Même sans les guerres pour l’imposer, le soit-disant libre-échange n’a rien de libre et tout du secret, de l’arnaque : le vol est la règle. Car un échange est libre si les 2 parties savent exactement ce qu’elles s’échangent. Hors dans notre système où le capitaliste décide lui-même de la façon dont il produit sa camelote, le bien sur lequel on peut s’entendre au début des échanges n’est plus forcément le même avec le temps car le producteur change la recette ou le procédé de fabrication sans rien dire au client (et surtout sans changer le prix).
Dans un système libre, la recette (ou le procédé de fabrication) devrait être connue du client et c’est même cette recette qui devrait fixer le prix. Et seul le client (ou la société) devrait être le moteur pour changer la recette (facilité de recyclage, moins de pollution à la fabrication, plus rapide à fabriquer sans perte de qualité...). Le producteur ne devrait pas avoir d’initiative et devrait produire selon un cahier des charges strict. Ah, ce n’est pas ça la liberté ? Mais si vous voulez produire pour vous, vous faites ce que vous voulez. Mais quand on produit pour les autres on n’est pas censé les prendre pour des cons, ce que fait le « libre-échange » actuel.
Il y a mille exemples qui montrent à quel point le « libre-échange » est une arnaque (cheapflation, shrinkflation, publicité, marques...). Avec l’école, j’avais visité une usine qui fabriquait des casques de moto (tous identiques) : ils étaient ensuite distribués à des marques différentes qui apposaient leur logo et les vendaient aussi cher que leur réputation le leur permettait. C’est possible si le client ne sait rien, est mésinformé (publicité) : ce n’est pas ça la liberté dans l’échange. C’est le vol assumé. La liberté ne s’obtient que si les informations sont là pour permettre un choix éclairé. Qui dit liberté dit choix, mais un choix ne peut être libre sans information.
Encore un autre exemple : le premier qui a eu l’idée de produire des œufs avec des poules élevées en batterie s’est fait beaucoup d’argent et a pu conduire à la faillite des producteurs honnêtes. Et quand on est consommateur, comment faire la différence ? Alors la souffrance qu’on fait subir aux animaux et le manque à gagner pour ceux qui restent honnêtes conduisent à créer un label (la « liberté » de faire n’importe quoi finit par créer un mille-feuille de lois, de labels et autres normes), puis par interdire l’élevage en batterie. Dans l’ensemble, si on laisse « libre » le producteur, il va finir par produire de la merde « bien emballée » qu’il ne consommera pas lui-même : ce n’est pas ça la liberté, c’est bien du vol par mésinformation, par un secret de fabrication qu’on ne veut pas divulguer. Et le producteur honnête sera toujours éliminé par le voleur car la qualité ne se voit pas toujours à l’œil nu.