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Commentaire de Enki

sur « Les doigts coupés », ou le combat féministe au Paléolithique


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Enki Enki 29 septembre 07:19

@Fergus
.

Vous vous noyez dans un verre d’eau, Fergus.
Au musée de la grotte de Gargas, on y fait même des animations pour enfants de créations de mains négatives au pochoir avec des phalanges repliées :
https://grottesdegargas.fr/vacances-de-printemps/
https://grottesdegargas.fr/wp-content/uploads/2020/01/Animation_mains_max-%C2%A9-N.-Ferrer-e1423218217367.jpg
Je ne comprends pas la difficulté que vous inventez à faire cela. 

On compte aujourd’hui 231 impressions pariétales de mains et on en découvre encore, de femmes, d’hommes, d’enfants, même une d’un bébé et seules 17 d’entre elles ont les phalanges complètes. Donc l’histoire que vous présentez à partir de cette grotte que les femmes de l’époque auraient été victimes des phalanges coupées par sexisme, est déjà exclu. Je me prononce sur ce que dit votre article, pas sur le livre d’Hannelore Cayre que je n’ai pas lu, ni sur l’essai « Les doigts coupés : une anthropologie féministe » de Paola Tabet dont j’ignore ce qu’elle a dit sur ce sujet précis. Je vous ai simplement indiqué que pour les Dani de Papouasie, on trouve sur Internet autant de photos d’hommes que de femmes aux phalanges coupées et qu’au Japon, les samouraïs et yakuzas qui en ont cette pratique sont des hommes. Et, oui, j’ai entraperçu que cela existe ailleurs.

La grotte de Gargas est connue depuis au moins la fin de Moyen Age. Elle a son histoire des hypothèses racontées sur le site web, dans le musée, dans le livre en vente du musée, différents articles et documentaires vidéos y compris de chaînes tv.

Chronologiquement :
1 Hypothèse sacrificielle, de l’abbé Henri Breuil et Emile Cartailhac, en 1906, qu’on a retenu comme « mains mutilées » . Elle n’est plus retenue, trop tarabiscotée. En rappelant que ces deux auteurs ne parlaient pas de mains spécifiquement féminines. En rappelant encore que les mains étaient encore plus précieuses pour des groupes d’avant le néolithique.
2 Hypothèse des engelures, des docteurs Dekeyer et Sahly, durant les années 1950, en raison du froid et des carences alimentaires. Cela s’est sans doute produit, absolument pas dans les proportions mains complètes/incomplètes sur les parois de la grotte et il n’y a pas de pouces manquants.
3 Hypothèse des mains à phalanges repliées qui disent des codes, d’André Leroi-Gourhan, en 1967, dont je vous ai mis en premier lien de ce fil d’échange la partie concernant cette question des phalanges manquantes.
Je ne pense pas que vous l’ayez lu, c’est un peu technique, c’est vrai. Leroi-Gourhan était ethnologue, archéologue, préhistorien, connu dans le milieu notamment pour avoir suggéré ce qu’on n’imaginait pas à son époque : que le langage dépasse la parole et l’écrit. C’est l’hypothèse de référence partagée au musée, dans les institutions de recherches et universitaires. Hypothèse de référence ne voulant pas dire certitude, on est d’accord.
Par ailleurs, puisqu’il y a des mains de femmes aux phalanges manquantes : d’une part elles n’étaient pas exclues de l’art pariétal, d’autre part, s’il s’agit de chasse, l’hypothèse est alors ouverte qu’elle était pratiquée sans distinction de sexes.

Enfin, si vous supposez que les contradictions que je vous porte viendraient d’un coté machiste ou patriarcal de ma part, j’ai fait ce message à rosemar avant-hier, ici :
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/des-peuples-malheureux-parce-que-256944#forum6765396
Je pense bien que le contenu ne vous plaît pas. Mais vous pouvez remarquer que je suis plus féministe que vous. 

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