(2/2).Six
amendements de « préférence nationale »
Après l’article 16, le RN
avait prévu de défendre six amendements visant à mettre en application la
« préférence nationale » :
L’amendement
n°17 832 entend ainsi réserver les allocations familiales aux foyers « dont au moins l’un des deux parents
a la nationalité française ». Mais aussi l’ensemble des prestations
familiales (amendement
n°15 878). L’exposé des motifs de ce dernier est explicite : « Le bénéfice des prestations
familiales doit être réservé aux Français ou aux ménages dont au moins un des
parents est Français, car les politiques en faveur de la famille sont le moyen de soutenir les familles qui éduquent des enfants. » Pour le RN donc,
comme l’a
noté André Chassaigne, « il
faut un parent français pour que les enfants soient bien éduqués ».
Une idée scandaleuse mais assumée par ses députés.
L’amendement
n°16 719 « vise
à conditionner le versement de la prime de naissance, de l’allocation de base
de la Paje,
de la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE) et du libre choix
du mode de garde (CMG) aux ménages et aux personnes de nationalité
française ».
Les amendements n°19 982
et n°20 451
(identiques) prétendent « réserver
les allocations familiales aux foyers « dont la personne qui assume la
charge effective et permanente des enfants est de nationalité française »
».
Une variante proposée sous le n°16 688,
qui a tout d’un amendement de repli, envisage d’en ouvrir le droit aux « personnes de nationalité
étrangère qui justifie de cinq années au moins travaillées sur le territoire français ».
Sur
un plan pratique, il n’est pas inutile de rappeler ici que la « préférence
nationale » remettrait en cause notre droit actuel. Le principe de
l’assimilation juridique des étrangers avec les nationaux en matière de
salaires, de droit du travail et de protection sociale est acquis depuis une
ordonnance novembre 1945 du gouvernement du général de Gaulle. Elle
contreviendrait également aux engagements internationaux de la France, tels que
la Convention européenne des droits de l’homme.
Poutre
maîtresse de l’idéologie lepéniste depuis 40 ans, la « préférence
nationale » n’a jamais été que « l’euphémisation
de l’exclusion, de l’épuration », « un des principaux noms du racisme »,
comme l’analysa le philosophe Étienne Balibar (1).
à suivre