée du ciel avec l’orage du 14 Juillet. Comme la plupart des autres bourgeoisie, si elle s’est en quelque sorte lentement « sédimentée » dans les bourgs plus ou moins « francs » du moyen-âge, elle a connu littéralement ses « classes » économiques sur les « bancs » des changeurs, même si parfois précisément avec quelques « ruptures de bancs », banqueroutes de quelques « erreurs de gestion » considérées peu ou prou comme escroqueries.

Bourgeoisie, banque et capital, voilà quelques vocables associés qui ont fait, bien avant 1789, l’histoire de notre pays comme celle de pas mal d’autres, en Occident.

« Le Capital », le mot est lâché, le « maître » mot qui a fait l’histoire de la société industrielle moderne, apparaît avec elle comme la notion centrale de la vie économique, indépendamment des régimes sous lesquels il s’est « épanoui »…

Pourtant, difficile, donc, de préciser la date exacte à laquelle il aurait fallu s’écrier : « Le Roi est mort, vive le Capital ! »

Récemment, un bref billet, dit « Telex », du Monde Diplo, s’exprimait ainsi :

« La dette publique occupe une place singulière dans la boîte à outils des politiques néolibérales. Elle joue à la fois le rôle de croquemitaine et celui de bain de jouvence. D’un côté, son augmentation menacerait l’ensemble de l’économie, la laisser « filer » représentant une forme d’irresponsabilité coupable : la transmission aux générations futures du fardeau amassé du fait de l’égoïsme de celles d’aujourd’hui. De l’autre, elle maintient en vie un système désormais incapable de se passer d’elle. Outre que ses titres alimentent le processus de financiarisation et offrent aux marchés les véhicules d’investissement dont ils ont besoin pour fonctionner, la dette permet d’ajourner les manifestations trop violentes du conflit inhérent aux démocraties libérales en régime capitaliste. »

https://www.monde-diplomatique.fr/telex/2024-06-Dette-publique

Ce qui acte on ne peut plus nettement que dette publique et dette privée sont inséparables et complètement interdépendantes, et que la vie « financière » du pays ne peut tout simplement pas continuer sans la dette qui la « soutient »…

Si Marx revenait aujourd’hui analyser d’un point de vue matérialiste et dialectique notre société parfois même qualifiée de « postindustrielle », il n’écrirait donc sans doute pas une œuvre monumentale baptisée « Le Capital », mais chercherait plutôt à comprendre comment s’est opérée cette mutation « postindustrielle » et comment s’opère le « soutien » vital de la dette à ce système « moderne » du XXIème siècle.

Son « maître mot », sinon le titre de son œuvre maîtresse éventuelle, ne serait donc plus « Le Capital », mais « La Dette »…

A quel moment s’est donc opéré ce « glissement sémantique » discret, mais qui a tout, quant au fond, d’un « glissement de terrain », sinon carrément d’un séisme ?

La crise de 2007-2008 nous paraît être le meilleur candidat, mais la crise dite « du covid », avec son cri du cœur, « Quoi qu’il en coûte ! », est sans doute un challenger honorable, sinon même une consécration !

Ce « Quoi qu’il en coûte ! » sonne donc exactement pour nous comme : « Le Capital est mort, vive La Dette ! ».

C’est à partir de ce « cri macronien » que notre réflexion personnelle sur l’évolution de la société « postindustrielle » a pris une tournure telle que l’on a pu considérer réellement la nature profonde de ce changement d’ère historique. Le « soutien » auquel M. Macron se référait à ce moment précis et sans lequel sa « petite phrase » n’aurait pas eu de sens est bien celui de la Banque Centrale Européenne, capable en quelques heures d’ouvrir les vannes d’une « création monétaire » peu ou prou « illimitée » pour renflouer un système « capitaliste » en faillite.

Mais comme le dit si bien le « Monde Diplo » : « elle maintient en vie un système désormais incapable de se passer d’elle »

C’est pourquoi il ne faut, dès lors, plus parler de « capitalisme », mais bel et bien de banco-centralisme !

A la suite du « cri du cœur » macronien recherches et polémiques se sont succédées, pour aboutir, il y a bientôt un an déjà, à cette première synthèse :

« Cinq différences essentielles entre l'époque de Marx et la nôtre »

http://cieldefrance.eklablog.com/cinq-differences-essentielles-entre-l-epoque-de-marx-et-la-notre-a214412243 

Rééditée en janvier 2024 :

« Cinq différences essentielles entre l'époque de Marx et la nôtre (Nouvelle édition) »

http://cieldefrance.eklablog.com/cinq-differences-essentielles-entre-l-epoque-de-marx-et-la-notre-nouve-a215228819 

Pour Agoravox, dans le contexte « éruptif » actuel, en voici donc une nouvelle édition :

 

******************************************

 

Capital, capitalisme, de quoi Marx parlait-il ?

 

...et qu'en est-il aujourd'hui ?

 

A la base de son ouvrage Le Capital, se trouve la notion de valeur.

La notion de valeur, dans Le Capital, est tout d'abord associée à la notion de marchandise.

Et la notion de valeur de la marchandise à la notion d'échange, et donc, de valeur d'échange.

Pourtant, ce qui est souligné au départ c'est que la valeur d'une marchandise provient essentiellement de son utilité, répondant à un besoin, quel qu'il soit.

In fine, la marchandise est destinée à être consommée, utilisée. Pour le consommateur, l'utilisateur, la valeur de la marchandise est en fin de compte sa valeur d'usage, la valeur qu'il est prêt à offrir en contrepartie de cet usage.

En fin de compte, donc, selon la loi du marché, loi de l'offre et de la demande, c'est le consommateur qui fixe la valeur d'usage, au moment de l'échange.

Pour le vendeur, au moment où il cède la marchandise, cette valeur est donc aussi pour lui la valeur d'échange.

A priori, il s'agit donc de la même, et on comprend donc bien que Marx, pour simplifier son exposé de la notion de valeur, se soit concentré presque exclusivement sur la notion de valeur d'échange.

Pourtant, les déterminants de l'une et de l'autre ne sont pas les mêmes, et il est donc nécessaire de les comprendre et de les analyser, si l'on veut comprendre les phénomènes considérés dans leur globalité, leur origine et leur évolution historique, ce qui est précisément l'objet du présent article.

Dans les Grundrisse la notion de valeur d'usage est bien davantage présente et joue même le rôle essentiel dans la définition de ce qu'est le capital.

 

 

Dans Le Capital cette notion de valeur d'usage ressurgit donc, par nécessité, dans la définition de ce qu'est réellement la plus-value. Ce brusque « retour en force » de la valeur d'usage perturbe bon nombre de lecteurs, même les plus attentifs, au point que certains, surtout parmi ceux qui n'ont pas lu, ou pas compris, les Grundrisse, y voient une sorte d'incongruité, et parfois même carrément d'anomalie ou d' « erreur » dans la théorie marxiste du Capital !

Alors qu'en réalité, ce qui détermine la valeur d'usage, c'est avant tout le besoin, sous toutes ses formes, qu'il soit vital ou non, social ou non.

Ainsi une entreprise productive, pour vivre, a besoin de vendre sa production. Mais elle ne peut la vendre qu'au prix du marché, fixé par la demande, et qui est pour l'entreprise la valeur d'échange de sa production.

La notion de besoin, pour l'entreprise, ne réside donc pas essentiellement dans la valeur d'échange de sa production, qu'elle ne maîtrise pas, mais dans les besoins de sa production, dans les besoins de son processus productif.

Dans tous les achats et dépenses liées à son processus productif, elle se trouve en réalité elle-même dans la position du consommateur. Elle est dans le besoin des biens, bâtiments, machines, matières premières, composants, énergies, etc... nécessaires à son processus productif.

C'est donc l'adéquation entre les valeurs d'usage, pour elle, de tous les ingrédients de son processus productif et la valeur d'usage, pour le consommateur de sa production, qui détermine sa capacité d'adaptation au marché ou non, son potentiel de survie.

Dans la mesure où la capacité du processus n'est pas déterminée seulement à l'instant T de chaque vente de produit mais dans la durée, par rapport à un investissement initial à amortir et à rentabiliser, on comprend donc d'autant mieux la notion de besoin dans lequel l'entreprise se trouve pour chacune de ses dépenses, que ce soit en termes d'investissement, de fourniture ou de fonctionnement.

Et le travail, dans tout ça ?

Dans Le Capital Marx passe donc assez rapidement de la notion de valeur de la marchandise à celle de la valeur du travail. Il en définit même un principe d'équivalence. A chaque étape du processus productif la valeur du produit est l'équivalent de la valeur du travail socialement nécessaire à sa production.

L'économie moderne a introduit la notion de « chaîne de valeur ». Même d'un point de vue marxiste, elle est donc appropriée, particulièrement au sens du travail nécessaire à chaque étape du processus productif.

Le travail est nécessaire à l'étape d'extraction des matières premières, de construction des bâtiments, de production de l'énergie, de fabrication des machines, de fabrication de tous les composants, et en fin de compte, de fabrication du produit fini.

Le travail est donc un ingrédient de base de toute production, tant qu'elle n'est pas entièrement automatisée et robotisée.

Le degré d'automatisation des processus productifs est donc un des déterminants essentiels du rapport entre valeur du travail et valeur de la production.

Dans les Grundrisse, Marx se place davantage dans une perspective globale d'analyse historique des processus productifs de la société humaine, et cela va donc des tribus de chasseurs-cueilleurs à l'automatisation la plus totale des processus productifs. Même si l'essentiel du sujet reste le processus industriel en voie de développement à son époque, cela débouche donc, à partir des observations concrètes qu'il est déjà possible de faire en son temps, sur une prospective concernant l'évolution d'une industrie que l'on qualifie aujourd'hui de robotisée. A tel point que nombre d'économistes systémiques actuels font de cette prospective une référence pour comprendre les processus en cours, à notre époque actuelle.

Dans la « chaîne de valeur », à chaque étape du processus productif, et quelle que soit la proportion dans laquelle il y rentre, le travail est donc un ingrédient parmi d'autres, et il a donc et une valeur d'usage et une valeur d'échange.

Dans la chaîne de valeur du processus productif, le « vendeur » de l'ingrédient travail, c'est le travailleur lui-même, qui vend sa force de travail contre un salaire, qui est donc, pour lui, la valeur d'échange de sa force de travail.

La valeur d'échange de cette force de travail est donc déterminée par le rapport entre l'offre et la demande, sur le marché du travail, au moment de la signature du contrat de travail. Les proportions dans lesquelles elle peut varier résultent de multiples facteurs, sur lesquels on reviendra plus loin.

Pour l'employeur la valeur d'usage de cette force de travail, répondant aux besoins de son entreprise, est donc réalisée par l'emploi de cette force de travail dans une phase particulière du processus de fabrication du produit, une phase au cours de laquelle elle y ajoute donc une quantité de valeur particulière et déterminant la « valeur ajoutée » à ce stade du processus productif.

Au cours de cette phase particulière du processus, l'entreprise « consomme » donc littéralement, en fait, la force de travail.

Pour l'entreprise, la force de travail est donc bien une valeur d'usage, à priori parmi d'autres, qu'elle a acheté à sa valeur d'échange, parmi d'autres marchandises dont elle a le besoin et l'usage pour survivre en tant que processus productif.

Pour autant, la force de travail, par nature, n'est pas un objet ni une substance plus ou moins inerte, mais bien, par nature et par définition, une substance vivante, une énergie qui fait donc littéralement « corps » avec son vendeur, le travailleur !

Les limites dans lesquelles elle peut varier, en tant que valeur d'échange, sont donc déjà biologiquement celles de la survie physique du travailleur, et même, plus précisément, celles de sa survie dans les conditions qui permettent une reproduction optimum de sa force de travail.

Et de plus, ces conditions ne sont pas déterminées uniquement de manière biologique, mais aussi socialement, par la capacité d'adaptation du travailleur à la société de son époque et donc aussi à son environnement culturel, éventuellement déterminant en termes de formation professionnelle.

Tous les déterminants de la reproduction de la force de travail, pour le travailleur, sont donc des valeurs d'usage, correspondant à ses divers besoins de consommation, sur tous les plans, que ce soit alimentaire ou autres.

Au moment de la signature du contrat de travail, tous ces déterminants deviennent donc ceux de la valeur d'échange de la force de travail, sous forme de salaire.

Dans la mesure où le prix du kilo de steak est l'un de ces déterminants, par exemple, nécessaire à la reproduction de la force de travail de l'ouvrier, on peut effectivement résumer symboliquement le processus de la chaîne de valeur, en termes de valeurs d'usage, en exposant simplement que le patron consomme la force de travail de l'ouvrier comme l'ouvrier consomme le steak !

Autrement dit, si la valeur ajoutée à la production par la force de travail est supérieure à la valeur du steak et autres biens consommés par l'ouvrier, il y a donc production d'une plus-value au bénéfice du patron, détenteur, par contrat, de la force de travail de l'ouvrier.

C'est pourquoi, selon Marx, on peut définir la plus-value comme la différence entre la valeur d'échange de la force de travail, le salaire, et la valeur d'usage de cette force de travail, au cours du processus productif.

Mais comme on l'a vu, la capacité de survie d'une entreprise réside essentiellement dans son adaptation au marché, qui finalise le niveau des prix pratiqués, dans les limites du libéralisme, mais cette limite est un autre sujet, sur lequel on reviendra également.

Concrètement, la réalisation de la plus-value n'est donc possible que si le prix du marché, pour la production, est supérieur au coût de production, dans l'entreprise.

Le prix de la force de travail, lui-même, ne peut varier que dans des limites compatibles avec les prix du marché, au moins pour un certain nombre de biens et produits essentiels et socialement vitaux.

Et le prix du produit, en fin de compte, ne peut pas être durablement inférieur à son coût de production.

Le coût de production, incluant la force de travail, est donc l'élément le plus déterminant du prix, en réalité, tant que dure la vie de l'entreprise.

Et ce coût de production lui-même est déterminé par le prix de marché de ses composants, incluant la force de travail.

Si l'essentiel des prix du marché est donc structuré par les coûts de production, il y donc néanmoins une interaction dialectique constante entre la loi du marché, loi de l'offre et de la demande, et la fixation des coûts de production, qui en déterminent l'essentiel, toujours en tenant comte du coût du travail, du prix de la force de travail, donc.

La proportion dans laquelle intervient la force de travail est donc le déterminant essentiel de la quantité de plus-value produite.

C'est donc, entre autres, ce qui fait une très grande différence entre l'époque de Marx et la nôtre.

 

 

L'époque de Marx, c'est la pleine époque de la première révolution industrielle. C'est l'époque du passage d'une civilisation agraire à une civilisation industrielle basée presque exclusivement, outre la force de travail, sur la force motrice de la vapeur.

C'est donc aussi la pleine époque de la naissance et de l'expansion du prolétariat industriel, en tant que nouvelle classe sociale. Pour Marx, c'est essentiellement de cette classe, et même, presque exclusivement, dans les conditions sociales et économiques de l'époque, qu'est extraite la plus-value qui permet l'expansion du capitalisme industriel et l'élargissement du capital investi dans la production.

Mais en son temps déjà la modernisation technologique constante des forces productives induit le phénomène de baisse tendancielle du taux de profit. Ce phénomène est néanmoins constamment compensé, en son temps, à la fois par l'augmentation de la productivité, en volume, et par l'expansion de l'industrialisation, qui induit une expansion constante du prolétariat industriel. De sorte que la masse de la force de travail employée continue de croître, et avec elle, la masse de plus-value, fût-elle relative, selon la baisse tendancielle du taux de profit.

L'expansion du capital, au sens réellement marxiste du terme, est donc liée à l'expansion du prolétariat industriel productif.

A partir du moment ou la masse du prolétariat industriel commence à se contracter, il peut y avoir encore un léger décalage du à l'augmentation de la productivité, en volume de production, mais la masse de plus-value produite commence inexorablement à se contracter elle-même, en proportion de la masse du capital investi, et la lutte contre la baisse tendancielle du taux de profit, pour le capital, passe déjà par la financiarisation du système et donc le développement du capital financier « fictif ».

Cette phase, en Europe occidentale, est typiquement celle des années 70 du siècle passé. 1975, en France, est le point optimum de l'expansion du prolétariat industriel. C'est aussi la période optimum de la productivité du travail et du capital, en termes de production de plus-value.

Mais la rétractation de la masse de plus-value produite, en proportion du capital investi, ne signifie pas pour autant la rétractation du développement des forces productives.

En décrivant le processus de formation de la plus-value, Marx distingue donc les deux formes essentielles que prend le capital, au cours de ce processus, et au cours du développement du capitalisme industriel, en général.

Ce sont d'une part, la masse salariale, qui constitue le capital variable, et de l'autre le capital fixe, constitué essentiellement par les moyens techniques matériels de la production, et principalement, les machines.

Et de plus, pour Marx, donc, n'est productive de plus-value que la masse des salaires directement engagés dans le processus productif industriel. Il n'exclut pas que d'autres secteurs d'activité puissent être rentabilisés en termes de plus-value, mais il est clair que pour son époque ce phénomène est tout à fait marginal et peu significatif en termes d'expansion du capital proprement dite.

Ce qui est déjà évident à son époque, également, c'est que les phases d'expansion de la société industrielle moderne sont nécessairement très inégales selon les pays et les régions du monde.

Ce qui amène à une double constatation, concernant la capacité du capital à compenser la baisse tendancielle du taux de profit.

D'une part, il s'agit d'exporter les capitaux vers les pays où le développement industriel n'a pas encore atteint son optimum en termes d'extraction de plus-value, et d'autre part, de tenter de rentabiliser les nouveaux secteurs d'activité qui apparaissent avec la tertiarisation des sociétés sur le déclin, en termes de développement industriel, et qui se transforment donc essentiellement en sociétés de services.

Mais la tendance à l'automatisation et à la robotisation de la production, qui contracte la plus-value industrielle, se reproduit également dans les services.

De sorte que le cycle de contraction de la masse de plus-value extraite, en proportion de la masse du capital investi, s'il peut être freiné, ne peut pas être arrêté ni réellement contrecarré.

C'est donc l'ensemble des sociétés industrielles modernes qui suivent ce cycle d'industrialisation-tertiarisation.

Pour autant, cela n'arrête donc en rien le développement des forces productives, ni leur développement technologique vers toujours plus d'automatisation et de robotisation.

Avec le développement technologique des forces productives modernes, ce qui continue à croître, c'est donc essentiellement la masse du capital fixe. Elle croît donc en masse absolue, et aussi et surtout, en vitesse de renouvellement, contrainte par la vitesse de renouvellement des technologies productives modernes.

Or de cette masse de capital fixe n'est donc pas extraite une seule goutte de plus-value. Pour autant, c'est bien de l'expansion continue de cette masse, et même, de façon encore bien plus déterminante, de la vitesse de son renouvellement, que dépend le contrôle des marchés, sans lequel la domination du capital n'existe pas.

Telle est la première différence essentielle entre l'époque de Marx et la nôtre.

 

 

A l'époque de Marx, l'élargissement du capital est un processus endogène, basé sur le réinvestissement du capital augmenté de la plus-value générée par le cycle d'investissement précédent, et ainsi de suite. Si le financement par le crédit et la création monétaire interviennent, ce n'est jamais qu'en anticipation de l'élargissement futur, basé sur la plus-value extraite du travail productif.

Lorsque s'amorce la baisse de productivité du capital investi, avec la rétractation du prolétariat industriel et la tertiarisation, s'amorce également la financiarisation du capital, aux fins de compensation, en termes de profits.

Pendant un temps encore assez long le profit spéculatif peut permettre le réinvestissement nécessaire en capital fixe. Ainsi apparaît une première interdépendance entre capital fixe et capital fictif.

A mesure que cette interdépendance se développe, avec les besoins en élargissement du capital fixe, c'est donc la solvabilité elle-même des entreprises qui rentre en interdépendance avec le capital fictif, spéculatif, mais dont dépendent les capitaux propres des entreprises, comme garantie de solvabilité.

A ce stade, le crédit et la création monétaire cessent d'être une anticipation de l'élargissement du capital par la plus-value sur le travail productif, pour devenir principalement une anticipation de l'expansion du capital fictif, sous l'action de la spéculation financière.

C'est la deuxième différence essentielle entre l'époque de Marx et la nôtre.

Déjà à ce stade, donc, se pose une question de limite, dans la nature du système de domination de classe.

En effet, comme on l'a vu, c'est bien de l'expansion continue de la masse du capital fixe, et même, de façon encore bien plus déterminante, de la vitesse de son renouvellement, que dépend le contrôle des marchés, sans lequel la domination du capital n'existe pas.

Il s'agit donc essentiellement de la domination du capital fixe, en particulier, et non plus de la domination du capital productif en général, comme à l'époque de Marx.

C'est donc déjà une troisième différence essentielle entre l'époque de Marx et la nôtre.

Pour autant, la descente aux enfers du capital productif ne s'arrête pas là, comme l'a montré précisément la crise de 2007-2008. Si le capital financier, « fictif », n'a pas usurpé son nom, c'est bien aussi parce que l'élargissement du capital financier spéculatif comme soutien à l'élargissement du capital fixe a aussi une limite.

Cette limite est donc l'éclatement des bulles spéculatives successives, qui impactent donc également les capitaux propres des entreprises, en termes de garanties de solvabilité.

A ce stade, le crédit et la création monétaire ne sont même plus une anticipation de l'expansion du capital financier fictif, mais simplement une des conditions de sa survie, en tant que soutien potentiel de l'expansion et du renouvellement du capital fixe.

C'est non seulement une quatrième différence essentielle entre l'époque de Marx et la nôtre, mais déjà une différence essentielle entre la période pré- et post- crise de 2007-2008.

A ce stade, si la domination du capital fixe apparaît encore formellement comme le facteur essentiel de la domination des marchés, il est déjà totalement supplanté, en réalité, par le pouvoir de création monétaire des Banques Centrales, sans lequel même la capacité de crédit des banques d'affaire n'est rien, comme l'a précisément mis en lumière la crise de 2007-2008, avec un nouveau coup de projecteur, et particulièrement violent, au cours de la crise dite « du covid », en 2020.

Coup de projecteur tellement violent qu'il semble donc avoir aveuglé la plupart des analystes, incapables de comprendre cette évolution nouvelle du système économique de domination de classe.

Mais c'est ainsi que l'on en revient à la question des limites.

Marx définissait donc le capitalisme comme système basé sur l'investissement en capital productif, en vue de son élargissement par la plus-value extraite directement du travail productif humain.

Bien évidemment, cela implique également l'élargissement du capital fixe, et non pas seulement du capital variable.

Déjà, donc, à partir du moment où le système économique de domination de classe repose essentiellement, et même quasi exclusivement, en pratique, sur l'expansion du seul capital fixe, une limite semble donc déjà être largement dépassée, par rapport à la définition que Marx nous donne du capitalisme.

Et lorsque cette expansion elle-même devient entièrement tributaire des politiques de création monétaire banco-centralisées, comme condition sine qua non de la continuation de la spéculation financière, une autre limite est également déjà largement dépassée.

Quels sont le jour et l'heure exacte du franchissement de la limite, c'est en fin de compte essentiellement une question anecdotique, en termes d'analyse économique, même si elle n'est pas forcément dénuée d'intérêt, sur le plan historique.

Comme on l'a vu, la crise de 2007-2008 a révélé les nouvelles conditions de survie du système de domination de classe, avec le pouvoir de création monétaire des Banques Centrales. Peu importent donc le jour et l'heure exacte de la limite, à partir d'une situation où les politiques de création monétaire banco-centralisées deviennent le facteur essentiel du système de domination de classe, il devient donc nécessaire de l'appeler par son nom : banco-centralisme.

C'est donc la cinquième différence essentielle entre l'époque de Marx et la nôtre.

 

Luniterre

 

 

 


Moyenne des avis sur cet article :  1.39/5   (18 votes)




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16 réactions à cet article    


  • Octave Lebel Octave Lebel 6 juillet 2024 15:48

    En fait, il ne faut pas chercher très loin. Qui a alimenté principalement la dette en en profitant pour la plus grosse part et qui a intérêt à ce qu’elle persiste ?

    Plus de 150 experts européens réputés, dont Thomas Piketty et l’ancien ministre belge Paul Magnette, viennent ainsi de lancer un appel pour l’annulation des dettes publiques détenues par la Banque centrale européenne (BCE).

    → Annuler les dettes des États détenues par la BCE : l’appel de plus de 150 experts

     https://www.latribune.fr/economie/france/annuler-les-dettes-des-etats-detenues-par-la-bce-l-appel-d-une-centaine-d-economistes-876985.html

    Comment la dette publique augmente la richesse des milliardaires en période de crise.

    https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/comment-la-dette-publique-augmente-la-richesse-des-milliardaires-en-periode-de-crise-875545.html

    → Ici pas besoin de suffisance ou de s’affirmer plus compétent que tout le monde, juste une réflexion en profondeur. 

    https://linsoumission.fr/2021/10/22/lachez-nous-la-dette-entretien-avec-eric-coquerel


    • La Bête du Gévaudan 6 juillet 2024 16:14

      @Octave Lebel

      si la dette peut-être effacée sans dommage, alors pourquoi l’avons-nous contractée ? Si la dette peut être effacée sans dommage, c’est qu’elle ne consiste en rien. Et si elle ne consiste en rien, c’est qu’elle ne nous apporte rien. Mais si elle ne nous apporte rien, alors, pourquoi l’avoir contractée ?

      En vérité, nous avons contracté la dette car elle nous apporte quelque chose, et consiste donc en quelque chose. Dès lors, si nous avons emprunté quelque chose à quelqu’un, il faut le lui restituer à peine de le voler.

      Les délires actuels de la gauche autour de la MMT (théorie monétaire moderne) et autres fadaises sur la dette sont le énième sophisme d’une gauche aux abois intellectuellement.

      Il existe une manière simple de ne pas être en dette : ne pas contracter de dette, et donc ne pas dépenser plus qu’on ne crée de richesse.

      Quant aux bavardages sur « les milliardaires », c’est un moyen de faire oublier que la dette est détenue par les épargnants. Effacer la dette revient donc à voler les épargnants. Donc à s’approprier gratuitement le travail des gens. Ca s’appelle le rétablissement de l’esclavage. Merci la gauche, il fallait y songer !


    • Octave Lebel Octave Lebel 6 juillet 2024 18:10

      @La Bête du Gévaudan

      Vous devriez changer de registre smiley

      Du catéchisme comme on n’ose plus en faire. Mais vous tentez quand même, à la pêche d’un improbable gogo je suppose selon l’idée que vous vous faites de nos concitoyens. À ce jeu, vous battez de 100 coudées notre Bruno Lemaire national.

       

      « Si la dette peut être effacée sans dommage, c’est qu’elle ne consiste en rien. Et si elle ne consiste en rien, c’est qu’elle ne nous apporte rien. Mais si elle ne nous apporte rien, alors, pourquoi l’avoir contractée ? + il faut le lui restituer à peine de le voler+ ne pas contracter de dette, et donc ne pas dépenser plus qu’on ne crée de richesse+ Quant aux bavardages sur « les milliardaires », c’est un moyen de faire oublier que la dette est détenue par les épargnants+ Effacer la dette revient donc à voler les épargnants. Donc à s’approprier gratuitement le travail des gens. Ca s’appelle le rétablissement de l’esclavage. »

       

      Voici le résumé de votre production, à propos d’une dette publique, gérée au niveau de la BCE. Il n’y a pas d’arguments à opposer à cette succession de filouteries moralisantes et péremptoires d’un autre âge. Tous les mécanismes de compréhension et d’explication sont déjà dans les éléments que j’ai apportés en lien et choisis accessibles avec un peu de temps et d’attention.

       

       

       


    • Luniterre Luniterre 7 juillet 2024 00:41

      @Octave Lebel

      Cet article cité :

      https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/comment-la-dette-publique-augmente-la-richesse-des-milliardaires-en-periode-de-crise-875545.html

      …est intéressant parce qu’il date de début 2021, juste après le pic de la dite « crise du covid » et tente d’en expliquer les conséquences financières.

      Malheureusement, le moins que l’on puisse en dire, c’est qu’il passe complètement à côté du sujet, voire même qu’il le prend carrément à l’envers…

      Il contient néanmoins une partie assez juste, que voici :

      « Les actions grimpent lorsqu’il y a inflation de la masse monétaire (masse monétaire : mesures de l’ensemble des valeurs convertibles en liquidités au sein d’un pays)Pour appréhender cette analyse, il faut commencer par regarder l’impact de la Covid sur le CAC 40 (le CAC 40 est le principal indice boursier de la Bourse de Paris). Le 24 janvier 2020, date de la déclaration du premier cas de coronavirus en France, l’indice CAC 40 était à 6024,26 points. La plus forte baisse a été enregistrée le 18 mars 2020 avec un indice de 3754,84 points. Le 11 décembre de la même année, l’indice CAC 40 s’élevait à 5.507,55 points. On constate une augmentation d’environ 47% entre la première réaction de la Commission Européenne le 10 mars 2020 et celle du 11 décembre 2020.

      L’argent de l’État pousse les marchés d’actions

      La masse monétaire devient fébrile. D’après la situation mensuelle monétaire de la Banque de France, l’encours fin du mois de février 2020 est de 1.142,6 milliards d’euros. Le dernier encours connu fin octobre 2020 est de 1.693,5 milliards d’euros. La masse monétaire croit bien d’environ 48% pendant cette période. C’est quasiment la même chose que le CAC 40. »

      Il y a évidemment une corrélation entre la masse monétaire et le cours des actions, dans une économie « financiarisée » : c’est enfoncer une porte ouverte, mais il est néanmoins utile de le rappeler, et effectivement surtout dans le cas de cette période « spéciale » en 2020.

       

      Pour autant, le cours des actions ne monte que si l’argent « en plus » se retrouve, précisément, sur les marchés financiers : une autre évidence…

       

      Et c’est là que le bas blesse dans la pseudo-« démonstration » de M. Gaspard… :

      « A chaque émission d’une OAT, les banques commerciales créent de la monnaie. A la base du processus de création de cette monnaie il y a un agent économique (ménage, entreprise, etc.). Ici c’est l’État qui souhaite se financer pour soutenir l’activité. Pour ce faire, les banques commerciales vont créditer le compte courant de l’État du montant de l’OAT accordée. Par un simple jeu d’écriture, elles vont ainsi créer de la monnaie. Dans ce cas, « les crédits font les dépôts » puisque le montant du crédit octroyé vient alimenter le compte courant du client de la banque commerciale. C’est grâce à ce processus que le stock de monnaie en circulation croît en liaison avec les besoins de monnaie du système économique. Seules les banques commerciales ont ce pouvoir de création monétaire. »

      Mais donc, selon ce processus, l’argent ainsi créé se retrouve dans les caisses de l’Etat et dans la dépense publique, et non pas sur les marchés financiers…

      Il y a donc bien quelque chose qui cloche chez ce M.Gaspard…

      Certes la masse monétaire a gonflé du crédit accordé à l’Etat, mais cet argent ne se retrouve sur les marchés financiers que si les détenteurs des titres les revendent à leur tour, sans quoi la valeur du titre reste un chiffre sur leurs comptes, ce qui n’ajoute à l’argent en circulation sur les marchés financiers que les intérêts payés par l’Etat, particulièrement faibles, voire nuls, en 2020 !!!

      En réalité, ce qui a propulsé la reprise des cours, en 2020, ce ne sont pas les crédits généreusement accordés, mais bien leurs « rachats » sur les dits « marchés secondaires », et précisément par les Banques Centrales, et en UE, donc, par la BCE, qui les avait émise en première instance, même si parfois « indirectement »…

       

      C’est exactement le même mécanisme que s’est remis en place entre l’UE et la BCE, étrangement, à la veille du premier tour de nos législatives françaises :

      Dette publique : « Tout va mal ! » ...Mais tout va bien, pour le banco-centralisme !

       http://cieldefrance.eklablog.com/dette-publique-tout-va-mal-mais-tout-va-bien-pour-le-banco-centralisme-a215975149

       

       [Suite au prochain post...]


    • Luniterre Luniterre 7 juillet 2024 02:07

      [Suite du post précédent] Le cours des actions a donc connu un rebond effectivement « spectaculaire », surtout à priori en regard de la situation, au printemps 2020, en plein confinement et arrêt de l’activité économique. Ce n’est donc pas grâce à M. Gaspard, mais on vient de voir pourquoi, dans le post précédent : les Banques Centrales ont massivement racheté des titres, et principalement de la dette des Etats, sur les marchés secondaires, ce qui a réellement inondé les marchés financiers de « liquidités » nouvelles pour leurs activités spéculatives…

       

      C’est également le mécanisme employé par les mêmes Banques Centrales à la suite de la crise de 2007-2008, et que l’on a appelé « Quantitative Easing », et qui se reproduit donc encore en juin 2024, comme vu au post précédent.

       

      Or ce qui caractérise ces temps de crise aiguë, c’est aussi, précisément, l’endettement des entreprises. Et le ratio d’endettement des entreprises, lui, contrairement à celui des Etats, a une limite, au-delà de laquelle la faillite est quasi certaine. Et ce ratio tient essentiellement compte des capitaux propres, qui comprennent le capital social de l’entreprise, c’est-à-dire la valeur de ses actions. Autrement dit, une entreprise sur laquelle a lieu une spéculation à la hausse a également une capacité d’endettement plus grande pour faire face à la crise, indépendamment de la valeur de son activité productive et commerciale réelle.

      Evidemment, ça peut paraître choquant, mais le fait est que l’économie « moderne » ne survit plus, essentiellement, et surtout depuis 2008, que par ce biais. C’est le principe même du banco-centralisme, qui permet le renouvellement et l’expansion du capital fixe des entreprises, indépendamment de leur rentabilité « capitaliste » réelle.

      Le nouveau pic de la crise en 2020, avec des entreprises à l’arrêt et une reprise de la spéculation, n’a fait que souligner cette réalité.

       

      Mais si l’on regarde l’évolution économique depuis 1950 (*) on voit que c’est une tendance de fond, devenue quasi définitive à partir déjà des années 70 et les grands débuts de la financiarisation à outrance de l’économie. Simplement la crise de 2007-2008 marque le point de non-retour à partir duquel elle ne peut plus du tout se passer de sa béquille banco-centraliste pour tenir debout, en raison de la prééminence toujours croissante du capital fixe et de l’accélération de sa vitesse de renouvellement, corollaire du progrès technologique.

       

      Donc il faut construire une alternative crédible au banco-centralisme, qui équilibre production et besoins sociaux réels, plutôt que de chouiner inutilement après les spéculateurs façon Gaspard-LFI & Cie.

      Mais pour l’instant le « multiplicateur keynésien » c’est juste éventuellement le multiplicateur de la dette et de l’asservissement au banco-centralisme, et donc on préfère s’en passer… !

      Luniterre

      (*https://ekladata.com/[email protected]

      https://ekladata.com/3B5NtscK1bNPBsYUgGItuP1pAdY.png

      http://cieldefrance.eklablog.com/le-roi-capital-est-mort-vive-la-reine-dette-a215991921 )


    • Octave Lebel Octave Lebel 7 juillet 2024 09:44

      @Luniterre

      Vous êtes plus compétent que 150 experts ou vous défendez le système de la dette à votre façon avec pour seul argument, j’ai raison et les autres se trompent au bout du compte ? Désolé, j’ai posé le problème d’emblée sur la nature politique du problème et même sa nature démocratique. Votre tour de passe rhétorique est en réalité au cœur de la propagande libérale, ses multiples diversions techniques, le brouillage entretenu sur la nature des enjeux, mais cela ne passe plus inaperçu. Il va falloir vous y faire. Vous vous complétez admirablement avec La bête du Gévaudan, l’imposture technique + l’imposture moralisante. Bonne continuation.

      « En fait, il ne faut pas chercher très loin. Qui a alimenté principalement la dette en en profitant pour la plus grosse part et qui a intérêt à ce qu’elle persiste ? »

      → Comment la dette publique augmente la richesse des milliardaires en période de crise. On pourrait ajouter aussi qui nourrit l’argument de l’austérité pour le plus grand nombre.

      https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/comment-la-dette-publique-augmente-la-richesse-des-milliardaires-en-periode-de-crise-875545.html

       


    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam (Paria statutaire non vacciné) 7 juillet 2024 09:54

      @Octave Lebel
      " Votre tour de passe rhétorique est en réalité au cœur de la propagande libérale, ses multiples diversions techniques, le brouillage entretenu sur la nature des enjeux, mais cela ne passe plus inaperçu.

      "

      Ouaip la seule politique qui n’est pas trop liberale dans la vision vue a travers les lunettes embuées de tatave c’est celle du Venezuela...et encore pas sur ^^

      Remarque c’est bien avec les mozarts de la finance c’est juste un rien , un petit trillard de plus , avec vous au pouvoir ca sera un congres de chefs d’orchestreset le bal du FmI au bout comme Tsipras et la Grèce (tres auy cahche voir extreme gauche) ...
      Une reussite sisi des 150 prodigieux economistes de la bas aussi avec le meme dogme que les votres d’ici ! 

      L’erreur est humaine, la répeter est diabolique !


    • Luniterre Luniterre 7 juillet 2024 10:42

      @Octave Lebel
      Ma réponse précédente est donc, à cause de sa longueur, en deux posts, mais concerne précisément et expressément cet « article cité » à nouveau par vous ! >>>

      Luniterre 7 juillet 00:41

      @Octave Lebel

      Cet article cité :

      https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/comment-la-dette-publique-augmente-la-richesse-des-milliardaires-en-periode-de-crise-875545.html

      >>>Dans cette réponse en deux posts je reprends donc spécialement pour vous, point par point, l’argumentation de ce M. Gaspard, manifestement un « expert » autoproclamé, ou bien qui « oublie » volontairement les données les plus basiques du problème qu’il prétend expliquer et/ou « régler »...

      S’il y a de la rhétorique là-dedans, elle est donc 100% de son côté, et non du mien !

      Si vos 150 experts sont tous de ce calibre, le fait est que la France court pour le moins un très grand danger...

      Heureusement, en un sens, l’expérience nous montre que ces « experts de plateaux télés » qui sont de sortie en cas de campagne électorale sont rarement, sinon jamais, ceux qui sont réellement écoutés par les décideurs en place, quel que soit le bord au pouvoir.

      Ce M. Gaspard écrit un peu partout, en « roue de secours » de la LFI, semble-t-il, et s’il ne dit pas toujours que des âneries, le moins que l’on puisse en dire, c’est que sur ce coup là il a mis le paquet...

      Le fait est donc que confronté à la dure réalité ce genre d’« économiste(?) de gauche » devient hémiplégique et « oublie » tous les éléments du réel qu’il ne parvient pas à faire rentrer dans ce qu’il croit être « le côté gauche »...

      Personnellement, en tant que matérialiste et pratiquant d’une approche dialectique du réel, je commence donc simplement par examiner la réalité des faits avant de m’en faire une opinion éventuelle. Ce n’est pas de l’« expertise », mais du simple bon sens : avant de répondre je prends le temps d’étudier le problème.

      Et donc à nouveau ici pour vous, bien que j’ai déjà eu l’occasion d’étudier cette question assez longuement, notamment depuis cette période de la crise dite « du covid » !

      Luniterre


    • La Bête du Gévaudan 6 juillet 2024 16:04

      je prendrai le temps de vous lire plus longuement... mais je lis cette phrase au passage :

      Or de cette masse de capital fixe n’est donc pas extraite une seule goutte de plus-value

      selon moi une des erreurs fondamentales de Karl Marx qui s’inscrit à la suite des erreurs de l’école libérale anglaise qu’il a reprise est sa vision « platonicienne » du Capital comme une substance transcendante détachée des réalités.

      Le capital rend un service productif et engendre de la plus-value, et c’est même pour cela qu’on l’accumule et le forme, et qu’on le sollicite. C’est aussi ce qui justifie l’intérêt et non pas seulement l’amortissement.

      Le travail, qu’il soit immédiat (« travail ») ou différé (« capital ») crée de la plus-value...

      Par exemple : l’intelligence et le savoir que vous avez accumulé (capitalisé) créent de la plus-value en permanence. Faites le même effort intellectuel (travail) mais avec moins d’intelligence et de savoir, et vous verrez la différence.


      • La TONDELIER EST UNE CONNE

        https://reseauinternational.net/symbole-de-lamelioration-climatique-dans-le-sahel-le-lac-tchad-ne-sasseche-pas-au-contraire/

        par Patrice Gibertie

        Une récente étude coordonnée par Florence Sylvestre de l’IRD, montre que le lac Tchad ne s’assèche pas. Au contraire, depuis 13 ans, son stock d’eau total augmente. Un constat encourageant dans cette zone où la préservation du lac est un enjeu environnemental, économique, politique et sécuritaire.

        « Jusque-là les études de l’évolution du lac incitaient au pessimisme, mais elles étaient en partie biaisées. En effet, les divers conflits limitent les mesures sur le terrain. Et les images satellites disponibles sont trompeuses car le lac y apparaît plus moins étendu selon qu’elles ont été prises en période sèche ou humide. D’où la nécessité d’une évaluation précise du stock d’eau terrestre du lac sur le temps le plus long possible et en continu », relate Florence Sylvestre qui coordonne ce projet1. « C’est pourquoi, j’ai fait appel à Fabrice Papa, chercheur IRD, Jean-François Crétaux du CNES et Frédéric Frappart de l’Observatoire Midi-Pyrénées ». Tous trois sont spécialistes de l’étude du cycle de l’eau et du climat grâce aux observations spatiales au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS) de Toulouse. « Nous avons en outre été aidés par Binh Pham-Duc, un jeune chercheur formé à l’observatoire de Paris en hydrologie spatiale », complète la paléoclimatologue.

        Ainsi, entre 2001 et 2018, la surface du bassin Nord du lac a diminué légèrement, alors qu’au Sud, elle est restée stable, et a même connu une légère hausse. « Plus précisément, même si le lac se recharge de manière inégale d’une année sur l’autre selon les conditions climatiques, depuis 20 ans, la cuvette nord n’a plus connu d’assèchement total, y compris les années où la pluviométrie a été faible », indique Florence Sylvestre. Bilan : malgré la diminution du bassin Nord, depuis 13 ans, la totalité des eaux de surface du lac augmente. « Autre élément important, 70% de l’eau du lac est stockée dans son aquifère [sa nappe phréatique, ndlr.] qui est en constante augmentation, complète la chercheuse. Il est donc envisageable, les années où la sécheresse est trop intense, de pomper dans ces eaux souterraines pour répondre aux besoins des populations ».


        • On ne veut être gouverné ;
          Ni par Macron

          Ni par TONDELIER

          NI par Brigitte
          Ni par Hollande

          Ni par Larcher
          Ni par Mélenchon ,.....
          Ni par Faure , ces cons, ces manipulateurs, ces menteurs  !

          Ni par les voleurs de poule ....ces psychopathes  ?

          Mais parmi nous ..


          N’oubliez jamais, le néologisme antisémite est une ruse de voleur de poule . !

          https://www.youtube.com/watch?v=g79oITtFUrA

          Shulamit Aloni  : « L’accusation d’antisémitisme est une ruse »

          Oui, une ruse de voleur de poule , bassement minable , cruellement sataniste ..terriblement utilisé pour faire accepter tous les génocides possible, GAZA, Sabra, Chatilla.

          À la veille du second tour , il faut saluer le génie du Chef de l’Etat qui, en une semaine, a réussi à retourner toute la rancœur contre lui dirigée contre un nouvel ennemi imaginaire : le RN !

          Car, soyons clairs : la dette est colossale, les libertés publiques sont menacées, la corruption systémique n’a probablement jamais été aussi présente, la sécurité est menacée un peu partout, les hôpitaux craquent, les tribunaux craquent, les enseignants craquent

          Mais l’ennemi, le danger c’est le RN !

          C’est quand même génial de pouvoir disposer depuis 50 ans d’un ennemi tout trouvé et qui est le même de long en long.

          Les médias, les intellectuels, l’élite a pour mission de préserver les libertés : nouveau GI à la française !

          Évidemment, quand les libertés ont vraiment été menacées, quand la discrimination a été érigée en mode de gouvernement , là, les zélites attachées aux libertés étaient en vacances ou disons qu’alors les libertés n’étaient plus si importantes !

          La menace c’est le RN ! C’est évident enfin !

          Honnêtement je pense que

          est un pur génie … ou alors une partie de l’élite française est juste très très très con !

          • Octave Lebel Octave Lebel 7 juillet 2024 09:22

            @SPQR audacieux complotiste chasseur de complot

            Allons du calme, on ne parle pas d’un ennemi imaginaire, juste d’une escroquerie entre la lepénie et la macronie qui se disputent la place au service des oligarques qui se cachent derrière la démocratie représentative.

             « a réussi à retourner toute la rancœur contre lui dirigée contre un nouvel ennemi imaginaire : le RN ! »

            ► Le grand écart, le double langage, la supercherie, l’abus de confiance, l’enfumage,........

             

            Condamner l’immigration auprès de son électorat

            Se prosterner devant le MEDEF qui

            demande « une immigration massive ».

             

            https://www.marianne.net/economie/economie-francaise/l-economie-demande-massivement-de-l-immigration-le-patron-du-medef-ressuscite-l-armee-de-reserve

            https://www.europe1.fr/economie/auditionne-par-le-medef-jordan-bardella-veut-rassurer-les-patrons-sur-son-projet-4253718

            (merci à J houmous)

            ►  Dédiabolisation : Bardella et Marine, plus forts que Méloni, ils renoncent avant le vote.

            → Bardella indique qu’il n’y aurait plus de viande halal ni casher en cas victoire de Le Pen (27/03/22)

            https://www.rtl.fr/actu/politique/invite-rtl-halal-et-casher-l-abattage-rituel-sans-etourdissement-me-choque-declare-bardella-7900138209

            → Législatives : en cas de victoire du RN, l’abattage rituel sera conservé promet Sébastien Chenu (23/04/24)

            https://www.leparisien.fr/elections/legislatives/legislatives-en-cas-de-victoire-du-rn-labattage-rituel-sera-conserve-promet-sebastien-chenu-23-06-2024-VRJS3E4WW5C57N52ZSZVHRTFUI.php

             


          • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam (Paria statutaire non vacciné) 7 juillet 2024 09:57

            @Octave Lebel
            Allons du calme, on ne parle pas d’un ennemi imaginaire, juste d’une escroquerie entre la lepénie et la macronie qui se disputent la place au service des oligarques qui se cachent derrière la démocratie représentative.

            C’est sur mme chaussure
            https://x.com/i/status/1808510509945065792

            Une nouvelle espece apparais le castor cornu smiley smiley smiley


          • Robert GIL Robert GIL 8 juillet 2024 10:03

            la dette fait partie du capital, c’est un moyen d’asservissement des peuples :

            DÉFICITS : MACRON NOUS ENDETTE POUR AIDER SES AMIS MILLIARDAIRESet LA DETTE, ARME DE DESTRUCTION MASSIVE !

            • Luniterre Luniterre 9 juillet 2024 01:40

              @Robert GIL

              L’article cité est pour l’essentiel hors-sujet même s’il rappelle quelques dates utiles concernant l’évolution du système.

               

              Tout d’abord, il se concentre essentiellement sur la dette de l’Etat, sans faire le lien nécessaire avec la dette privée, contrairement au bref article « Telex » du Monde, qui semble avoir intégré cette question, mais « oublie », par contre, le rôle des Banques Centrales et de la BCE, en particulier.

               

              De son côté, l’article cité 2CCR propose carrément :

              « Mais pourquoi emprunter à des banques privées, alors que l’on pourrait emprunter à bon marché à la BCE ? »

              Ce qui est en fait déjà le cas, même si par le truchement des « marchés secondaires » sur lequel la BCE « rachète » donc une partie essentielle de la dette des Etats. Environ 25%, ce qui est plus que largement suffisant pour en contrôler le marché et par conséquent contrôler la politique économique des Etats.

              Pour mémoire, la BCE est une institution « indépendante », c’est-à-dire en fait inféodée au mondialisme précisément banco-centraliste parce qu’inféodé à une minuscule « élite » financière et bureaucratique qui met la planète en coupe réglée, principalement depuis la crise de 2007-2008, et encore bien plus depuis la crise dite « du covid ».

               

              Votre article cité, qui date de 2015, passe donc complètement à côté de l’essentiel de l’évolution déjà en cours à ce moment.

               

              Enfin, et pour en revenir aux fondamentaux, le capital c’est la somme de la valeur d’usage de la force de travail, plus la valeur d’usage du capital fixe (machines, bâtiments, terrains, etc…), plus la valeur d’usage des intrants de la production (matières premières, composants, énergies, etc…), bref, tout ce qui permet précisément l’élargissement du capital à travers le processus productif.

               

              Et le capitalisme, c’est précisément l’élargissement du capital par le processus productif.

               

              Dans un système où la dette globale, publique et privée, s’élargit davantage que le capital accumulé (plus de 3 fois, selon les dernières statistiques officielles IIF), on ne peut donc plus parler de « capitalisme », même si une classe de riches parasites banco-centralistes continue de vivre dans un luxe toujours plus délirant, soutenu par une spéculation débridée, mais qui reste une manipulation de la dette, et non du « capital » au véritable sens du terme.

               

              Evidemment, c’est toujours de l’argent, et même beaucoup d’argent, sur les comptes en banque de cette nouvelle classe de parasites, mais au sens de l’analyse de la valeur, tout argent n’est pas « capital »…

              Luniterre

               

              Le Capital - Livre premier

              Le développement de la production capitaliste

              Karl MARX

              II° section : la transformation de l’argent en capital


              Chapitre IV  : Transformation de l’argent en Capital

              https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-4.htm


              Chapitre VI  : Achat et vente de la force de travail

              https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-6.htm

               

              .

               

              *************************


            • Luniterre Luniterre 10 juillet 2024 20:21

              POUR TOUS CEUX QUE L’ECONOMIE INTERESSE :

              De la théorie à la pratique, une suite à cet article :

              « Et selon le principe stratégique éprouvé de Sun Tzu il est donc primordial de connaître la pensée de son adversaire, et donc d’aller la chercher là où elle s’exprime, même et surtout si c’est un signe des temps selon lequel il fait donc l’éloge de la dette dans un journal nommé »Capital«  !

              Et on y perd d’autant moins son temps qu’on y apprend ce qui semble bien être le véritable chiffre de la dette publique française détenue par la BCE... »

              Le Roi « Capital » est mort, vive la Reine « Dette » ! (Suite - La dette française, un cas d’école)

              http://cieldefrance.eklablog.com/le-roi-capital-est-mort-vive-la-reine-dette-suite-la-dette-francaise-u-a216004361

              Luniterre

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