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Commentaire de Enki

sur « Les doigts coupés », ou le combat féministe au Paléolithique


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Enki Enki 28 septembre 11:27
@Fergus

celles de Santa Cruz (Argentine) sont toutes intactes
Oui, c’est un classique, aussi en Australie, à Bornéo, en Namibie, Algérie, Afrique du Sud, etc...

Concernant, les mains aux doigts manquants, on en trouve aussi dans la grotte de Cosquer. Comme ici :
https://www.hominides.com/art-prehistorique/main-prehistoire/

Avec les mains, les scènes de chasses font partie des représentations communes les plus répandues en art pariétal.
Regardez maintenant en bas de cette page comment les Sans (boschimans) communiquent entre eux pendant la chasse, pour ne pas faire de bruit :
Voir ici en bas de la page
Dans la grotte de Gargas où des scènes de chasses sont représentées, il est tout à fait cohérent d’imaginer que des signes manuels ont été ajoutés indiquant selon les doigts repliés quels gibiers ont été rapportés. Idem dans la grotte de Cosquer.

Je ne suis pas anthropologue. Mais j’ai lu pas mal de bouquins en collection « Terre humaine » et des essais d’ethnologues. Je vis parmi les mélanésiens depuis plus de 15 ans, et je vis avec cet aperçu encore existant de « pensée sauvage » mal nommée, mais mise en évidence par Claude Levi Strauss. Les Kanaks ont aussi cette tendance à des signes manuels pour communiquer à distance ou ne pas gêner une communication orale en cours. 

Paola Tabet est une anthropologue féministe militante, et matérialiste du fait de son communisme. Elle a sans doute avancé des concepts intéressants, mais elle a forcément des biais.
Margaret Mead a écrit un essai qui est bien vu et très intéressant « Moeurs et sexualité en Océanie ».
Ce document est réputé à l’origine des gender studies, études de genre, une discipline de sciences humaines répandue dans les facs des Etats-Unis et maintenant d’Europe. Le genre est devenu interchangeable, non binaire, queer, trans, à changement de sexe, etc...
Mais en Océanie, cela ne se passe pas du tout comme ça. Parce qu’il existe des façons de penser complètement différentes, au-delà des opinions, idéologies et valeurs. Les anthropologues le savent bien. Les notions du féminin et du masculin ne sont pas de mêmes constructions et préoccupations en Occident qu’au paléolithique, ni que parmi les ethnies anciennes qui existent encore avec leurs cultures. Y chercher une « prise de conscience féministe » durant le paléolithique, c’est aussi vain qu’utiliser un masque de soudeur pour faire de la plongée sous-marine. C’est un raccourci de simplet.
Voilà pourquoi je ne suis pas du tout surpris de lire que le milieu des préhistoriens retient l’explication des mains aux doigts repliés plutôt que le sensationnalisme des doigts coupés, comme relaté à mon premier lien plus haut de ce message.

J’ai regardé chez les Dani, en Papouasie, où l’on coupe en effet des phalanges avec la perte des êtres chers. Mais on voit autant de photos d’hommes que de femmes aux phalanges manquantes. Donc bon... 
Le yubitsume est une ancienne pratique d’amputation de phalanges au Japon. Des femmes prostituées l’ont fait. Des samouraïs et encore aujourd’hui des yakuzas le font pour expier une faute. On sait le penchant en shintoïsme pour le sadisme et le masochisme. En tout cas, rien de spécifiquement féminin non plus. 

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