@Jean Guillot
Pas si simple malheureusement. Soit on décrète que le travail EST l’argent (l’unité monétaire est l’heure de travail), soit il n’y aura jamais correspondance entre une monnaie forcément artificielle et le travail que l’on souhaite (ou doit) effectuer.
Si la monnaie vient à manquer par rapport au travail à faire, alors on est dans une période de déflation, le gens sont au chômage et ne peuvent ni consommer ce qu’ils veulent, ni le produire (car pas d’argent en circulation). : oui, la monnaie peut créer des périodes de crises de manière totalement artificielle (il suffit de gérer les taux pour créer les crises). C’est un sacré pouvoir de pouvoir affamer les gens en augmentant les taux (même si les récoltes sont abondantes !).
Oui, on créé beaucoup de monnaie depuis que les dettes explosent (argent-dette), mais bizarrement tout le monde n’a pas son compte qui déborde (la monnaie dette ne sert en fait qu’à tirer vers le haut les marchés, ce qui accentue les inégalités évidemment, et c’est le but). Il y a toujours beaucoup de chômage et même si certains travaillent, il n’en vivent pas toujours décemment (aux US, certains cumulent plusieurs emplois et dorment dans leur voiture, c’est le modèle à suivre, donc bientôt en vigueur chez nous).
Bref, quand on définit une monnaie parallèle au travail, on croit qu’il faut de l’or ou de l’argent pour pouvoir travailler, alors qu’il ne faut rien : il faut juste ne pas subir les nombreuses interdictions que la propriété privée implique. La première des règles (à respecter avant toutes les autres) d’une société libre (et un peu plus civilisée) devrait être : « on ne peut pas interdire à quelqu’un de travailler pour subvenir à ses besoins élémentaires (sous-entendu, on réquisitionnera toutes les propriétés privées qu’il faut pour le loger décemment et pour qu’il puisse réaliser la part de travail qu’il consomme) », et la deuxième « personne ne devrait avoir besoin de produire des biens futiles si ses propres besoins sont élémentaires ». Pour résumé, le travail devrait permettre de satisfaire ses propres besoins et envies diverses (échanges de même niveau d’indispensabilité), mais avec le flou de la monnaie et les nombreuses règles qui encadrent la propriété privée, on travaille bien plus pour les besoins futiles (et sans limite) d’une petite caste que pour nous-même. D’où la baisse des services publics avec une productivité qui augmente.
Passer par une monnaie artificielle qui ne représente strictement rien permet aux travailleurs de n’avoir aucune idée du vol qu’ils subissent continuellement. Et c’est le but réel d’une monnaie, voler la masse de manière indolore, en créant une fausse comptabilité (la monnaie ne pourra jamais rien représenter tant que certains n’ont qu’à attendre le travail des autres pour en percevoir : personne ne veut payer les autres à ne rien faire, mais les « règles » nous l’imposent).