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Abaisser
le niveau d’instruction et de formation.
Depuis
la dernière campagne présidentielle, Marine Le Pen prône en effet un système
progressif de départ à la retraite. Son principe, rappelé encore le 6 février à
la tribune de l’Assemblée nationale, fait dépendre l’âge légal de départ de
la date d’entrée dans la vie active : « Travailler
tôt, c’est travailler plus dur donc partir plus tôt »,
a-t-elle coutume de résumer. Moyennant quoi elle promet une retraite à taux
plein à 60 ans pour tous ceux qui auraient commencé une carrière
professionnelle entre 17 et 20 ans, s’ils ont cotisé 40 annuités.
Mais
pour les personnes entrées dans la vie active après 20 ans, la cheffe de
l’extrême droite augmente progressivement le nombre de trimestres
nécessaires pour une retraite à taux plein. Jusqu’à 42 ans pour ceux qui
ont commencé à travailler à 25 ans. Ce faisant, elle maintient à
62 ans l’âge légal de départ en retraite, à 67 ans l’âge automatique
du taux plein. Et ne prévoit aucun progrès
pour ceux, surtout celles d’ailleurs, qui ont eu des carrières hachées et des
temps partiels imposés.
Pour
justifier son système, progressif mais pas progressiste, Marine Le Pen explique
qu’« il y a urgence à
inciter nos jeunes à entrer dans le monde du travail ». Une
incitation non dénuée d’effets pervers. En présentant ce projet lors de la
campagne présidentielle, le
17 février 2022, la candidate permanente de l’extrême droite expliquait
vouloir les encourager « à
privilégier l’activité, la création de valeur, à la poursuite des d’études ne
leur garantissant pas toujours un emploi ».
En
dissuadant les jeunes de poursuivre
des études, le RN prépare rien de moins que l’abaissement du niveau
d’instruction général du pays. Les conséquences pour eux seraient une entrée
dans la vie active par des emplois moins qualifiés, ainsi qu’une moindre adaptabilité
aux évolutions futures des métiers et des machines. L’extrême droite, qui réalise ses
meilleurs scores parmi les non-diplômés, chercherait-elle à accroître sa
clientèle électorale ?