@Legestr glaz :
« ...En Belgique, la population a l’habitude de l’instabilité gouvernementale due au mode de scrutin ... »
La proportionnelle source d’instabilité gouvernementale ?
Comment font donc les Suisses qui sont sans doute les champions mondiaux de la stabilité gouvernementale alors que les élections en Suisse c’est, à tous les niveaux, à la proportionnelle ?
Stabilité gouvernementale qui, soit dit en passant, est l’une des causes du succès économique de ce pays.
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@Moi ex-adhérent : « ...La proportionnelle intégrale a ses défauts, comme la lutte des candidats à figurer plutôt vers la tête que la queue de la liste.... »
En Suisse cette lutte n’existe pas, parce que la place dans la liste ne joue aucun rôle. Les électeurs suisses ont un grand nombre d’outils à disposition.
Imaginons qu’il faille élire 100 personnes, chaque électeur dispose de 100 voix de liste et 100 voix individuelle :
1) L’électeur peut prendre la liste A sans y apporter de modification. Le parti A reçoit 100 voix de liste, chaque candidat reçoit une voix individuelle.
2) L’électeur peut prendre la liste A, un ou plusieurs candidats ne lui plaisent pas, il les biffe. Le parti A reçoit 100 voix de liste, chaque candidat reçoit une voix individuelle sauf les candidats biffés.
3) L’électeur peut prendre la liste A, un ou plusieurs candidats d’autres listes lui plaisent. Le parti A reçoit x voix de liste (x = 100 moins le nombre de candidats d’autres listes rajoutés), chaque candidat de la liste A non biffé reçoit un suffrage individuel, les candidats des listes B, C, ... rajoutés reçoivent une voix individuelle, les partis B, C,... reçoivent une voix individuelle par candidats rajoutés sur la liste A.
4) L’électeur peut prendre la liste officielle qui ne comporte aucun nom. Il compose sa liste comme il le souhaite avec les noms de candidats appartenant à n’importe quelle liste. Chaque candidat porté sur la liste reçoit une voix individuelle, chaque parti reçoit une voix de liste par candidat porté sur la liste et appartenant à ce parti.
La proportionnelle se calcule à l’aide des voix de liste. Si une liste obtient 12 élus, ce sont les 12 candidats de liste qui ont reçu le plus de voix individuelles qui sont élus.
La position dans la liste ne joue donc aucun rôle, la plupart du temps, c’est l’ordre alphabétique qui prévaut.
Au surplus, les listes de partis de même famille (gauche, droite, centre, etc ) peuvent être apparentées. Je n’ai pas vraiment compris le fonctionnement. En gros cela permet aux listes apparentées de ne pas perdre de siège par fractionnement (on ne va pas élire 5,3 personnes).
Si la liste A doit avoir 5,5 élus et la liste B 11,3 élus, non apparentée la liste A aura 5 élus et la liste B 11 élus. Apparentées la liste A récupère le 0,3 élu de la liste B et peut avoir 6 élus.
Un peu compliqué le dépouillement, mais à l’heure des ordinateurs, c’est la saisie des données qui est le plus long.
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Ajoutez à cela les droits d’initiative populaire et de référendum populaire ou obligatoire selon certains sujets et vous avez une démocratie formelle dont la France pourrait s’inspirer.
Mais il faudrait rompre avec la politique spectacle et de confrontation à la française.
En Suisse, tout se décide par des tractations parfois informelles : tu me passes le sel, je te passe le poivre.
Cela n’est sans doute pas l’idéal, mais c’est en tout cas mieux que ce qui se fait en France.