Jacques Rueff (l’économiste du Général de Gaulle) a été le premier économiste mondial à dénoncer la supercherie keynésienne, non seulement pour ses illusions économiques mais pour ses illusions morales et politiques. Un pacte tacite était scellé entre les politiciens et les peuples : « fuyons le réel dans la dette et l’inflation ». Il voyait bien qu’aucun politicien ne pouvait plus se faire élire en disant la vérité économique aux électeurs. Aujourd’hui, le résultat est là. Les Français refusent de voir qu’un pays ne peut pas consommer plus qu’il ne produit. Et qu’après avoir multiplié les dettes, on veut maintenant les dénoncer. On s’enfonce dans la mauvaise foi. « Il suffit de déporter les riches au goulag et d’éradiquer les fachos, et alors nous serons tous riches ».
Aussi n’est-ce pas surestimer l’entreprise keynésienne que d’y voir une
véritable mutation de la pensée politique dans tous les Etats qui
échappent encore à l’emprise totalitaire. En donnant indûment aux
gouvernements le sentiment que, par l’investissement, ils avaient le
moyen de procurer l’expansion désirée et de bannir le chômage honni, la
doctrine du plein-emploi a ouvert toutes grandes les vannes de
l’inflation et du chômage. Elle est en train de détruire sous nos yeux
ce qui subsiste de la civilisation de l’Occident. (Jacques RUEFF — 1976)
Mais alors, on s’apercevra qu’on est réduit à compter avec une population
qui ne sait plus agir par elle-même,
qui attend tout d’un ministre ou d’un préfet, même la subsistance,
et dont les idées sont perverties au point d’avoir perdu jusqu’à la notion
du Droit, de la Propriété, de la Liberté et de la Justice. (Frédéric BASTIAT — 1850)