’’ En France elle s’appelle l’« état de
siège » ; c’est l’« état d’urgence » en Allemagne ou la « loi martiale »
en Angleterre. Il s’agit d’une disposition qui autorise le souverain à
suspendre l’application de la Constitution dans le cas où l’ordre
politique est menacé. Elle l’autorise à prendre des mesures
exceptionnelles, passer outre l’avis du Parlement, gouverner par
ordonnances. Elle lui donne même le droit de mettre en suspens les
libertés publiques. ’’
— >
’’ le souverain ’’ ? Mais qui est le souverain ? En République, le souverain c’est le peuple. Le souverain est celui qui a déjà en principe, tous les droits.
La formule ’’Autorisation accordée à un souverain ’’ est donc une contradiction dans les termes. Un oxymore. En réalité il faut parler d’obligation imposée à la puissance publique de se mettre en ordre de marche à l’entière disposition du chef de la nation. Quiconque possède le droit de proclamer l’état d’urgence possède de fait le droit de se proclamer souverain. C’est une tautologie.
Et une hérésie : que l’on pense aux transferts de souveraineté que nous avons subis dans le cas de ce fédéralisme qui nous est imposé à marche forcée ; ou des soupçons de haute trahison que nous avons quelques bonnes raisons de nourrir à l’égard du chef de l’État actuel ; ou de la possibilité d’un épisode de folie affectant le chef de L’État.
nb.
Les traités signés par les Etats européens les privent massivement de l’exercice de leur souveraineté...
: « C’est (donc) l’interaction de la tutelle organisée des marchés financiers et de règles à la fois folles dans leurs contenus et illégitimes dans leur forme, qui est au principe d’une destruction volontaire de souveraineté probablement sans précédent dans l’histoire politique moderne. » F. Lordon