@stappy
« La
science et la technique progressent chaque jour, la liberté d’expression
régresse. Drôle de contradiction. »
D’un
simple point de vue matérialiste dialectique, ce que ne comprennent pas, du
reste, 99,9% des pseudos-« marxistes », c’est que dans l’univers,
fondamentalement quantique, il n’y a
aucun phénomène doté d’un développement réellement continu.
Chaque
phénomène prend naissance dans un autre, qui « meurt », mais pas sans
laisser de traces, et donne naissance à un autre, à la fin de son cycle.
Il en va
ainsi des cultures, des civilisations et des phénomènes économiques.
Le « progrès »
apparemment « continu » des sciences et des techniques est en réalité
complètement discontinu du point de vue de ses conséquences sociales,
économiques et culturelles.
Même s’il
a apporté un temps une sorte de « boost » aux empires colonialistes
occidentaux, il a aussi naturellement créé les conditions de leur décadence en « armant »
à plus d’un titre les pays colonisés.
Mais même
indépendamment de la « délocalisation » le progrès des techniques,
avec la robotisation, a entraîné la disparition progressive, mais assez rapide,
en fait, du prolétariat industriel productif, lui substituant une classe
sociale « moyenne » principalement issue du secteur tertiaire et
pleine d’illusions sur sa propre pérennité, alors qu’elle est vouée à être « réduite »,
sinon à disparaître, pour l’essentiel, à son tour.
Et c’est
une classe qui est encore plus facile à « endormir » que le prolétariat
industriel, comme l’a montré la répression efficace des « Gilets Jaunes ».
Une classe facile à gouverner tantôt par la peur (« covid », etc..),
tantôt par le « tittytainment », façon « JO de Paris »
et autres « joyeusetés populaires »…
Une
classe dominée succède à une autre classe dominée, une classe dominante succède
à une autre classe dominante, et cela en fonction, précisément de l’évolution
de la science et de la technologie et de son impact sur les rapports sociaux et les rapports de
production.
Marx ne s’est
donc pas gouré quant au fond de son analyse économique, telle que dans ses
Grundrisse, tout à fait d’actu sur les questions de l’automatisation (« robotisation »
en langage actuel).
Simplement,
il s’est illusionné sur le fait que le prolétariat industriel pourrait briser
ce cycle avant de disparaître lui-même complètement en tant que classe. Alors
qu’en pratique et en réalité, si le capitalisme est bien en train de
disparaître tout à fait selon le processus décrit dans les Grundrisse dès 1857,
soit dix ans avant Le Capital, la classe capitaliste est simplement en train d’être
remplacée, en tant que classe dominante, par la classe banco-centraliste qui en
a émergé nettement avec la crise de 2007-2008.
Mais son
règne était déjà en gestation dès la fin du XXème siècle, d’où la formation du
concept de « tittytainment », du reste.
La « contradiction »
dont vous parlez n’est qu’une apparence, qui en recouvre une autre, bien plus
profonde, et qui reste le véritable moteur de l’histoire humaine.
Luniterre