@Eric F
mais il y
a aussi un aspect psychologique
C’est l’aspect le plus intéressant de cette incursion des Ukrainiens en Russie.
Jusqu’à présent,
Poutine avait raison de parler d’opération spéciale (comme l’Algérie qui n’a
jamais été une guerre). Les Moscovites et la majorité des Russes n’étaient pas vraiment
concernés. Ils en entendaient parler aux infos. Et la vie en Russie continuait
comme avant.
Cette
incursion signifie pour les Russes qu’il s’agit d’une guerre, et pas d’une
opération spéciale.
Deux
réactions psychologiques possibles des Russes.
Une mise en
cause de Poutine qui aurait menti sur la réalité des choses, qui aurait séparé
la Russie de l’Occident, qui ne parvient pas à soumettre un « petit »
pays. Un choc politique pourrait se produire, réunissant peuple et oligarques contre Poutine ? C’est je crois le but de l’opération
« koursk » des Ukrainiens, car les perspectives militaires sont assez
limitées : il s’agit affaiblir Poutine politiquement.
Une autre
réaction est un sursaut des Russes, comprenant que c’est sérieux et qu’il va
falloir y aller (les conscrits jusqu’à présent épargnés), avec une
mobilisation, et un mouvement patriotique qui laisserait peu de chance aux
Ukrainiens.
Dans la
première hypothèse, Zélinski aurait renforcé sa position dans la perspective
hypothétique d’une négociation cet automne.
Dans la
seconde hypothèse, c’est la poursuite de la guerre, les reculs probables des
Ukrainiens et la tentation de l’OTAN de s’en mêler plus directement avec le
risque de dérapage (emploi du nucléaire en Ukraine, ensuite en Russie puis en
Europe, puis sur les USA).
Poutine (les
Russes) est-il prêt à négocier ? J’avoue que je n’en sais rien, j’ai une idée assez brumeuse de l’état d’esprit des Russes. Entre Poutine le modéré et Medvedev le dur, j’ignore où se situe la majorité des Russes.