L’extrême-droite en tant que parti
d’état-major n’a pas à se plaindre. Elle n’aurait pas les scores électoraux actuels, qui si on
les regarde de près ne sont pas faramineux mais fragiles, à la merci d’une
lumière autre que celle massive apportée par les médias dans les mains
d’oligarques de la mondialisation (ce soutien en-soi est un paradoxe quand on
prétend à une politique sociale et
souverainiste) qui occultent et gomment par
ailleurs ce qui est dérangeant entre le discours, l’image projetée et la
réalité des votes de ses élus ici et au parlement européen. Elle est redevable d’être présentée par le pouvoir en
place comme l’adversaire à tenir en respect parce que non républicain alors que
tous deux, avec les mêmes mots et caricatures permanentes s’évertuent à
disqualifier la gauche authentique qui selon eux serait de trop.Le systématisme de la caricature, de la surenchère et des attaques personnelles finissent par signer la dérobade et la supercherie. Où est la
république ici ? Encore un paradoxe qui par la confusion des esprits que
cela engendre a bénéficié à l’extrême-droite sans qu’elle soit pourtant à l’abri
d’un retournement de situation par une prise de conscience au cœur de son
électorat et du corps électoral, qui, quand elle se produit, s’emballe. Cela l’avantage
aussi, de voir ainsi mis au centre du
débat politique ses thématiques électoralistes et éléments de langage sur le
mode de la polémique et de la surenchère, protégée ainsi d’une étude raisonnée
des causes et conséquences et surtout des jeux des acteurs et de leurs
responsabilités où elle est impliquée par le torpillage des politiques de la ville
qu’elle partage avec le pouvoir en place. À l’abri donc, ensemble dans leur duo,
d’être interrogés en profondeur sur la consistance et la cohérence de leurs
propositions et engagements concernant les fondamentaux qui font dorénavant un
projet politique, type de démocratie et institutions recherchées, l’économique, le social, la responsabilité
écologique et l’international. On dirait bien que cette séquence qui se joue
depuis 2017 au prix d’une abstention massive a commencé de dérailler pour les protagonistes qui ont réussi de
concert à nous l’imposer avec évidement la puissance de l’organisation actuelle
des médias déjà signalée dont le rôle a fini par être trop évident pour qu’ils
ne perdent pas de la crédibilité. En engendrant une réflexion et une
compréhension en train de prendre son autonomie et qui sera difficile à
endiguer par le jeu habituel des sondages et des commentaires d’éditorialistes
qui nous en ont déjà tant raconté.